Analyse de la rencontre de la 2ème journée du National entre le Grenoble Foot 38 et le Rodez Aveyron Football avec ce que nous avons bien aimé (Good), ce que nous avons moins aimé (Bad) et le fait du match (Queen).




The Good

Grenoble n’aime pas perdre

C’est le point sur lequel a beaucoup insisté Olivier Guégan lors de la conférence d’après-match : la capacité de réaction de son équipe, menée au score. Grenoble est invaincu en compétition officielle depuis début janvier dernier. Pour ne parler que du championnat, la dernière défaite date même d’un déplacement à Andrézieux fin 2016. Si on veut jouer avec les compétitions, Olivier Guégan n’a jamais perdu en championnat au Stade des Alpes.
Toutes les séries ont une fin mais en arrachant le nul contre le RAF les coéquipiers de Brice Maubleu, aussi décevants qu’on puisse considérer qu’ils aient été, restent sur une dynamique positive. Poussés par leurs supporters ils ont su trouver les ressources pour aller chercher un point. Le pénalty accordé par M. Paradis est généreux mais les Grenoblois ont su aller provoquer cette « chance » en multipliant les assauts dans la surface ruthénoise. Le référé aurait d’ailleurs pu siffler un pénalty sur un main quelques minutes auparavant déjà. Ce n’est pas nouveau avec cette équipe qui, si elle ne brille pas toujours, est irréprochable sur l’état d’esprit.

Coaching gagnant

Florian David, Nicolas Belvito et à un degré moindre Ibou Coulibaly (qui n’a joué que 15 minutes) ont réalisé une excellente entrée. Le premier nommé peut même être considéré comme le meilleur grenoblois du match avec ce qu’il a montré en une demi-heure. Nicolas Belvito a encore marqué (2/15 !), sur pénalty. Grenoble a un banc des plus intéressants (Elogo n’est pas rentré et des Tirard, Spano, Dieng ou Gherardi ne sont pas là pour diverses raisons) qui permet d’utiliser les joueurs les plus en jambes ou de jouer sur les schémas tactiques sans baisse de niveau individuel. Si un Flodav a été aussi tranchant, c’est qu’il a aussi profité du travail de son prédécesseur pendant une heure. Et peut être que le prochain match c’est Elogo ou Dady qui sortiront du banc pour se montrer étincelants. Elle est peut être là la vraie force de Grenoble.

« Scholes » confirme

Julien Deletraz qui, même s’il a déjà connu la L2, était estampillé « joueur CFA » depuis plusieurs saisons allait-il avoir le niveau National ? En deux journées, il a répondu à la question. Excellent et buteur à Sannois Saint-Gratien, il a enchainé brillamment face à Rodez, dans une position particulièrement haute dans le 4141 grenoblois. On connait depuis longtemps ses qualités à la récupération et dans l’impact physique, il démontre qu’il sait être décisif dans la zone de vérité adverse. Pas de but ce vendredi (dommage d’ailleurs de ne jamais le voir prendre sa chance de loin) mais une merveille de petite passe que son compère Sotoca n’est pas parvenu à exploiter. Vision du jeu et rapidité d’action sont des qualités que l’on peut rajouter à son jeu. En voilà qui mérite de plus en plus son surnom…

Rodez n’était pas venu pour souffrir

Parfois un peu fébriles sur le plan défensif, les joueurs de Peyrelade, qui disputaient leur premier match de la saison, ont toutefois montré un visage globalement séduisant, toujours soucieux de sortir proprement le ballon et de se projeter vers l’avant rapidement, en attaquant à plusieurs. Rodez était présentée comme une équipe qui vient du CFA. Mais on aurait plutôt dû dire équipe qui s’est sortie du CFA. Ce qui n’est pas une mince affaire, on ne l’apprendra à aucun suiveur du GF. Grenoble n’aura pas de match facile cette saison, il devra se les rendre facile, comme à l’ESSG. Si aucune équipe ne vient à Grenoble que pour défendre et balancer des parpaings devant, on ne se plaindra pas.

The Bad

Et la verticalité alors ?

Cette semaine, Nicolas Belvito nous confiait que le National était un championnat davantage marqué par de la verticalité dans le jeu. On ne demande qu’à le croire. Le RAF l’a d’ailleurs montré. Mais cette verticalité, le GF38 a trop rarement su la trouver ce vendredi, multipliant les passes latérales. Le 4141 utilisés toute la première partie du match, avec une ligne Dady, Peuget, Deletraz, Sotoca très proche de Maanane sur les phases offensives, n’a pas permis de trouver de la profondeur. Trop de passes latérales, une incapacité à bouger le bloc ruthénois et des actions souvent finies par des ballons dans la boite où la charnière du RAF a régulièrement pris le dessus sur Maanane. Si Grenoble semble au point défensivement, il reste un gros travail à effectuer dans l’animation offensive.

Les coups de pied arrêtés

On ne va pas s’y attarder, on les a trouvé globalement mal tirés ce vendredi (à quelques exceptions près) là où Peuget nous avait pourtant habitué à du très bon jusque là. Autant de munitions gâchées. Un secteur à vite améliorer.

Première ratée pour les recrues

Harouna Abou Demba et Alexi Peuget disputaient leur premier match officiel au Stade des Alpes. Tout ne fut pas à jeter dans leur prestation, loin de là. Mais le latéral droit est directement impliqué sur le but encaissé (il va toutefois provoquer le pénalty en compensation) et l’ancien joueur de Reims a semblé cramé physiquement après 40 minutes de jeu et n’a peut être tout simplement évolué au poste où il serait le plus à l’aise.
Ils ont besoin de temps, d’adaptation, d’automatismes et c’est logique. Mais on les sait capable d’apporter beaucoup plus à l’équipe.

Le chainon manquant

Là aussi on ne va pas trop s’y attarder vu que notre point de vue sur la question est le même depuis un moment. Il manque un profil au milieu grenoblois, encore plus avec l’absence de Gheardi. Un joueur technique, capable de casser les lignes et surtout de frapper de loin. Face à des équipes bien regroupées devant leur surface, c’est une option qui manque aujourd’hui cruellement. Et c’est toujours rageant de voir un joueur pourtant en excellente position aller ENCORE chercher la passe. Les exemples n’ont pas manqué face à Rodez mais c’est aussi le risque en faisant jouer des profils de récupérateur, peu habitué à prendre leur chance, aussi haut (et on dit ça en trouvant pourtant Deletraz excellent).

The Queen

Ladies and gentlemen, this is Mayembo (Number Five)

Difficile de faire sans Maxime Spano, défenseur inamovible et irréprochable la saison passée (constat qui fonctionne aussi avec Éric Vandenabeele) ? Absolument pas quand on a un Fernand Mayembo dans son chapeau. On avait déjà pu voir ses qualités en janvier dernier sur quelques matchs avant qu’il ne disparaisse complètement de la circulation, entre blessure et sélections. Mayembo, seulement prêté l’an dernier par Niort, est revenu cet été. Toujours dans la peau du 3ème homme mais les circonstances ont fait qu’il a joué l’intégralité des deux premiers matchs. Et on a vu face à Rodez un roc défensif, infranchissable en un contre un, impressionnant dans sa faculté à gagner TOUS ses duels de la tête. C’est l’exemple parfait de ce que l’on disait un peu plus haut : le remplaçant au niveau du titulaire. On rajoutera qu’il a montré un excellent état d’esprit à chaque fois qu’il est descendu en réserve l’an passé. Et si c’était lui la meilleure recrue du mercato estival ?

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