Pourquoi (et comment) le GF38 s’est incliné à Guingamp ?

Le GF38 a subi sa plus lourde défaite de la saison sur la pelouse de l’En Avant Guingamp. Décryptage d’un revers qui plonge les Grenoblois dans leur première petite « crise » de résultats de la saison.

Paroles, paroles, paroles…

Il y a eu, sur ce match, un vrai décalage entre le discours et les actes. Déjà en grande difficulté à l’extérieur, avec trois défaites de rang loin du stade des Alpes, Grenoble et son entraîneur avaient pointé quelques éléments importants avant l’affiche au Roudourou : ne pas courir derrière le score, être attentif lors des « moments bascules » et gagner en constance sur la durée d’un match. In fine, rien de tout ça et même les pires 20 minutes de la saison pour débuter la partie.

Avec deux transversales manquées, des contrôles approximatifs, un avertissement et un but encaissé en même pas 120 secondes de jeu, les partenaires de Gaëtan Paquiez ont fait particulièrement fort pour se compliquer la tâche. Une entame dont ils ne se sont jamais relevés et qui a forcément influé sur la suite face à une formation habile en transition.

L’efficacité n’est plus au rendez-vous

Si de cette entame a découlé l’histoire du match, le GF38 aurait pu nous conter une toute autre aventure ce samedi en Bretagne. Car après un premier tiers de match particulièrement insipide, l’équipe de Tanchot a su hausser le niveau sur le plan offensif pour se créer plusieurs occasions nettes. Les xG du GF38 sont même sur ce match (2,10 buts attendus) tout simplement les deuxièmes plus élevés de la saison derrière le match face à Martigues et ses 2,5 buts attendus.

Les Dauphinois ont tiré 19 fois au but, là aussi deuxième meilleur total de la saison derrière le match contre le promu provençal (20 tirs). Si nous pointions l’efficacité du début de saison – qui expliquait aussi les résultats d’un Grenoble qui « surperformait » dans ce domaine, elle fut cruellement absente au Roudourou. Déjà du fait d’un Basilio excellent. Et il est important de rappeler que la prestation des Grenoblois doit aussi se juger au regard de celle d’un adversaire très bon ce samedi. Mais pas que. Lenny Joseph aurait pu mieux négocier son duel de la première mi-temps par exemple et alors que Meissa Ba est davantage surveillé, ses coéquipiers doivent élever le curseur pour le suppléer à la conclusion.

Un manque de détermination

Outre l’entame déjà évoquée, le manque de conviction sur le plan défensif a également été très préjudiciable. Les deuxième et troisième but, où les Guingampais sont à chaque fois à la « retombée » des premières frappes là où les Isérois sont statiques symbolisent les manquements constatés.

Mais défendre n’est pas qu’une question de défenseurs. Les sorties de balle de Guingamp autour du quart d’heure de jeu, qui a remonté le terrain en quelques passes pour aller inquiéter Diop, sont là aussi symbolique des défaillances collectives du GF38 dans ce registre. L’EAG a pu jouer intérieur et trouver des joueurs libres entre toutes les lignes, même en étant en infériorité numérique sur certaines zones de jeu.

Pour la première fois de la saison Grenoble a pris trois buts. S’il est logique de se mettre davantage en danger, en déséquilibre, pour essayer de revenir, les manquements ont été trop pénalisants pour faire douter l’hôte du jour.

Conclusion

Malgré une entame insipide et indigne d’une équipe professionnelle, la défaite à Guingamp laisserait presque des regrets au vu des opportunités obtenues par la suite. Elle est le rappel que ce GF38 en construction, qui manque collectivement et individuellement de caractère, ne peut pas se permettre de jouer des bouts de match. Un constat déjà tiré à plusieurs reprises sur les matchs à l’extérieur. Constater ne suffit plus. Si les Grenoblois veulent s’éviter quelques frayeurs au classement, il va désormais falloir passer aux actes.