Le point de non-retour était atteint. Samedi dernier, au moment de publier notre article sur un Maurizio Jacobacci lâché par ses joueurs, nous nous doutions que ce n’était qu’une question de temps – et de temps court – avant que la direction du GF38 n’ait à prendre une décision forte. L’action des ultras grenoblois du dimanche posait un nouveau clou sur le cercueil du technicien italien. Et finalement, à quelques heures de la première séance de la semaine, le club grenoblois communiquait sur la mise à pied de son entraîneur. Un dénouement inévitable au vu des premiers mois de « MJ » à Grenoble.

Dès la préparation estivale, le courant ne passe pas. La transition avec un Hinschberger empathique et un Jacobacci froid et distant est brutale. Le groupe passe d’un animateur de colo’ à un gardien de prison, pour caricaturer. Fini la guitare et le chambrage. Jacobacci parle à peine à ses joueurs, se contente d’observer.

« Footballistiquement » le courant ne passe également pas. Les entraînements sont plus intenses, le technicien n’insiste que sur les aspects défensifs. Les joueurs se plaignent déjà d’être perdu suite aux demandes de leur nouvel entraîneur.
Les premiers matchs amicaux donnent la tendance du début de saison. Si Grenoble a des circonstances atténuantes qu’on se passera de vous énumérer une nouvelle fois, la pauvreté du jeu ne passe pas inaperçue.

La première trêve internationale semble pourtant sonner un nouveau départ. Chaque camp y met du sien. Les Grenoblois se voient octroyer la possibilité de venir chercher plus haut leurs adversaires à domicile et d’arrêter de camper dans leur camp à chaque perte de balle. Les résultats ne se font pas attendre, parfois avec un peu de réussite, comme contre Nîmes. Les matchs contre Pau ou QRM voit un GF38 davantage maître de son destin, qui retrouve ses qualités de combativité et de solidarité.

En interne les relation restent pourtant froides quand elles ne sont pas très tendues à l’image d’un « clash » violent après la victoire contre Queuvilly entre Jacobacci et un membre du club. Le malade dauphinois reste très convalescent et la rechute ne sera que trop spectaculaire.

Grenoble continue de prendre des points à Caen ou contre Dunkerque mais sans séduire, en étant toujours aussi minimaliste dans le jeu. Et dès que les résultats ne sont pas là, Jacobacci tacle ses joueurs les deux pieds décollés, notamment Achille Anani dont la gestion questionne, alors que le joueur ne respire déjà pas de base la confiance en lui.

La qualification laborieuse chez une R3 en coupe de France donne le la de ses dernières semaines. Chaque sortie est plus alarmante que la précédente. Le GF38 est humilié chez une N2, baisse les yeux dans son stade des Alpes au moindre fait contraire et se fait une nouvelle fois humilié par l’équipe de son ancien entraîneur.

Les langues se délient toujours plus, nous conduisant à poser la question de se séparer d’un entraîneur. Non pas qu’il soit le seul responsable de la situation, très loin de là. Joueurs et dirigeants partagent cette responsabilité avec lui. Mais c’est le fusible le plus simple à faire sauter.

Surtout que c’est « le moment où jamais ». La trêve hivernale arrive et son mercato avec. Avec la nécessité de faire choisir les profils manquant et les profils en trop par un nouvel entraîneur qui ne pouvait que finir par arriver.

Si le bilan comptable est correct (21 points soit la moitié pour le maintien), la manière laissait à désirer et la dynamique laissait craindre le pire.

Isolé dans son staff, jamais accepté par son groupe, Jacobacci n’aurait pu rester qu’avec un soutien fort et marqué de sa direction. Cette dernière a préféré siffler la fin de la récré autrement. Ce sera aux joueurs de lui donner raison. Ou de leur montrer que le problème se situe peut être aussi ailleurs…

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