A la faveur d’une remarquable première partie de saison, le Grenoble Foot 38 s’est offert l’opportunité de passer la trêve à la première place du classement de Ligue 2. Il devra, pour cela, se défaire de l’ESTAC, leader séduisant du championnat, ce mardi, au Stade des Alpes.

La bataille de Marathon : un premier succès

L’exigence est un signe de reconnaissance. Et « exigeant », on commence à la devenir avec les Alpins. Les deux derniers déplacements, conclus par deux matchs nul alors que le GF38 a évolué en supériorité numérique, ont laissé un goût d’inachevé. Grenoble s’essouffle. Avec 8 matchs déjà disputés depuis le 21 novembre dernier, on peut l’en excuser.
D’autant que peu auraient prédit que ce terrible mois se révèle aussi riche en points glanés. Les coéquipiers de Brice Maubleu n’ont pas perdu pendant la période et ont pris 16 points (4 victoires et 4 nuls) sur les 24 possibles. Le portier dauphinois n’a encaissé que deux petits buts, dont un pénalty inexistant à Caen. Si l’attaque est moins flamboyante qu’en début de saison, le GF38 a tout de même fait trembler les filets à 10 reprises. Des chiffres remarquables au vu des circonstances et qui ont porté l’équipe à cette place de dauphin.

La fin des Guerres « Pudiques »

Discret le GF38 l’a été et souhaiterait sans doute encore un peu le demeurer. On sent toujours de la réserve, de l’humilité – notion qui revient régulièrement – dans les discours des Grenoblois. Cela ne nous semble pas relever de la fausse modestie. Les Isérois sont mus par des petits plaisirs simples. De ceux qui peuvent toutefois conduire à une grande destinée. Mais, au quotidien, on ne se prend vraiment pas la tête à Grenoble : on joue, on s’amuse, on prend du plaisir à se retrouver ensemble.La recette fonctionne. Il n’y a pas de raison d’en changer.
Discret le GF38 ne l’est pourtant plus. Les résultats et la manière l’ont porté sur le devant de la scène. Les compliments, les mises en garde, se multiplient dans les bouches adverses. Nancy évoquait l’ « ogre grenoblois ». Omar Daf une place au sommet qui n’était « pas une surprise ».
Le statut des Dauphinois a changé. Le comportement des adversaires s’est adapté. Grenoble doit affronter des équipes plus prudentes. Les attaquants alpins ont moins de liberté. La formation d’Hinschberger a d’ailleurs montré qu’elle avait du mal face à des blocs bas. Surtout en l’absence de Ravet, capable de créer des déséquilibres à base de pas grand chose. Un coup de pied arrêté a parfois décanté les matchs, comme face à Dunkerque. Mais Grenoble doit lui aussi savoir évoluer quand son séduisant jeu de transition ne peut se déployer.

Un dernier coup d’estoc contre l’ESTAC

L’Odyssée va se poursuivre ce mardi, avant un repos court, mais bien mérité. Un nouveau chapitre qui s’écrit presque tout seul. Une quête dorée, certes anecdotique à ce stade de la saison, mais qui symboliserait magnifiquement le retour au premier plan d’un club revenu de loin.
Des protagonistes qui s’entête(nt) ces dernières semaines, depuis que Pâris, qui avait déclenché les hostilités, se fait plus discret.
Des héros prêts à remplir leur destinée : le sage Nestor, le talentueux Achille Anani et pourquoi pas Henen en personnage central de ce « conflit » ?

Oui, ce mardi la guerre de Troyes aura bien lieu. Une bataille qui ne sera bien sûr pas la dernière. Un combat que Grenoble livrera aussi pour son peuple confiné et pour ses guerriers tombés sur les champs au cours des dix dernières années. Avec honneur et sans pression. Le GF38 a de toute façon d’ores et déjà remporté sa victoire la plus précieuse en étant en position de s’offrir cette « finale » avant la trêve. Et en rendant fier tous ceux qui n’ont jamais cessé de l’aimer.

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