Nous sommes allés cette semaine à la rencontre de Frédéric Gueguen, l’entraîneur de l’équipe réserve du GF38. Dans ce contexte si particulier, avec une équipe qui n’a plus pu disputer de match officiel depuis plusieurs mois, nous avons dressé avec lui le bilan de cette saison et nous sommes projetés sur les objectifs de la prochaine.
Bonjour Frédéric, comment s’est passée cette saison particulière ?
Le premier sentiment est : mitigé. Tout d’abord on est déçu de ne pas avoir joué et de ne pas être aller au bout de la compétition. Mais en même temps, on est content d’avoir eu la possibilité de continuer de s’entraîner, même avec le couvre feu. On a su apporter des modifications sur la préparation sportive et mentale.
Comment le groupe a pu justement continuer à s’entraîner depuis ces derniers mois ?
Les entraînements sont en journée donc nous ne sommes pas impactés avec le couvre feu. On a dû revoir nos méthodes avec le souci des distances. Même si on s’entraîne en équipe, il faut respecter les mesures. Donc on fait des oppositions sans aller chercher le ballon dans le pied, plutôt avec des zones de cadrage. On s’est également recentré sur du renforcement physique avec le manque de compétition.
Frédéric Guéguen « La chance d’avoir des joueurs qui aiment le foot »
Est ce que cela a été difficile de garder les joueurs concernés ?
J’ai la chance d’avoir des joueurs qui aiment le foot. Alors bien sûr cela n’a pas été toujours facile pour eux, certains moments ont été durs, mais dans l’ensemble, le groupe a été concerné malgré le manque de compétition. Ils ont toujours gardé cette envie de s’entraîner.
On a su s’adapter également. Nous avons mis en place des semaines complètes et des plus légères. Cela permet aux joueurs de souffler et de revenir plus forts et plus motivés ensuite.
Nous avons essayé de prendre en compte les effets de cette crise afin de mettre en place un mode de fonctionnement cohérent.
Avez-vous le sentiment d’avoir pu faire progresser votre équipe malgré tout ?
Je l’espère sincèrement. Sans la compétition, on a changé notre méthode. On a travaillé l’approche du haut niveau. J’ai eu la chance de le côtoyer donc je sais ce qu’il faut. Notamment l’aspect psychologique qui est très important. Il faut un mental à tout épreuve.
A partir de quand commencerez-vous à préparer la saison prochaine ?
On a commencé avant le début du troisième confinement. Cependant, les essais et les tests sont déconseillés ou interdits par le ministère des sports maintenant. On espère reprendre à la fin du confinement pour être prêts la dernière semaine de mai.
Vous serez toujours à la tête de l’équipe l’an prochain, avec le même staff ?
Oui, je serai toujours en poste normalement. Pour ce qui est de mon staff, personnellement, même s’ il y a la décision de la direction à prendre en compte, je n’envisage aucun changement. Les différentes personnes ont donné satisfaction, leur travail est de qualité. J’ai la chance d’avoir des adjoints compétents et humainement fiables et fidèles.
Est ce que des arrivées sont prévues en vu du mercato ?
C’est un peu tôt, mais on a ciblé nos manques. Nous avons opté pour une certaine organisation de jeu avec le directeur sportif. Nous cherchons la perle rare comme on dit, on a des contacts, on va essayer d’obtenir des joueurs qui sont expérimentés et qui ont déjà joué à un niveau plus haut.
L’accession en N3 sera l’objectif clairement affiché ?
Oui, avec une équipe première qui fonctionne super bien comme en ce moment, on se doit d’être au niveau national. Mais attention c’est une lutte qui va être difficile car il y a de très bonnes équipes, il y a vraiment de la qualité chez nos adversaires. Pour être meilleur qu’eux, on se devra d’être régulier.
Quels sont les ingrédients pour réussir cet objectif ?
En tant que manager, j’aime modeler mon équipe à mes valeurs. Ces dernières sont basées sur le travail, pour réussir il faut de la sueur et de la transpiration. Mais il faudra également de l’humilité et du plaisir. Sans cela, on sera châtié.
Les jeunes veulent monter en N3 mais ils aspirent aussi à intégrer le groupe professionnel. Pour arriver à ces objectifs collectifs et individuels il faut décupler les efforts.
Entretien réalisé par Germain Dye