Les deux #9 Grenoblois, Achille Anani et Moussa Djitté, sont muets depuis plusieurs semaines. Une situation frustrante, sûrement déjà à n’en point douter pour eux-mêmes. Mais si l’impact des deux attaquants est moindre, c’est évident, il n’est pourtant pas nul pour autant. Lors du match à Caen, Moussa Djitté a su jouer son rôle. Pas la partition du buteur, certes, mais celle d’un élément du collectif dont il s’est mis au service pour l’occasion.

En dehors du fait de marquer, le Sénégalais nous semble avoir deux intérêts majeurs dans le système offensif grenoblois :

  • Un rôle de pivot/remiseur

  • Un rôle de créateur d’espaces

Pour le premier, sa palette physique/technique lui permet d’être relativement complet. Il est en effet capable de jouer dos au but, de conserver et de remettre à un joueur se trouvant face au jeu. Mais aussi de se retourner rapidement, balle au pied ou pour faire un appel en profondeur.
Si cela a été un peu plus difficile au sol, il a gagné samedi les 2/3 de ses duels aériens et a eu une qualité de passe plus que correcte (72%). Il a par ailleurs livré une passe clé à Diallo sur l’occasion de ce dernier juste avant la mi-temps.

Mais c’est sur le deuxième aspect qu’il s’est montré décisif sur le but alpin. Le système du GF38 accorde une place importante aux joueurs de couloir, que ce soit les ailiers ou les latéraux. Le 9 à Grenoble doit donc pouvoir créer des espaces pour ces éléments. Djitté a ce profil, mobile, capable de dézoner et donc complémentaire avec des ailiers qui aiment se retrouver dans la zone de finition. Le Sénégalais a d’ailleurs énormément progressé dans ce jeu de position sans ballon, essentiel dans un 433 (ou 4231) depuis son arrivée dans la capitale des Alpes.

Passons plus précisément à l’action du but (cliquez pour agrandir) :

1 – Diallo a le ballon. Djitté décroche pour venir offrir une solution de passe à son coéquipier mais aussi pour libérer de l’espace pour Ravet dans l’axe puisque Weber le suit. On note également le très bon jeu sans ballon de Benet qui va occuper l’aile gauche délaissée par Diallo, entrainant avec lui le latéral droit mais aussi Rivierez (fautif de vouloir fermer alors qu’un coéquipier était déjà dans la zone sur ce coup là).

2 – Diallo rentre, attirant vers lui un Caennais supplémentaire. Il a deux options de passe : Djitté comme point d’appui et Perez en très bonne position face au jeu. Ravet a déjà compris que son latéral gauche va se réaxer et s’apprête à se décaler dans l’espace libre en cas d’ouverture (de Diallo ou Perez)

3 – Diallo choisit l’option personnelle, Djitté est déjà reparti avec 2m d’avance sur Weber pour offrir une solution au joueur cherché par Diallo. La qualité de passe de ce dernier va transformer une « situation » en occasion.

4 – Ravet est trouvé. Djitté offre déjà très intelligemment une solution de centre second poteau alors que Weber est à la rue (2m de retard au début de l’action, 2m de retard à la fin, mais dans l’autre sens!) et que Rivierez et Armougom se concentrent sur Ravet. C’est déjà trop tard. Le Grenoblois choisit la frappe et ouvre le score.

Sans toucher le ballon Moussa Djitté a donc joué un rôle décisif sur le seul but du GF38 en Normandie. En libérant l’espace et en offrant des solutions à ses coéquipiers au départ et à la conclusion. Des actions de jeu qui se reproduisent au cours des matchs. Pas avec la même réussite finale, forcément.

Mais dans l’animation offensive de Grenoble, le 9 joue un rôle primordial, même quand il ne marque pas ou touche peu de ballons. Une dimension collective qu’une feuille de stats ne valorise pas. Mais qui explique aussi la réussite du GF38 cette saison.

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