C’est une des images fortes de ce samedi après-midi : les ultras du GF38 qui ont « débâché » peu avant la demi-heure de jeu, avant de quitter le Stade des Alpes. Une action forte, en soutien de leurs homologues lorientais. Explications.
Si certains en doutaient, l’absence du kop grenoblois a mis un sacré froid dans l’ambiance du match. Un départ qui n’a pas manqué d’interpeler et c’est justement avec la volonté d’expliquer leur action que les ultras grenoblois se sont exprimés quelques minutes après la rencontre, accompagnés de leurs homologues de Lorient.
Pour résumer : l’interdiction d’une animation pour les joueurs et de messages à destination de Retailleau, le Ministre de l’Intérieur, a poussé la cinquantaine de Merlus Ultras à ne pas entrer en tribune. Et c’est en soutien et par solidarité que les Ultras de la Tribune Ouest ont quitté le Stade des Alpes au cours de la première période.
INFORMATIONS SUR LA SITUATION DE NOS MEMBRES À GRENOBLE pic.twitter.com/FnerNsyrv0
— Merlus Ultras 1995 – Kop Sud FC Lorient 1926 (@KopSudFCL1926) March 29, 2025
« On avait préparé une animation pour l’entrée des joueurs et des bâches en rapport avec Retailleau (voir le tweet ci-dessus) », explique Durch, le représentant des ultras lorientais. « A notre arrivée, on les a déployées pour qu’elles soient validées par la sécurité. Et là cette dernière nous dit que le FC Lorient refuse l’animation et les messages. Pour nous, c’était catégorique : on ne rentrait pas si on nous retirait notre liberté d’expression. On a demandé à plusieurs reprises de parler au responsable sécurité du club mais il a refusé de venir à notre rencontre. Cela s’est par contre très bien passé avec la sécurité du club de Grenoble, les échanges ont été parfaits et ils ont même essayé de prendre la main pour voir s’il pouvait nous laisser rentrer en prenant la responsabilité des bâches mais, en fait, la tribune visiteuse est sous la responsabilité du club visiteur. »
« On a préféré garder nos valeurs plutôt que de s’assoir dessus »
Face à la menace de dissolution de plusieurs groupes ultras, l’Association Nationale des Supporters a annoncé il y a quelques jours l’arrêt provisoire du dialogue avec les autorités compétentes. « Ce que nous reproche apparemment le club, c’est de ne pas avoir communiqué les messages en amont à notre SLO (« supporter liaison officer »). A se demander comment on faisait avant 2016… Après 10 heures de route, on a préféré garder notre liberté d’expression et nos valeurs plutôt que de s’assoir dessus. »
Des propos qui auraient pu sortir de la bouche de son homologue grenoblois Gerby, venu lui expliquer la décisions des supporters du GF38. « Quand on prend ce genre de décision, c’est important d’expliquer pourquoi on le fait. C’est un match un samedi, on joue contre le 1er. On fait tout pour que ce soit une belle fête. Donc cela ne nous fait pas plaisir de dire aux supporters présents en Tribune Ouest qu’ils vont devoir quitter la tribune s’ils se solidarisent de notre initiative. On n’est pas sur un sujet qui ne concerne que la direction et que les supporters de Lorient. On mesure l’impact, ça n’amuse personne.
On se rend bien compte de ce que ça représente pour nos dirigeants, pour nos joueurs, pour les supporters, les familles qui sont venus au stade aujourd’hui. Leur solidarité nous touche. Mais je voudrais aussi leur dire qu’ils nous fassent confiance. On sera capable de faire preuve de discernement sur à la fois une solidarité sur le plan national mais aussi en garantissant les intérêts du club et de ses supporters, parce qu’il n’est pas question de foutre en l’air le travail local qui est fait par le club. Je demande aux gens d’avoir un petit peu de bienveillance sur la décision qu’on a prise parce qu’elle n’est pas simple pour nous, mais on ne pouvait pas les laisser dehors sans rien faire. Pour nous, ce qui était important aujourd’hui, c’était de dire aux parties prenantes de l’organisation des matchs et aux dirigeants de Lorient que non, on ne peut pas mettre un groupe de supporters dehors pour des caprices. »
Le FC Lorient a également communiqué ici.
[…] Leur départ des travées du Stade des Alpes en soutien à leurs homologues de Lorient il y a quelques jours a rappelé un évident constat : un match n’a plus la même saveur sans ultras. A Grenoble, ils sont devenus au fil des années un élément évident du paysage footballistique. Au vieux muni’, à Lesdiguières, au Stade des Alpes ou au quatre coins de France, ils représentent bruyamment et dignement leur club, leur ville et tout un territoire dont ils sont fiers et dont ils portent les valeurs au-delà des couleurs. […]