Après être resté imperméable pendant de longues semaines, le GF38 vient d’encaisser neuf buts lors de ses trois dernières sorties. Un grand écart improbable qui s’accompagne de maux difficiles à cerner. Une certitude, la réponse ne pourra être que collective.

Un premier point qu’il est important de rappeler est que Grenoble n’est pas passé d’un bloc défensif sans failles à la Ligne Maginot en l’espace de quelques semaines. Les stats ne sont pas nécessairement le reflet exact des faits. Face au Paris FC, Monfray – pourtant le meilleur défenseur grenoblois de ce début de saison – avait perdu un ballon très préjudiciable alors que le score était encore de 0-0. Maubleu avait dû sortir une parade improbable. Samedi dernier, l’ACA a marqué sur ses trois frappes cadrées. L’erreur se paye désormais cash, c’est la principale différence.

Dans le même ordre d’idée certaines décisions arbitrales avaient été favorables. Samedi, le troisième but corse est intervenu après un hors-jeu flagrant dont on se demande encore comment l’arbitre assistant a pu passer à côté. Attention, il ne s’agit pas de trouver des excuses. Les lacunes défensives affichées ces dernières semaines sont flagrantes. Mais il convient de nuancer. Comme l’a résumé Gaëtan Paquiez après la déroute la « réussite » est aujourd’hui moins du côté des hommes d’Hognon et le ballon qui finissait sur le poteau termine désormais sa course au fond des filets. Mais, justement, cette moindre réussite oblige les Grenoblois à faire davantage. Et c’est là que le bât blesse.

Retrouver le goût des autres

Si les prestations individuelles – Brice Maubleu (qui ne peut pas grand chose sur les différents buts encaissés) est notamment redevenu humain – et certains choix tactiques sont des facteurs explicatifs, la dimension collective des difficultés défensives actuelles ne doit pas être occultée. C’est « ensemble » que le GF38 est parvenu à conserver ses cages inviolées pendant de longues semaines. Un ensemble aujourd’hui plus distendu.

Bloc moins compact (à l’exception notable des 35 premières minutes de la seconde période à Pau), manque d’agressivité, d’impact dans les duels. Beaucoup de petits « moins » aperçus ces dernières semaines qui ont contribué à construire des résultats en chute libre, à peine compensés par une attaque pourtant particulièrement en verve.

En début de saison, on ne voyait pas un attaquant couper complètement son effort après à peine deux minutes de jeu et laisser ainsi son défenseur centrer dans un fauteuil. C’est exactement ce qu’il s’est passé sur l’ouverture du score d’Ajaccio. Les deux premiers buts de la formation de Pantaloni sont d’ailleurs assez symboliques de comment évolue une équipe en bloc avec des passes décisives de défenseur et des buts (dans la surface) de milieux de terrain. En première période le GF38 a semblé plus déséquilibré, avec plus d’espaces entre les lignes dans le coeur du jeu que son adversaire qui en a profité pour proprement construire ses actions.

Est-ce que ces manques ont des explications physiques, avec certains éléments qui ont il est vrai beaucoup enchainé ? Est-ce une conséquence mentale avec la fin de l’invincibilité qui a pu entrainer un contre-coup ? Est-ce que la volonté d’être spectaculaire (et d’avoir compris que le potentiel offensif était important) entrave les autres aspects du jeu ?

Le staff va devoir trouver des réponses et les mots car le GF38 n’arrivera pas à existence dans cette Ligue 2 en continuant à prendre plus de deux buts par rencontre. Amiens sera un bon test. Sans un des maillons forts de la défense puisqu’Adrien Monfray est suspendu. Chacun devra faire un peu plus pour compenser. Un peu plus pour l’autre, c’est justement là qu’a souvent résidé la clé des réussites grenobloises dans le passé.

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