La « génération Guégan » s’efface petit à petit. De ces années de double montée, de retour puis de maintien dans le monde professionnel, on a tendance à retenir davantage certains noms. Ibréhima Coulibaly n’en fait pas partie. Moins décisif qu’un Sotoca, moins indiscutable qu’un Vandenabeele, moins fusionnel qu’un Spano Rahou, moins légendaire qu’un Bengriba…
« Ibou » pâtit aussi d’un poste au cœur du jeu mais sans doute moins au centre des attentions. Et pourtant le polyvalent milieu de terrain fut de toutes les campagnes et mérite bien, lui aussi, qu’on place bien haut son nom dans l’histoire récente du GF38.
Il débarque dans les Alpes l’été 2016, en même temps qu’Olivier Guégan, alors que Grenoble végète en CFA depuis plusieurs saisons. Pendant les quatre saisons passées en Isère, il ne laisse pas forcément l’image du joueur essentiel, du joueur sur qui on compte et on s’appuie.
Et pourtant ! S’il marque peu (2 buts : 1 en CFA, 1 en Ligue 2 l’an passé contre Clermont), l’international mauritanien dispose d’un temps de jeu conséquent et qui va surtout grandissant au fil des saisons.
En CFA, le joueur manque plusieurs rencontres au début de la phase retour à cause de pépins physiques mais prend tout de même part à 20 rencontres (1276 minutes de jeu).
En National, niveau qu’il a longtemps côtoyé avec Dunkerque et Orléans, c’est 22 matchs (1559 minutes de jeu).
La Ligue 2 confirme sa montée en puissance, sa polyvalence (il dépanne à plusieurs reprises en défense) lui permet de jouer 29 rencontres (2271 minutes de jeu) malgré une petite blessure en début de championnat.
Cette saison, enfin, il a pris part à 17 matchs (1422 minutes de jeu) malgré quelques suspensions (dont 3 matchs après son rouge contre le Paris FC).
Le milieu « box to box » a su se faire sa place malgré la concurrence et un niveau de plus en plus élevé. Sans faire de bruit. En assumant ses erreurs. Et en se montrant toujours « honnête » sur comme en dehors des terrains.
C’est un point à nos yeux important : Coulibaly n’a jamais triché quand il a endossé le maillot grenoblois. Rentrons un peu dans les coulisses du club. L’été dernier un autre club de Ligue 2 qu’on ne citera pas (Valenciennes!) fait le forcing pour s’attacher ses services, avec forte revalorisation salariale à la clé mais une proposition « inacceptable » par rapport à Grenoble, quand bien même peut-on parler de proposition. Le transfert ne se fait pas. En naît une certaine et logique frustration. Le mercato estival se termine le soir de la réception du RC Lens. Ibou sait donc à ce moment là qu’il restera dans les Alpes. Sur le terrain il est énorme. Les semaines suivantes et notamment la rencontre à Niort le voient à nouveau livrer des performances de très haut niveau. Le joueur connait même sûrement à ce moment là sa meilleure période sportive sous le maillot alpin. Il s’est montré professionnel. Somme toute normal. Maintenant soyons honnête, dans le football professionnel on en connaît beaucoup dont les performances auraient pâti d’une telle situation.
Coulibaly n’a pas marqué autant que certains, n’a pas porté autant le brassard que d’autres, n’a pas égalisé d’une tête rageuse contre l’OM… Mais pendant 4 saisons Ibou s’est donné, sans tricher, pour Grenoble. Il fait partie de ceux qui ont ramené et maintenu le GF38 où il est aujourd’hui. Pour le joueur et l’homme qu’il a été pendant ces quatre années, on ne peut que lui dire merci. #UnoDiNoi
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