Selim Bengriba a annoncé en ce milieu de semaine qu’il arrêtait sa carrière de joueur. La fin d’une ère, qui aura vu le Grenoble Foot 38 retrouver le monde professionnel, après sa rétrogradation en CFA2. Une époque dont Selim est un symbole à plus d’un titre. D’août 2011, et son come-back dans le club qui l’a formé, à sa « tournée d’adieu » en 2019, retour sur huit années qui ont marqué un homme, qui ont marqué un club, qui ont marqué toute la famille GF38. Huit années au cours desquelles « capitaine Ben’Grinta » a su forger sa légende et acquis le droit de trôner à jamais au Panthéon du football grenoblois.

Ben-Gri-Ba, lala lalala ♫

Selim Bengriba, c’est d’abord l’image d’un guerrier sur le terrain et une relation quasi fusionnelle avec les supporters avec les supporters grenoblois. Une relation qui « s’est créée petit à petit », se souvient le #5. « C’est venu surtout à la fin de la première saison. Après la montée, on a eu un rapprochement. Avec Manu Perez on a fait la soirée avec eux. » Selim, dans l’euphorie générale, a terminé sa soirée dans la fontaine de Notre-Dame. Après avoir créé des liens indéfectibles avec les fidèles de la tribune Nord du Stade des Alpes.

Côté supporters, on ne tarit bien évidemment pas d’éloges sur l’homme à la roulade*. « Pour moi c’est plus qu’un joueur c’est la personnalité dont rêve tout supporter de foot. », entame Silvio, membre du Red Kaos 94, groupe de supporters du GF38. « Un attachement réel au club. une fierté, un orgueil qui l’ont amené a se dépasser pour le maillot. C’est aussi une vision du foot qu’on croyait perdu. Et qu’on risque de ne pas revoir de si tôt. Dorénavant quand on me demandera de citer le joueur qui a le plus marqué l’histoire de mon club se sera sans conteste Selim ! Le seul point positif de sa retraite c’est qu’il pourra enfin venir boire un coup avec nous avant un match. Merci mais pas au-revoir Selim ! »

L’homme des trois montées

Formé au GF38, Bengriba a attendu d’avoir 30 ans pour défendre les couleurs de l’équipe fanion de sa ville, ramené dans ses bagages par Olivier Saragaglia. « Un ami avant d’être mon entraîneur », sourit le défenseur. « C’est grâce à lui que j’ai pu revenir au GF38. Il sait que je l’aime beaucoup même si je ne l’appelle pas souvent (rires). Il restera une personne très importante pour moi. »

L’ex de Chambéry arrive en août 2011, alors que le GF38 repart avec quasiment rien après sa rétrogradation en CFA2. « Avec beaucoup de fierté de reporter le maillot du club. C’est loin… J’avais déjà 30 ans ! »

Suspendu lors de l’aventure à Corte, il fera ses débuts au Stade des Alpes contre Fréjus. Le reste appartient désormais à la légende. Le joueur est des trois montées du club – avec une préférence pour les deux dernières – et de l’exploit contre l’Olympique de Marseille où il tient un rôle majeur avec une égalisation au bout de la prolongation. « Ce sont les moments forts qui me reviennent mais tous les jours ce n’était que du bonheur. »

Ses années grenobloises ne sont pourtant pas qu’un long fleuve tranquille. Au début de la saison 2016-2017, il est ainsi envoyé avec la réserve. « C’était dur à vivre. Je voulais continuer à jouer au foot donc j’ai poursuivi avec le GF38 mais c’était compliqué de repartir avec la réserve. »

Bengriba, fidèle à ses habitudes, ne lâche rien. Le GF38 est à la peine lors de la première partie de saison. Après une défaite à Andrézieux, il est ré-intégré au groupe d’Olivier Guégan. Il disputera tous les matchs en CFA jusqu’en fin de saison, Grenoble restera tout ce temps invaincu et accédera, enfin, au National… « Une saison exceptionnelle, peut-être ma meilleure. ». Qu’ajouter de plus ?

Il enchaîne en National, avec son nom sur le maillot. Il signe son 1er contrat pro à 38 ans, dispute ses premiers matchs en pro, avec des prestations convaincantes.

Le roi est mort, vive le roi

Beaucoup aurait aimé le voir rempiler encore un peu. Pourtant Selim a décidé de stopper là sa carrière de joueur. « J’arrête complètement, pas de licence amateur non plus pour moi. Le diplôme (il va passer le BEF) va me prendre du temps et je veux faire ça bien. J’ai encore envie de jouer mais c’est le bon moment d’arrêter avec l’opportunité de franchir un cap et de rester au GF ».

Bengriba va entamer l’été prochain une nouvelle carrière, celle d’entraîneur, a priori avec les futurs U20 du GF38. « Je vais essayer de transmettre tout ce que j’ai vécu. Les bons comme les mauvais moments. Je veux aussi inculquer aux jeunes l’état d’esprit de conquérant, de ne jamais rien lâcher. »

Et cet amour du maillot bleu et blanc qu’il a chevillé au corps. « J’ai été formé ici il y a 20 ans,c’est un club qui me tient à cœur, mon club, ma ville, j’ai rencontré ma femme alors que j’étais dans ce club (l’OGI à l’époque)… » Un amour réciproque, monsieur Bengriba !

*Une célébration marquante

Elles furent rares mais marquantes ! Selim Bengriba signait ses buts d’une magnifique roulade. « Lors de mon premier but avec le GF38 je ne savais pas quoi faire. J’ai couru et j’ai fait une roulade, ce n’était pas calculé. »
Il lui reste deux matchs pour s’en offrir une petite dernière. Ce vendredi au Stade des Alpes ce serait parfait !

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