Ce samedi sera placé sous le sceau des retrouvailles au Stade de la Licorne. Le GF38 recroisera la route de trois acteurs qui ont compté lors de ces dernières années : Francis de Percin, Jessy Benet et Philippe Hinschberger.
Avec ce dernier, la saveur sera forcément particulière. Surtout du fait d’un départ mouvementé de la capitale des Alpes. Et de premières semaines en Picardie durant lesquelles le technicien aura fait passer ses messages. D’aucuns en auront trouvé certains déplacés.
Beaucoup de bruit pour rien, plutôt que Tout est bien qui finit bien, pour filer la métaphore shakespearienne. Car finalement Grenoble ne retrouvera qu’un ancien entraîneur qui a choisi de poursuivre sa carrière ailleurs, avec de meilleures conditions et un meilleur salaire. Et il n’y a rien à reprocher à cela. Un ancien entraîneur, un détail de l’histoire du club.
Tâchons de voir ce qu’il restera de « Hinsch », expert en séduction, un peu moins doué pour conclure.
L’homme de la situation pendant 3 saisons
Hinscherger a-t-il rempli son contrat au GF38 ? 1000 fois oui. Sportivement, il s’est maintenu sans trembler pendant 2 saisons avant de s’offrir avec son groupe de joueurs un acte 3 emballant. Médiatiquement il a également été l’ambassadeur dont le GF38 avait besoin avec son retour dans le monde professionnel. Localement déjà : ce fut un plaisir sur le plan professionnel de côtoyer un homme agréable et souriant, jamais avare en bons mots. Nationalement aussi. Récemment une animatrice d’une chaîne de télévision disait qu’on avait « tous besoin d’un PH dans sa vie ». Grâce à son entraîneur « bon client », Grenoble a davantage existé à grande échelle. C’est évident et ce n’est pas qu’anecdotique dans la construction du club.
Oui, Philippe Hinschberger a fait tout ce qu’on attendait de lui. Et sans doute même un peu plus.
Quelle place dans le Panthéon des entraîneurs de Grenoble ?
Pour autant difficile de le placer au sommet d’un « Top 10 » des entraîneurs grenoblois. Son équipe n’a pas réalisé d’incroyable exploit en coupe de France, s’inclinant même face à un « petit », Fréjus, lors d’une des éditions.
La première année de L2 a été portée par la dynamique d’un groupe restant sur deux montées, avant un écroulement en deuxième moitié de championnat. L’arrêt des compétitions lors de la deuxième saison est bien tombé pour un GF38 à la dynamique compliquée.
On a parfois assisté à de belles purges. Le stade des Alpes n’a pas vu beaucoup de victoires avant un ultime acte exceptionnel – mais sans public.
Il restera une 4ème place, loin dans le jeu et dans les points du trio de tête, et une qualification aux play-offs. Qui se souvient que le Havre en a fait autant il y a quelques saisons ?
Pour ne parler que des 15 dernières années, Mécha Bazdarevic, Olivier Saragaglia ou encore Olivier Guégan nous semblent avoir réalisé des faits d’armes plus importants. Nous semblent avoir marqué plus profondément l’histoire du GF38 qu’Hinschberger ne le fera une fois que le soufflet « rancœur » sera retombé.
Philippe Hinschberger n’est finalement rien de plus qu’un Thierry Goudet ou un Noël Tosi du tournant des années 2020. Sympathique, mais oubliable. C’est déjà pas mal et surtout signe qu’il ne sert à rien de faire autant de bruit pour rien…