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Il y en encore une semaine, la tendance était à une reprise des entraînements à partir du déconfinement pour tout le football professionnel français. Le gouvernement, suivi par la LFP, a finalement sifflé la fin des championnats de Ligue 1 et de Ligue 2. Nous avions cependant pu discuter avec Pierre-Marc Lebayle, un des médecins du GF38, du protocole (édifiant) de reprise qui avait été programmé. Même s’il n’a plus lieu d’être – et encore on ne sait pas encore comment et quand les entraînements pourront reprendre – nous avons malgré tout décidé de vous le partager.

Incertitude. Le mot clé de notre discussion avec celui que tout le monde surnomme « doc » au club. Beaucoup de questions, d’interrogations et finalement peu de réponses. C’est dans ce contexte que les médecins des clubs pro’ ont dû travailler pour faire des propositions au cours des dernières semaine. Avec en perspective « l’obligation de nous adapter au jour le jour puisque rien n’est gravé ».

Première étape de la reprise : la phase de tests de détection du Covid19, évidemment. Qui a beaucoup fait parler, plusieurs voix s’élevant chez les footballeurs eux-mêmes pour évoquer le côté déplacé, alors que le gouvernement avait indiqué que seules les personnes présentant des symptômes pourraient l’être.

« Nous nous étions calés avec les laboratoires Oriade-Noviale à Saint-Ismier, qui proposent des « drives » pour se faire dépister ». L’opération aurait eu lieu dès le lundi matin, en dehors des horaires d’ouverture habituels, et les joueurs, staff sportif et médical et personnel administratif au contact du groupe pro’ n’auraient ainsi même pas eu à descendre de leur voiture.

« Cette première phase aurait pris un peu plus d’un jour, j’aurais sans doute pu regarder les résultats à partir du mardi soir. Le but était de savoir si nous avions des gens porteurs du Covid et, en cas de cas positifs, de maintenir en quatorzaine toute la famille. Tous ceux qui auraient été négatifs auraient pu retourner au club le mercredi. »

La vie au centre aurait été des plus réduites avec des joueurs arrivant déjà en tenue et repartant directement vers leur voiture dès la séance terminée.
Il y aurait d’abord eu une phase « individuelle » pendant une bonne semaine, puis une reprise par petits groupes pendant le même laps de temps et enfin une reprise collective (dans la mesure où elle aurait été possible selon les éléments communiqués par le gouvernement).

« Après deux mois d’arrêt on serait retombé sur ce qu’on fait en prépa, ce qui aurait pu être problématique. Pour faire simple il y a toute une série d’examens obligatoires à faire avant septembre, qui ont un coût, qui demande une logistique avec des déplacements à l’hôpital etc. Ensuite quelle aurait été la qualité des entraînements avec la distanciation de mise (on parlait de 4m entre chaque joueur pendant les efforts, ndlr) ? »

Le covid n’est en outre pas le seul risque sanitaire, même s’il cristallise l’essentiel des craintes et des questions. Le docteur Lebayle nous en a détaillé quelques autres. « On sait que sur les débuts de saison les problèmes de blessures musculaires sont nombreux, tout comme le réveil de problèmes un peu ancien. Vu la longueur de la coupure, les risques sont là encore plus importants. Comment les terrains ont-il été entretenus pendant le confinement ? On sait qu’au moins 30% des blessures sont liées à la qualité des terrains. On sait nous à Grenoble que le terrain d’entraînement est déjà loin d’être top en temps normal… »

Beaucoup d’interrogations, on vous le disait, mais la réflexion du médecin allait aussi au-delà de cette reprise. « Si tout se passe bien, le temps que tout se passe bien, et qu’on ait le droit de reprendre à huis clos, il y aura toute la problématique de la logistique lors des déplacements : le transport, l’hébergement, la restauration… Est ce que c’est possible d’apprêter 3 cars par exemple, cela aura un coût financier. »

Des questions qui pour le moment n’auront pas de besoin de réponses. Pour le moment, mais il faudra sans doute s’en poser lors de la prochaine reprise, selon l’évolution de la situation.


L’info en + : quelles conséquences pour une équipe « contaminée » ?

Là aussi le docteur Lebayle ne peut partir que de simples suppositions. Malgré toutes les précautions, que ce passe-t-il si plusieurs joueurs au sein d’une même équipe sont contaminés en pleine reprise de la compétition. « Il devait y avoir des tests à J-3 avant chaque match en déplacement, pour qu’on puisse avoir les résultats avant que l’équipe ne parte, et mettre en quatorzaine les joueurs positifs. J’ai cru comprendre qu’une équipe trop touchée pour présenter suffisamment de joueurs serait déclarée forfait, et devrait donc assumer elle. Et puis il y a les cas du droit de réserve des joueurs, de ceux en fin de contrat… Les effectifs auraient forcément été touchés »
Un vrai casse-tête qui nous fait définitivement penser que la bonne décision a été prise ce mardi.

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