Après quatre défaites de rang et des contenus sur la pente descendante, le GF38 s’apprête à jouer une partie de sa fin de saison à l’occasion de la réception du Stade Lavallois, le troisième du classement, ce lundi au stade des Alpes. Le temps des constats est révolu. On attend des Grenoblois solutions et remise en question(s). Entraîneur en tête.

Quand un confrère lui évoque le fait que sa position puisse être précaire du fait des mauvais résultats, Vincent Hognon lui répond ne pas s’intéresser aux avis « de caniveau » (sic). Le technicien, et c’est une constante depuis son arrivée, adore en revanche fièrement évoquer ses « très bons résultats » (sic) en guise de réponse.

Mais les faits sont têtus. Lors de sa première saison, malgré un mercato hivernal qui a tout changé (arrivées de Tell et Bamba décisifs et, à un degré moindre, de Ngando), il obtient une moyenne de points à peine supérieure à celle du très décrié Maurizio Jacobacci (1,21 vs 1,16), qui avait en outre vu ses deux premiers matchs à domicile délocalisés.

La suivante, terminée à une plus mauvaise place que la plus mauvaise saison de l’ère Hinschberger, a été cataclysmique sur le plan du jeu, Grenoble terminant même pire attaque de Ligue 2, derrière Niort. Là aussi le rappel constant par l’entraîneur du « fabuleux » parcours en coupe de France se fait toujours malicieusement sans celui du niveau des adversaires éliminés.

Cette saison, l’élimination piteuse chez une équipe de National 3 n’est d’ailleurs curieusement jamais évoquée. Quant au bilan de la saison en championnat, il sera dressé au soir de la 38ème journée – et on espère même un peu plus tard. Avec une qualité d’effectif rarement égalée dans les Alpes et des investissements joueurs (Valls et Mbemba arrivés en cours de saison) et infrastructures (locaux et centre d’entraînement) conséquents cette saison de la part des dirigeants du GF38, une absence dans la lutte au top 5 jusqu’aux dernières journées serait un échec.

En résumé, l’auto-critique ne semble pas être un des points forts de l’entraîneur de Grenoble. Après quatre défaites de rang, une équipe devenue davantage lisible par ses adversaires et les individualités qui faisaient des différences en début de saison dans le dur ou blessées, il va pourtant lui falloir sortir des habituels constats « d’insuffisance » et proposer des solutions alors que la réception du Stade Lavallois est un tournant qui peut permettre de réintégrer le Top 5 ou de voir s’éloigner (définitivement ?) au moins le Top 3.

Le 433 a-t-il vécu ?

On vous l’écrivait avant Bastia. Nicolas Seube et Nicolas Usaï avaient expliqué après leur match contre Grenoble avoir mis en place des tactiques pour contrer (efficacement) le jeu des Isérois. En Corse, les coéquipiers de Maubleu sont parvenus à se montrer dangereux uniquement sur transition et ont globalement livré leur prestation offensive la moins aboutie avec à peine 0,2 « buts attendus », leur pire total de la saison. Si le choix des homme, avec Sylvestre titulaire, aurait pu laisser place à une animation différente, cela n’a pas été le cas.

Le GF38 dispose dans son effectif des profils pour jouer différemment. Des profils qui pourraient même être mieux exploités dans un autre registre, à l’image d’un Sbaï à qui davantage de liberté et/ou un positionnement plus axial pourrait permettre d’être plus décisif. L’association Meissa Ba – Postolachi mériterait également un peu plus que des bouts de match.

Plus que le système, c’est l’animation qui doit devenir moins prévisible. En conférence d’avant-match l’international moldave a d’ailleurs expliqué que les joueurs devaient pouvoir s’adapter au contexte du match. Le GF38 doit surprendre et sortir de son confort qui n’en est aujourd’hui plus un.

Le choix des hommes

La remise en questions doit aussi s’opérer au niveau du choix des joueurs. En match déjà, où le coaching est devenu presque caricatural ces dernières semaines. Et surtout sans aucun impact sur le résultat final.

Certaines décisions dans les compositions doivent également être faites. Certains cadres semblent usés physiquement (Paquiez, Rigo, Joseph) ; Grenoble dispose d’une profondeur de banc qui lui permet de pouvoir faire souffler n’importe qui et de sortir de cette sensation de « totem d’immunité » accordé à certains.

On peut également s’interroger sur les décisions de mettre sur le banc des joueurs très performants quand ils jouent (Nestor) ou qui ont rétrogradé dans la hiérarchie alors même que les erreurs individuelles des titulaires sont pointées par l’entraîneur après certaines défaites. Sans même évoquer le cas Perez, plus jamais aperçu sur une pelouse de Ligue 2 depuis l’altercation avec son entraîneur il y a un an de ça, Saikou Touray, très performant en début de saison, n’a disputé que 76 minutes en 2024 et n’est même pas du tout entré en jeu lors des deux derniers matchs. L’absence de Jessy Benet dans l’entrejeu est forcément préjudiciable vu les qualités du joueur. Mais impossible de se cacher uniquement derrière ça, d’autant que les arrivées de Valls puis de Mbemba sont venues densifier le secteur.

Après quatre défaites, il y a certainement besoin de changements dans les compositions, ne serait-ce que pour aligner les éléments les plus en forme à l’instant T. Qu’un entraîneur s’appuie sur « ses » joueurs est aussi vieux que l’histoire du football mais forcer avec des éléments moins bien en ce moment n’est profitable à personne (cf jurisprudence Jekob Jeno la saison passée), certainement pas aux résultats de l’équipe.

Besoin de leadership

Il y a quelques saisons, les joueurs grenoblois aimaient à rappeler qu’ils pouvaient « partir à la guerre » avec Olivier Guégan. Et cela avait permis de remobiliser tout le monde après le match contre Sannois Saint-Gratien pour aller chercher la montée en Ligue 2. Dans un registre différent le duo Hinschberger – De Percin était capable d’emmener derrière lui son groupe.

Le manque de « leadership » au sein du GF38 est parfois pointé – l’entraîneur (et son staff derrière lui) doit jouer son rôle. Etre « entrainant », au-delà d’entraîner. L’absence de réaction à Bastia a été inquiétante, c’est aussi sur ce registre plus psychologique que l’on attend aujourd’hui du (re)nouveau.

« Se taire et travailler », la nouvelle formule à la mode côté Grenoble. On ne peut que y adhérer pleinement. Les supporters, ce groupe de joueurs, méritent de vibrer jusqu’en fin de saison. Et c’est dès ce lundi qu’il faut remettre la marche avant.

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