Retrouvez notre analyse en trois temps de la victoire du Grenoble Foot 38 à Rodez, ce vendredi 12 janvier, lors du choc de la 18e journée du National : The Good, c’est à dire ce qu’on a aimé, The Bad, ce qu’on a moins aimé (et autant vous dire qu’on a bien galéré sur ce match) et The Queen, notre « fait » (ou action) du match. C’est parti !




The Good

Grenoble a appris

En août dernier le GF38 recevait Rodez pour son premier match de la saison au Stade des Alpes. Les coéquipiers de Deletraz concédaient alors le nul face à une formation ruthénoise séduisante, également promue en National, privée de quelques éléments clés et qui avait été exempte lors de la J1. Le RAF avait pourtant impressionné par sa capacité à sortir vite et bien le ballon pour porter le danger dans les 30m isérois.
Un peu moins de 6 mois plus tard, les Grenoblois et leur coach ont montré qu’ils avaient pris la mesure des qualités de leur adversaire.
En instaurant d’entrée de jeu un 352 qui apporte souvent satisfaction, Guégan a mécaniquement augmenté de deux le nombre d’éléments pouvant presser haut. Elogo et Abou Demba ont en plus le coffre pour gérer phases défensives et offensives et sur ces dernières ont obligé leurs vis à vis à jouer bas. Quant au deux pointes, Sotoca et Belvito, ils n’ont jamais ménagé leurs efforts pour gêner les premières relances adverses.
Progressivement asphyxié, le RAF a de plus en plus peiné à sortir proprement le cuir. Sur les ballons longs, les trois axiaux grenoblois se sont régalés – mention à Mayembo intraitable dans les airs.
La capacité à jouer en avançant (même et surtout sans ballon) des Grenoblois, est d’autant plus marquante qu’en face Rodez n’a pas su/pu le faire. L’ouverture du score est à ce titre très parlante. Mayembo récupère le ballon dans sa surface et fait 20m sans être attaqué. Après un petit relai de Pinto Borges, Benet remonte à son tour tranquillement. L’action se poursuit avec finalement des transmissions faciles pour les Grenoblois jusqu’à ce centre tir d’Abou Demba.

Le groupe « über alles »

Grenoble a des individualités de très bon niveau, c’est une évidence. Des joueurs comme Mayembo et Sotoca montrent semaine après semaine que le National ne peut être qu’un étape pour eux. Leurs coéquipiers se mettent eux aussi régulièrement à niveau. Pinto Borges (déjà plaque tournante du jeu isérois à Ajaccio) et Abou Demba, déjà très réguliers, ont sans doute fait leur meilleur match de la saison dans l’Aveyron. Elogo enchaîne (on en parlera par ailleurs). El Jadeyaoui a déjà laissé entrevoir une finesse technique et une intelligence de jeu intéressantes en l’espace de quelques minutes.
On pourrait finalement prendre chaque joueur un par un et faire son éloge pour ce match à Rodez. Mais la vraie force de ce GF38 résulte dans son collectif, dans la volonté affichée de sacrifice pour son coéquipier. Chacun fait l’effort pour l’équipe. Voir Sotoca aller placer un gros tacle à proximité du poteau de corner adverse ou Belvito sprinter à l’heure de jeu pour gêner la relance adverse sont des signes qui ne trompent pas.
Guégan a su construire une équipe de durs au mal, de « guerriers » pour reprendre un terme souvent employé. Un groupe qui colle au schéma de jeu grenoblois. Le 3-5-2 demande de l’intelligence de jeu mais est aussi question d’efforts et de compensation. Des notions parfaitement intégrées par les joueurs ce vendredi.
« Marcher sur l’adversaire » est une expression qui paraît un peu abusée, le RAF ayant livré une belle opposition (on prend le pari qu’ils se mêleront à la lutte pour la montée jusqu’au bout d’ailleurs). Mais Grenoble a offert hier une impression de rouleau compresseur, dans le pressing, dans sa solidité défensive, dans ses projections vers l’avant. Les Grenoblois sont au point physiquement et c’est aussi dû à la force d’un groupe où les joueurs du banc, voir au-delà (Peuget, Spano Rahou, Maanane, Boussaha et autre Gherardi n’étaient pas sur la FdM), peuvent prendre la place des titulaires du match précédent sans que le niveau s’en ressente.
Pour conclure sur cette notion de « collectif », un des premiers mots que nous a livré Olivier Guégan lorsque nous l’avons interrogé après le match a été pour Maxime Spano Rahou, sérieusement blessé cette semaine : «On a une grosse pensée pour lui ce soir : cette victoire, on la lui dédie ! ». Ce Grenoble là est vraiment difficile à jouer.

Avantage Grenoble

On a souvent reproché au GF38 de passer au travers des confrontations directes contre ses concurrents. A Rodez, où la victoire fut tout sauf usurpée, les coéquipiers de Pinto Borges ont marqué les esprits, envoyé un message fort à la concurrence et en ont profité pour prendre l’avantage sur le RAF en cas d’égalité entre les deux formations à la fin de la saison (puisque le critère numéro 1 est le nombre de points lors des confrontations directes, soit désormais 4 pour Grenoble et 1 pour Rodez). La première place au classement reste anecdotique à ce stade de la saison mais fait quand même plaisir.

Penalties : on peut enfin passer à autre chose

Après six penalties manqués consécutivement, Arsène Elogo a mis fin à la série. « C’est la première chose dont on m’a parlé : oui c’est bien, on ne va plus en parler ! C’est bien de conjurer le sort. ». Les mots sont d’Olivier Guégan. On est d’accord avec lui. Cette série était plus psychologique que technique. Grenoble manquera d’autres penalties dans le futur. Mais plus d’ici la fin du championnat messieurs, merci !

The Bad

Des axes à améliorer

Faisons un peu la fine bouche, mais c’est vraiment histoire d’avoir un peu de contenu pour ce Bad. Les coups de pied arrêtés auraient pu être mieux négociés. Grenoble dispose d’un excellent tireur (Benet) et de très bons joueurs de tête, c’est toujours un peu frustrant de gâcher les munitions, surtout que certains des combinaisons tentées ont été des flops.
Les Grenoblois ont également eu du déchet sur certaines relances, notamment via Bengriba, face à une équipe plus agressive au niveau du pressing cela pourrait s’avérer plus problématique.

Ne pas s’enflammer

Grenoble a frappé un grand coup mais le championnat reste TRES long. Sans l’ouverture rapide , et un brin chanceuse, du score, la donne aurait pu être différente. Les faits de jeu ont aussi été favorables ce vendredi. Cela n’enlève rien à la prestation d’ensemble des coéquipiers de Maubleu mais la suite du championnat ne sera pas un long fleuve tranquille. Ce National reste très compliqué, les sorties au Stade des Alpes l’ont démontré. Un match après l’autre. Les trois points obtenus ce vendredi sont importants mais ils ne vaudront pas plus que les trois points qu’il faudra ramener d’autres rencontres. A commencer par la réception de Boulogne vendredi prochain.

The Queen : il faut sauver le soldat Elogo

Quoiqu’il est entrain de largement se sauver tout seul ! Arsène Elogo a souvent fait l’objet de critiques, parfois justifiées, parfois excessives. Mais il est entrain de mettre progressivement tout le monde d’accord, à l’image de sa prestation chez le leader ruthénois.
On aime bien le rappeler, il est un des rares joueurs de l’effectif à pouvoir créer des déséquilibres et faire des différences. Ce qu’on pouvait lui reprocher : vouloir en faire trop, avoir du mal à lâcher son ballon au bon moment et, de fait, avoir trop de déchets dans son jeu. Des défauts qu’il gomme de plus en plus. Contre Rodez, on l’a vu provoquer, éliminer, presser, défendre, être efficace, plus altruiste et prendre ses responsabilités.
Personne n’est indispensable au GF38 mais Elogo démontre aujourd’hui qu’il est une arme sur laquelle il faut s’appuyer. Le joueur dispose selon nous également d’une encore belle marge de progression. Son jeu implique un minimum de déchets. Soyons patients et tolérants quand c’est le cas. Arsène nous le rendra, c’est une certitude.

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