Belle soirée de football au Stade des Alpes ce samedi avec 8 buts et une victoire grenobloise face à Toulouse (5-3) qui a fait plaisir ! Une semaine après la déception de Rodez, le GF38 a lancé sa saison, avec la manière, même si tout ne fut pas parfait. On revient sur ce match avec ce qui nous a plu (The Good), ce qui nous a moins plu (The Bad) et le fait du match (The Queen). Crédit photo : GF38 / Romain Quiblier (l’album complet ici)

The Good

Un festival historique !

L’an dernier Grenoble avait fait trembler les filets à 13 reprises en 14 journées de championnat. Depuis son retour en Ligue 2 il n’avait jamais marqué plus de 4 buts dans un même match. Les spectateurs présents au Stade des Alpes ont même été particulièrement gâté puisque ce n’est que la deuxième fois dans l’histoire du club que 8 buts sont marqués au cours d’un même match après un 4-4 face à Valenciennes en 1999-2000 (National) !

Une efficacité retrouvée

Les protégés d’Hinschberger sont parvenus à marquer à 5 reprises… en tirant moins au but qu’à Rodez. On se gardera bien d’émettre un jugement définitif mais ils ont donné du crédit à la thèse de l’accident dans l’Aveyron. Et après les quatre but passés à Clermont lors du dernier match de préparation, ils ont confirmé leur force de frappe, avec 5 buteurs différents au cours de cette rencontre.
Le potentiel offensif a donné sa pleine mesure et il n’y a pas eu de véritable déception. Un cran en-dessous de ses coéquipiers Achille Anani, seulement 13% de duels gagnés, a néanmoins été intéressant en point de fixation. Il a en outre marqué et délivré une passe décisive. C’est dire l’impression laissée par ses partenaires d’attaque.

Ravet, l’altruiste

Comment ne pas spécifiquement parler de la prestation du numéro 22 Grenoblois ? On aurait d’ailleurs plus la classer en « Queen ». Et pourtant Ravet n’a pas marqué ! L’ancien de Fribourg n’est pas un joueur de stats, il ne l’a jamais été. Il a en revanche éclairé le jeu : passe aveugle, talonnade, jeu en première intention (à l’image du but de Benet qu’on vous invite à revoir). Il simplifie, il accélère, il déséquilibre et se met au service de son équipe (8 centres, soit près de la moitié de ceux de son équipe). Avec du déchet, certes, (-60% de passes réussies) mais quand ça passe le danger n’est jamais loin. On n’oublie pas ses partenaires (Benet XXL, Semedo en jambes) mais Yoric n’a pas manqué son retour dans SON Stade des Alpes. Et le public ne s’y est pas trompé en lui réservant une splendide ovation lors de sa sortie.

Gaspar pointe le bout de son nez

Un petit mot spécifique également sur l’ancien monégasque qui monte en régime depuis les débuts de la préparation, qui a bien participé au jeu de son équipe (2e Grenoblois au nombre de ballons joués, derrière Mombris) – il se trouve vraiment bien avec Ravet – avec un minimum de déchet (+ de 80% de passes réussies), tout en étant le défenseur grenoblois à avoir le plus remporté de duels.

Une ambiance au rendez-vous

Les fais de match ont bien aidé mais le public du Stade des Alpes a répondu présent vocalement malgré une petite affluence (3435 spectateurs officiellement) et un kop en sommeil en ce début de saison. Il a pleinement contribué à rendre la soirée agréable. On en redemande !

Maubleu s’offre une cerise

En plaisantant nous avions demandé au gardien cet été s’il était prêt à troquer quelques clean sheets pour des scores fleuves avec victoire au bout… Il nous avait répondu « sans problème ». Il a été servi dès ce premier match à la maison avec 3 buts encaissés… Ce qui ne l’a pas empêché de sortir deux gros et importants arrêts en seconde période, dont notamment un pénalty devant la Ouest. De quoi participer personnellement un peu plus à la fête et éviter des dernières secondes stressantes aux siens. On notera au passage que le TFC a plus tiré au but que le GF38 lors de ce match.

The Bad

Une maîtrise des « 5 changements » à peaufiner

Vous avez été nombreux à nous demander pourquoi Philippe Hinschberger n’avait pas effectué son 5ème changement alors que plusieurs Grenoblois semblaient toucher dans les dernières minutes. On vous rappelle la règle : 5 changements oui mais qui doivent être effectués en 3 fois maximum. Et ces trois temps avaient été utilisés par le technicien alpin (Tapoko puis Djitté puis Ondaan/Diallo). Avec le recul on peut regretter que les deux premiers ne soient pas entrés en même temps plutôt qu’à deux minutes d’intervalle, ce qui aurait laissé une option supplémentaire à Grenoble. Peut être qu’un petit temps d’adaptation est nécessaire pour tirer un maximum profit des nouvelles règles.

Un équilibre à trouver ?

Attention, on est preneur de 5-3 toutes les semaines et donc que les attaques prennent le dessus sur les défenses régulièrement comme ce fut le cas samedi ! Maintenant comme l’a rappelé PH, Grenoble ne marquera pas 5 fois à tous les matchs. Et s’il est souvent parvenu à déséquilibrer son adversaire, le GF38 s’est aussi retrouvé de son côté en déséquilibre derrière en quelques occasions à l’image du premier but encaissé. Nestor a dû venir défendre face à Van Den Boomen côté droit, délaissant l’axe ; l’action s’est poursuivie et s’est conclue par une tête victorieuse d’un Bayo esseulé, Monfray se trouvant entre les deux attaquants toulousains et Pickel légèrement en retrait alors que Nestor revenait lui dans l’axe après son dézonage. Avec deux milieux très offensifs (Michel, Benet), des latéraux qui le sont également, et dans l’euphorie d’un match spectaculaire, l’attention sur les efforts défensifs doit être d’autant plus importante. Toulouse a plus marqué dans le jeu que Grenoble samedi dernier.

De la fébrilité ?

On pose la question parce que la fin de match a été stressante, là où le GF38 aurait dû avoir les choses bien en main étant donné son match et les deux buts d’avance. Pour reprendre la phrase très à propos d’une de nos lectrices : Grenoble est le seul club à finir craindre le match nul à domicile après avoir pourtant marqué 5 fois.

The Queen : le travail paie !

Le fait de ce Grenoble – Toulouse c’est bien évidemment l’improbable réussite des Isérois sur coup de pied arrêts qui en une seule soirée ont davantage trouvé le chemin des filets suite à un corner que lors de toute la saison dernière. Petite anomalie statistique supplémentaire, les trois buts ont été marqués du pied.
Une « réussite », qui ne doit rien au hasard. Hinschberger révélait après le match que le staff (Arnaud Genty, en charge de l’étude des CPA) avait repéré des failles… qui ont été exploités avec brio.
Après faut-il montrer de l’efficacité et dans les frappes pour les tireurs et dans les déplacements pour les receveurs. Ce qui fut fait. Benet expliquait lui ainsi que Loic Nestor, pas forcément le plus grand des joueurs mais souvent dangereux sur cpa, était excellent pour se placer dans une zone bien précise ce qui permettait de pouvoir le trouver plus aisément.
On relèvera au passage que le GF38 place désormais un droitier et un gaucher au départ des coups de pied de coin, ce qui complique davantage la lecture pour le gardien et les défenseurs.
C’est une arme plus que décisive dans le football moderne. Aux Grenoblois de poursuivre dans cette voie là !

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