Après cinq mois de compétition et alors que la moitié du championnat de National a été jouée, Max Marty a fait le point sur les attentes et objectifs du club et pas seulement de l’équipe première. Interview d’un manager général qui a le club grenoblois chevillé au corps.




Max, à mi-chemin du dénouement de la saison, quel bilan tirez-vous de cette première partie de championnat qu’a réalisé l’équipe première ?

« Le bilan est plutôt positif jusqu’à présent même s’il y a évidemment du bon et du moins bon. Le bon, c’est le bilan à l’extérieur où l’on prend beaucoup de points. En revanche, à domicile, on en a perdu trop devant nos supporters et il va falloir se reprendre. Après, avec davantage de réussite, on pourrait être beaucoup plus haut ».

La réussite justement, on en a beaucoup parlé avec ces pénaltys manqués…

« C’est la première fois de ma vie que je vois une telle série. Quand on voit ça de l’extérieur, c’est vrai qu’on se dit « qu’est-ce qu’il se passe ». Après, ça reste une affaire de personnalité mais si on n’est pas plus haut aujourd’hui, ce n’est pas tant à cause de ces pénaltys manqués que des occasions ratées dans le jeu. Il faut savoir que le pourcentage de pénaltys transformés baisse partout, c’est devenu de plus en plus difficile de les réussir ».

Même s’il n’a pas caché ses ambitions, le GF38 n’a jamais clairement affirmé jouer la montée pour ses retrouvailles avec le National. Est-ce que maintenant c’est le cas ?

« Nous sommes troisièmes du championnat, ce n’est pas un hasard : on est à notre place ! Notre priorité aujourd’hui, c’est d’améliorer l’équipe : tous nos concurrents le font. On a aussi retrouvé des joueurs récemment comme Maxime Spano ou Raphaël Gherardi qui vont apporter du sang neuf. Entre les clubs, toutes les cartes vont être complètement redistribuées pour la deuxième partie du championnat. Ce qui est important, c’est qu’à mi-saison, on n’a pas du tout hypothéqué nos chances. Je ne fais pas de langue de bois si je dis que tout se jouera lors des dix derniers matchs. En tout cas, on a tout pour y être, mais si on doit terminer cinq ou sixième, ce n’est pas la fin du monde. Je le répète souvent mais c’est parce que c’est vrai : l’institution est la plus importante. Elle est au-dessus de moi, des joueurs »

Parlons un peu de l’équipe féminine qui a elle aussi comme ambition de monter. Quelle place occupe-elle à Grenoble ?

« Les féminines sont très importantes pour nous au sein du club. Nous avons recruté Luce Ndolo Ewele qui vient de D1 pour nous amener de la percussion et de la vitesse afin de nous accompagner dans notre projet. Nicolas Bach, l’entraîneur, travaille fort avec Felipe Da Fonseca au sein de la commission pour faire progresser cette équipe féminine. Je reste cependant très déçu de la perception du territoire par rapport à nos filles. Même s’il faut souligner les efforts indéniables qui ont été faits pour trouver un stade, ce n’est pas suffisant. Au GF, on fait le travail pour les filles. Maintenant, on n’attend plus des paroles, mais des actes ».

Et la réserve qui vient de monter, il y a du positif aussi ?

« Pour la réserve, c’est une année de transition même si nous sommes très contents du travail que fait Hakim Aibeche. Les résultats sont très bons, à nous d’être de plus en plus exigeants avec cette équipe. Le club a aussi récemment obtenu la certification label élite chez les jeunes et a pris conscience qu’il fallait grandir dans le moule de la fédé’. Malgré tout cela, on reste une petite structure et il ne faut pas oublier d’où l’on vient ».

On entend moins parler du centre de formation depuis votre dernière interview sur Métro-Sports, où en est-on aujourd’hui ?

« Le centre de formation fait partie de mes sujets permanents : on en a besoin. Les terrains ne sont malheureusement pas toujours de très bonne qualité malgré le synthétique. Avec les coupes du monde 2018 et 2019 pour les féminines, on doit en plus s’attendre à ce que davantage de jeunes joueurs et joueuses nous rejoignent. De nouveaux vestiaires, l’éclairage, tout cela nous oblige à réfléchir à la création de nouveaux terrains. C’est une réflexion générale qu’on a aujourd’hui avec le territoire. Malheureusement, les seuls dates précises aujourd’hui dont je suis certain, ce sont celles de nos matchs et de la fin des championnats. Le reste… »

Il n’y a aucune échéance prochaine concernant ce centre de formation alors ?

« Idéalement, on devrait connaître lors du premier semestre 2018 le lieu où on va s’installer. Maintenant, je ne peux pas décider pour les gens… »

C’est frustrant d’être dépendant d’autres personnes ?

« Honnêtement, la frustration à mon âge on la gère. Même si je suis toujours capable de m’emporter parce que je reste un passionné, j’ai su me raisonner avec l’âge. Aujourd’hui je peux comprendre qu’il y ait d’autres priorités pour le territoire. »

Est-ce qu’aujourd’hui vous êtes fier du chemin parcouru depuis votre retour à Grenoble ?

« C’est une question que je n’aime pas à titre personnel. J’ai toujours eu une relation particulière avec ce club avec lequel j’ai déjà vu trois montées, très récemment une quatrième et j’espère bientôt une nouvelle. J’y ai passé dix ans au total, donc j’y suis forcément très attaché. Mais aujourd’hui, ce n’est pas ma personne qui compte mais le club. Si on considère que je ne suis plus l’homme de la situation, et bien je m’en irai ».

Un dernier mot sur le public grenoblois. Quelle relation avez-vous avec les supporters du club ?

« J’ai beaucoup de respect pour tout ce que fait le public grenoblois à l’heure actuelle, ils ont une très grande importance aux yeux de nos joueurs. Ce sont aussi eux qui assurent notre crédibilité médiatique. Même si je ne suis pas tout le temps d’accord avec eux, il faut saluer tout ce qu’ils font pour le club. Maintenant, nous sommes sous le coup d’un match à huit-clos et ils ont une grande part de responsabilités. Ce serait vraiment dommage que nous soyons pénalisés dans le sprint final par exemple d’une telle sanction. Mais il faut saluer leur détermination, ce sont de vrais amoureux du club ».

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