Aujourd’hui adjoint de Vincent Hognon au GF38, Frédéric Guéguen a été un excellent gardien de but au tournant des années 2000, avec plus d’une trentaine de matchs de Ligue 1 et plus de 200 de Ligue 2. Il a aussi disputé le premier quart de finale de l’histoire du GF38 (>> retour historique sur les quarts de finale disputés par Grenoble). C’était en 2001 et face à l’ESTAC. Il nous a confié ses souvenirs.

Bonjour Fred, quelle image conserves-tu de ce quart de finale de 2001 face à Troyes ?

C’est un très bon souvenir. Pour un footballeur pro c’est pas tous les ans qu’on a l’opportunité de faire un quart. C’est d’ailleurs le seul que j’ai disputé, cela reste mon meilleur parcours. En plus on avait eu la chance de recevoir, à Lesdiguières, avec notre public avec nous ça sublime forcément encore un peu plus le moment. C’était un gros match de la saison et un gros match dans ma carrière, même si le résultat n’a pas été au bout.

Quels souvenirs tu gardes du match en lui-même ?

On était passé par tous les sentiments. On est cueilli à froid, on revient mais on finit malgré tout éliminé. Le tout dans une très grosse ambiance. On était vraiment pas loin de faire le coup, c’est ça qui a été frustrant sur le moment. On s’incline en fin de match avec un pénalty de Djukic et une frappe flottante de Rothen.

Puisque tu cites deux noms, on peut d’ailleurs en profiter pour rappeler aux lecteurs un peu plus jeunes que Troyes en 2001 c’est une solide équipe de Ligue 1…

C’était une équipe qui était promue la saison d’avant, qui était encore en construction mais qui enchaînait à ce moment-là les belles saisons (l’ESTAC finira 7ème de L1 cette année là et également 7ème la saison suivante tout en participant à la coupe UEFA après avoir remporté la coupe intertoto). Donc oui on était sur un adversaire de qualité, avec des bons joueurs.

Frédéric Guéguen entraîneur du GF38 B

Vous étiez de votre côté en National et alliez monter quelques semaines plus tard en L2. Comment s’intégrait la Coupe de France dans vos objectifs du moment ?

Ce n’était pas dans l’ADN du club de faire tourner à cette époque-là. On jouait tous les matchs pour les gagner. La seule chose c’est qu’on préparait les matchs de coupe un peu différemment. On partait à chaque fois à Aix-les-Bains pendant 2-3 jours. On était tous ensemble, on travaillait, on bénéficiait des soins de la thalasso. Il y avait aussi pas mal de tableau noir avec Alain Michel. Je me souviens que le mot d’ordre dès qu’on jouait contre une équipe supérieure c’était « l’important c’est d’être toujours derrière le ballon, de ne pas se faire éliminer ». On travaillait beaucoup là-dessus.
C’était dans la continuité de la saison. On vivait des saisons « pleines » en étant bien placé en championnat et la coupe de France était la petite sucrerie en plus qu’on ne galvaudait pas, qu’on jouait à fond. Cela permettait aussi de garder concerné tout le monde, on donnait du temps de jeu à tous les joueurs et ça permettait à tout le monde de « croquer dedans ». Le football a forcément évolué mais je trouve que la saison que nous vivons actuellement ressemble beaucoup à celle que nous avions connu en 2000-2001.

Si l’équipe était en National, vous présentiez, toi en-tête, un groupe « expérimenté » pour aborder l’évènement.

C’est vrai que nous étions de nombreux joueurs à avoir connu la Ligue 1 et la Ligue 2. On revenait un peu plus dans l’ « anonymat » du championnat National et là c’était l’occasion de re-gouter à ces matchs à enjeu, avec grosse ambiance et contre des équipes professionnelles. Tout le monde prenait énormément de plaisir et cela faisait partie de la dynamique du GF à ce moment-là.

Dans un Lesdiguières plein et chaud-bouillant…

On a peut être pu créer encore plus de liant avec notre public qui nous suivait déjà énormément. Cela a été l’occasion de vivre de manière encore plus intense notre saison. On sait que la coupe à cette atmosphère particulière, permet d’avoir un échange peut être différent avec le public. J’ai en tout cas le souvenir d’un Lesdiguières plein à craquer et « bruyant » (rires).

D’avoir joué la coupe à fond, ne vous avez finalement pas pénalisé en championnat puisque vous êtes montés en L2 en fin de saison.

C’était ce que je disais un peu tout à l’heure sur la dynamique du club. Grenoble se relançait et la volonté du club était de donner une belle image. On y a bien contribué mais à ce titre là c’était aussi important de se mettre au niveau de cet évènement que représentait un quart de finale de coupe de France. C’était exceptionnel pour Grenoble (le premier pour un club de la ville depuis… 1953 ! , ndlr). Cela ne nous a pas empêché de garder en tête que notre pain quotidien était le championnat. Notre équipe avait le goût, la culture de la victoire et au final on a réussi à réaliser une saison complète.

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