Difficile de ne pas être euphorique après le match nul arraché par Grenoble sur la pelouse du HAC ce vendredi, pour le compte de la deuxième journée de Ligue 2. Mais ce point du match nul est aussi jouissif parce qu’il est la conclusion heureuse d’une histoire longtemps mal embarquée. Le promu grenoblois a souffert chez une prétendant à l’accession en Ligue 1. Face à la qualité de l’adversaire mais aussi parce qu’il doit encore s’améliorer. Rien de plus logique à ce stade de la saison. Surtout pour un groupe qui découvre majoritairement ce niveau de la compétition. Mais dans l’euphorie, il n’est pas inutile de le rappeler.




Deux buts, quatre points : Grenoble connait ses classiques

Pour ceux qui ont manqué quelques cours d’arithmétique, chaque but grenoblois a rapporté deux points. C’est évidemment beaucoup (le but du Gazélec, champion à la matière, valait 1,17 points l’an passé), même si cela va naturellement tendre à diminuer au fur et à mesure des matchs disputés. Mais ce n’est pas vraiment surprenant pour Grenoble qui rentabilisait déjà très bien ses réalisations l’an passé (1,54 points par but marqué).
Une des lectures possibles de cette statistique (la négative) : le GF38 marque extrêmement peu. Le début de la saison est presque caricaturale à ce niveau là avec un pénalty (largement évitable pour Sochaux) et un but d’un défenseur central à la 94ème minute d’un match.

Pourtant Grenoble tire. Elle fait même partie des équipes qui tentent le plus sa chance en Ligue 2. Face au Havre, plusieurs phases peuvent être définies.
Une première partie où malgré un positionnement très haut de M’Changama, pratiquement au niveau de Belvito sur les phases de pressing et en soutien du 9 sur les phases offensives, Grenoble s’est montré particulièrement inoffensif avec deux tirs dans les 5 premières minutes (Belvito hors cadre et Sotoca contré) et puis plus rien jusqu’en fin de première période.
Une seconde partie (fin de première mi-temps, début de seconde période) où l’équipe de Philippe Hinschberger a démontré qu’elle pouvait se montrer dangereuse sur les coups de pied arrêtés (tête de VDA repoussée sur l ligne, tentatives de Sotoca et Coulibaly au retour des vestiaires…).

Une troisième partie enfin plus intéressante, après l’ouverture du score du HAC et les différentes entrées, pendant laquelle Grenoble s’est montré dangereux dans le jeu (poteau de Benet ou reprise instantanée de Sotoca par exemple).

Parmi les motifs d’insatisfaction, les centres, domaine dans lequel il y a eu beaucoup de déchet (on pense à un centre de Mombris qui termine 3ème poteau alors que trois coéquipiers étaient dans la surface). Pourtant le système alpin devrait favoriser les joueurs de couloir. Peut-être que le positionnement « mauvais pied » de El Jadeyaoui et Sotoca ne les aide pas non plus à se montrer efficace en débordement. Abou Demba a également été des plus discrets ce vendredi.

Maubleu, le mur

Ses parades n’ont pas toujours été des plus conventionnelles. Il n’empêche qu’elles ont maintenu Grenoble dans le match alors que les Havrais auraient pu prendre le large au score. Face à Sochaux il n’avait finalement pas eu grand chose à faire mais l’avait bien fait. Dans un contexte plus compliqué, il a répondu présent dans sa cage. Mais pas que, on y vient.

Grenoble n’aime pas perdre

On se faisait la réflexion ce vendredi soir : est-ce fréquent de voir un gardien monter sur une dernière action quand on dispute un match de championnat en début de saison ? Sur des matchs à élimination directe, c’est très fréquent mais sur une compétition longue durée cela dénote d’un état d’esprit particulier : Grenoble n’aime pas perdre. Personne n’aime nous direz-vous mais là c’est poussé à son paroxysme, et cela a été récompensé. Si Maubleu n’est pas directement impliqué sur l’égalisation, on peut penser que les Havrais ont cherché à profiter de l’absence de gardien en voulant relancer « proprement » plutôt que de balancer loin ou en touche. Mauvaise option.

La relance : ce n’est toujours pas ça

On avait regretté les longs ballons balancés lors de la première période face à Sochaux. On les aurait presque regrettés vendredi. Grenoble, encore une fois surtout en première période, a perdu beaucoup trop de ballons dans ses propres 40m. Des pertes rapides exploitées par les Normands pour apporter le danger à proximité des buts de Maubleu.
Beaucoup ont apparemment apprécié la « solidité défensive » des Alpins lors de ce match. Pour notre part on a trouvé les Grenoblois souvent mis en difficulté par la vitesse des attaquants adverses qui ont surtout pêché dans le dernier geste alors que les « situations » dangereuses ont été fréquentes tout au long des 90 minutes.

En résumé on ne boude pas notre plaisir. L’état d’esprit des Grenoblois est une source perpétuelle de satisfaction. Le promu – on insiste – livre des prestations satisfaisantes à plus d’un titre et surtout encourageantes pour la suite. Attention toutefois à ce que le résultat du match ne change pas sa lecture globale. Grenoble défait 1-0 ce vendredi aurait sans doute entrainé son lot de critiques négatives, justifiées ou pas, en lieu et place des louanges reçues. Pour notre part on considère, comme souvent, que la vérité est (ailleurs) entre les deux : pas exceptionnel mais efficace ce GF38 a le potentiel pour progresser. Et c’est d’autant plus prometteur pour la suite.

crédit photo : Le Havre

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