Parti libre du Grenoble Foot 38 cet été après quatre ans de bons et loyaux services, Jessy Benet a souffert de la crise sanitaire pour trouver un nouveau défi. Après avoir manqué de rejoindre l’UD Las Palmas en fin de mercato, le milieu de terrain a finalement rallié l’Amiens SC, où il côtoie son ancien entraîneur, Philippe Hinschberger.

Question: Jessy, l’Amiens SC est invaincu depuis bientôt deux mois, on peut dire que la saison est enfin lancée pour vous ?

Jessy Benet: C’est vrai qu’on ne perd plus, mais on va être honnêtes, on ne gagne pas beaucoup non plus. On est une équipe solide défensivement, avec des joueurs costauds. Il nous manque toujours de l’efficacité offensive. On l’a eu un peu ce week-end (victoire 3-0 face à Dunkerque) et on espère surtout l’avoir le week-end prochain.

Q: Vous avez encaissé 15 buts après 10 journées, puis seulement trois lors des neufs rencontres suivantes. D’où vous est venu le déclic défensif ?

JB : On a tout simplement changé de système. On est passé à trois derrières pour couper l’hémorragie. Il y a également eu quelques ajustements dans les compositions. On voit d’ailleurs de plus en plus d’équipes passer à trois derrière, ou cinq suivant comment on voit les choses. Je trouve que ça donne de l’équilibre aux joueurs offensifs. Les latéraux sont aujourd’hui souvent des joueurs qui vont à l’attaque. Personnellement, je m’adapte.

Q: Quel club as-tu trouvé en arrivant à Amiens ?

JB : Je suis arrivé dans un club qui est descendu il y a peu de Ligue 1 et ça se sent. Les installations sont très bonnes, la pelouse, le stade. C’est très intéressant et agréable. Je suis dans un club qui veut rapidement remonter, mais on connaît tous la difficulté de retrouver l’élite après être descendu.

Q: Et l’équipe ?

JB : J’ai trouvé un vestiaire avec des noms, des anciens joueurs de Ligue 1 pour certains et d’autres ayant connu le haut niveau. Je suis arrivé humblement, avec mes qualités, fort de ma saison l’an passé à Grenoble avec l’envie d’apporter à mon club. Il nous faut du temps. J’espère que ça nous donnera raison.

Q: Le staff, lui, tu le connaissais très bien.

JB : C’est vrai. Philippe (Hinschberger) et Francis (De Percin) m’ont très bien accueilli. En plus, je suis arrivé un peu « tard » après le début de saison. Le coach m’a rapidement aidé au début en m’expliquant les spécificités du club, de la ville et de la région.

Q: C’est encore le cas aujourd’hui, vous échangez beaucoup ?

JB : Ça reste une relation coach-joueur. On ne mange pas ensemble au restaurant en dehors du foot (rires).

Q: Philippe Hinschberger t’avait déjà donné sa confiance l’an passé au GF38. J’imagine qu’elle t’a été immédiatement renouvelé ?

JB : Je ne veux pas de faveurs. Je sais qu’il y a du monde au milieu de terrain à Amiens. Alors, j’essaye de montrer tous les jours à l’entraînement que je mérite ma place. Les gens peuvent bien penser ce qu’ils veulent. Moi je connais mes qualités et sur un terrain je prouve.

Q: Quel accueil t’a réservé le public amiénois ?

JB : Je ne suis pas quelqu’un qui utilise beaucoup les réseaux sociaux donc à vrai dire je ne sais pas trop. Au stade, en tout cas, j’ai été plutôt bien accueilli. Je pense que je suis arrivé, avec d’autres, à un moment où le club était à la peine, et le public aime voir de nouvelles têtes dans ces moments là.

Q: Et tes coéquipiers ?

JB : J’en connaissais certains, eux également me connaissaient pour les avoir affronté la saison dernière. Après, je ne vous cache pas que lors de mon arrivée, le club était en grand besoin de point. Donc ce n’était pas la fête non plus !

Q: Concernant ton positionnement sur le terrain, tu évolues cette saison un cran plus bas, ça te convient ?

JB : Peu importe où je me situe, tant que je suis sur le terrain. Le coach m’avait déjà fait jouer ailier à Grenoble, il sait que je suis capable de m’adapter. Si je devais jouer gardien peut-être que j’aurais plus de mal, mais pour le reste, je suis heureux de jouer. Le coach sait que je vais pas rechigner à faire les efforts et peut-être que comme ça, je vais libérer certains joueurs de ces tâches.

Q: Tu as joué dix matches de championnat avec Amiens. Un premier bilan ?

JB : Je me sens de mieux en mieux. Même si je me suis entretenu avec un préparateur physique, j’avais besoin de retrouver le rythme en équipe, retrouver mes jambes. Je pense que je monte en puissance et la répétition des matches va m’aider pour ça.

Q: Le vrai-faux départ pour l’étranger a été digéré ?

JB : Totalement ! Il faut avancer et aller de l’avant. Aujourd’hui, je suis à Amiens, je ne regrette absolument pas mon choix. Je veux avancer avec Amiens.

Q: Est-ce que le fait d’être peut-être un peu moins leader qu’à Grenoble, notamment la saison dernière où comptablement tu as énormément pesé, t’enlèves une pression des épaules ?

JB : Je me considère comme la même personne. Peut-être que je marque un peu moins dernièrement, ou que je fais moins de passes décisives, mais j’ai confiance, ça reviendra. Aujourd’hui, ce qui prime pour moi, c’est de faire gagner Amiens. Tant que je suis sur le terrain, tout ce que je veux c’est qu’on gagne.

Q: Ce week-end, Amiens reçoit le GF38, ton ancien club. Ce sera un match particulier pour toi ?

JB : Il va être particulier car Grenoble est un club qui a beaucoup compté pour moi. J’y ai vécu quatre belles années, j’ai encore des copains là-bas, mais pendant 90 minutes, il n’y aura pas de sentiments. Ce sera un match de foot.

Q: Est-ce qu’il peut être particulier car tu connais les qualités et les défauts de certains joueurs, et inversement ?

JB : Je ne pense pas car même si individuellement je connais des joueurs, et eux aussi me connaissent, je serai entouré différemment. Donc le football proposé sera forcément différent. Pour Grenoble, ce sera la même chose. Il y a un nouvel entraîneur, de nouveaux joueurs, collectivement les choses ont changés.

Q: Laisse moi te poser un scénario : penalty pour Amiens. Tu prends le ballon pour te mesurer à Brice Maubleu, que tu connais et qui te connaît ?

JB : Si je suis désigné, j’irai sans hésiter. Je n’ai pas peur de Brice. Il me connaît, c’est vrai. Je sais qu’il essayera de rentrer dans ma tête. Ce sera un combat psychologique (rires).

Q : Un petit mot sur le début de saison du Grenoble Foot 38 ?

JB : Je regarde, bien évidemment. L’autre jour, j’ai fait un message à Adrien (Monfray) quand il a marqué, parce que la saison dernière il n’y arrivait pas (rires). Je reste beaucoup en contact avec Micka (Diaféria), Mathieu (Eyssard) et d’autres. C’était vraiment quatre belles années.

Q: Le week-end dernier, Maurizio Jacobacci a parlé de la qualité de certains joueurs de l’effectif grenoblois. C’est un constat que tu partages ?

JB : Je ne me permettrais pas de dire ça. Je ne peux pas dire que tel ou tel joueur n’a pas été remplacé ou que tel remplaçant n’est pas au niveau de celui qui est parti. Je pense que certains éléments découvrent le niveau, ils leur faut du temps. Grenoble accuse le coup d’un début de saison difficile. Les matches à Gueugnon n’ont pas aidé non plus. Maintenant, je fais un constat. Le GF a 21 points et nous 18, ce sera donc un match important pour les deux équipes.

Q: Tiens d’ailleurs, Amiens est à sa place ?

JB : Vu le budget, les installations et les ambitions du club, non. Maintenant, on va être honnêtes, il manque trois journées pour terminer la phase aller, et notre place, c’est le reflet de nos résultats.

Q: Un petit mot sur tes coéquipiers, tu as trouvé un effectif de qualité ?

JB : Il y a beaucoup de bons joueurs, c’est vrai. Ce serait difficile pour moi de parler d’untel ou d’untel. Au milieu de terrain, Arnaud Lusamba est un excellent joueur. Ici, la presse n’arrêtait pas de dire que nous ne pourrions pas jouer ensemble. On est en train de leur prouver que si. Je crois que les joueurs intelligents peuvent toujours jouer ensemble.

Q: Quel est l’état d’esprit du coach, Philippe Hinschberger ? Est-il plus libéré ?

JB : La saison dernière nous jouions un autre rôle dans le championnat avec le GF. Donc je ne sais pas si aujourd’hui je peux dire que la situation est meilleure. Il n’est pas tendu car il y a du mieux ces derniers temps, mais je dirais que nous sommes quand même en manque de points.

Q: Avez-vous échangé plus particulièrement avec lui avant la rencontre face au GF ?

JB : Pas spécialement non. Lors de la causerie lundi, il a simplement dit aux joueurs que ce week-
end il n’allait pas falloir le regarder, ni me regarder différemment. Que ce serait un match de Ligue
2 comme les autres.

2 Commentaires

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici