Moussa Djitté a rejoint Austin FC et la MLS il y a quelques jours devenant, et de loin, la plus grosse vente dans l’histoire du club. Une belle récompense pour l’attachant buteur sénégalais qui aura conquis tout son monde en deux saisons mais aussi pour le GF38 qui aura su faire s’épanouir sportivement et humainement son attaquant.

Un transfert record

Moussa Djitté était arrivé dans la capitale des Alpes l’été 2019 pour un peu moins de 100 000€. Il est reparti pour un peu plus de 3 millions de dollars (on vous laisse faire la conversion) + un % sur une éventuelle future vente selon nos informations. Autant dire qu’il a été « bien vendu » selon l’expression consacrée, malgré un contexte économique compliqué et un marché relativement calme. Et que la plus-value réalisée est conséquente.
Il devient, et de très loin, la plus grosse vente du club, détrônant Florian Sotoca (1,2 millions d’euros ; la suite du classement des plus grosses ventes du club)

Une réussite sportive et humaine

Cette vente récompense, au-delà du joueur bien évidemment, le travail de tout un staff qui a d’abord su faire progresser sportivement l’attaquant sénégalais pendant deux saisons. Djitté arrivait avec des qualités de Sion mais il a su améliorer son intelligence de jeu et affiner ses atouts. Le joueur de 21 ans a indéniablement grandi à Grenoble. « Plus vite que le club » sans doute d’où ce nouveau défi en MLS, un cran au-dessus.

Mais le GF38 a aussi contribué à l’épanouissement personnel de son joueur. Le buteur a été mis en confiance pendant son séjour dans les Alpes et cet aspect humain, trop souvent mésestimé, est loin d’être anecdotique.
A l’évocation de ce dernier, le manager grenoblois Max Marty s’est d’ailleurs montré élogieux envers ses hommes. « J’ai un peu d’expérience dans le football professionnel et je le dis : c’est la première fois que j’ai un staff, Arnaud (Genty), Micka (Diaferia), Mathieu (Eyssard) aussi performant. Ces Grenoblois là travaillent pour le club. Il faut de l’humain pour mettre un joueur dans de bonnes conditions. Il faut parfois lui prêter de l’attention en dehors du sportif. Tout ce staff là a compris ce que ça impliquait. Ce ne sont pas que des entraîneurs. Ils ont dépassé leur fonction, avec Moussa comme avec d’autres joueurs. C’est une énorme plus-value pour le club. Dans le football ce n’est pas en parlant tout le temps d’argent que l’on réussit. C’est important de mettre les hommes en avant. »

Au-delà de Djitté, cette valorisation d’un jeune élément prometteur est un message positif et donc une belle récompense d’un investissement tout sauf évident à réaliser.

Pas de folies pour autant

Malgré cette vente, il ne faut pas s’attendre à voir le GF38 exploser sa masse salariale pour autant ou « craquer » en matière d’achat. « On ne dépensera pas dans le fonctionnement de l’argent qui n’est pas rémanent », explique Max Marty. « Cette vente est une chose exceptionnelle. Si en deux ans on dépense un ou deux millions de plus et qu’on ne les rentre pas chaque année, on sera obligé de re-vendre pour vivre. Ce n’est pas une logique dans laquelle on veut rentrer. »

De rentrer 3 millions ne voudra donc pas dire que le budget augmentera de 3 millions, parce que Grenoble ne veut (/peut) pas avoir à vendre pour 3 millions de joueurs chaque été. Ce qui ne veut pas non plus dire que Djitté ne sera pas remplacé (il le sera très vraisemblablement), mais le GF38 ne cassera pas davantage sa tirelire que ce qu’il a l’habitude de faire.
Comment pourrait donc être utilisé l’argent du transfert de Djitté ? Sans doute déjà à rembourser (quand il sera remboursable) le petit PGE contracté par le club au moment de la crise sanitaire. « Pris par solidarité parce que la Ligue nous avait demandé de jouer le jeu. On voulait également assurer en trésorerie et limiter les risques dans cette période incertaine. Mais on ne l’a même pas utilisé en totalité. », détaille le dirigeant.
Ensuite, et surtout pour les futurs gros investissements en cours (le futur centre d’entraînement et de formation). Mais rien n’a été encore concrètement décidé.

Seule chose certaine : Grenoble restera raisonnable. Il faut dire que depuis l’ « ère Rosnoblet », c’est un comportement qui lui réussit particulièrement bien.

Pas une politique de « trading » pour le GF38

Le transfert de Djitté nous a également offert la possibilité de discuter avec le manager dauphinois du « modèle économique » de Grenoble. On rappellera en préambule que le bilan du club isérois était à l’équilibre cette saison malgré le contexte économico-sanitaire avant même cette vente. Rappel qu’il est extrêmement bien géré comme le récent feu vert de la DNCG l’a encore démontré.

« Le modèle économique de Grenoble n’est pas de vendre des joueurs », affirme ainsi MM. « C’est plutôt de créer davantage de ressources pérennes (le ticketing, le merchandising, le partenariat) pour augmenter progressivement le budget. Les ventes de joueurs ne sont qu’une variable d’ajustement qui permet soit un développement plus rapide, avec le centre d’entraînement et de formation par exemple, soit de compenser si on manque un peu sur l’épaisseur du trait (combler un léger déficit, ndlr). Mais le GF38 peut s’équilibrer sans vente.
On ne prend pas des joueurs avec l’optique de les revendre. On est d’abord des compétiteurs. La priorité reste le sportif et, dans le trading, ce n’est pas toujours le cas.
»

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