Plusieurs dizaines de supporters du GF38 étaient présents ce jeudi matin au centre d’entraînement pour apporter leur soutien à leur équipe, à la vieille d’un match qui pourrait voir Grenoble valider son accession en Ligue 2. Près de sept ans plutôt, ils étaient déjà nombreux celles et ceux à faire savoir qu’ils n’abandonneraient jamais leurs couleurs, malgré la spectaculaire descente aux enfers du club alpin, passé de la Ligue 1 au CFA2 en seulement deux ans.
Pour ces fidèles, la question ne s’est même jamais posée. « Squale » fait partie des « anciens », avec un premier souvenir de tribune datant de 1970. « Contre Saint-Étienne, en coupe de France. C’était sur terrain neutre à l’époque, à Gerland. On avait perdu 4-2. ».
Quand son club doit repartir du plus bas niveau national, aucun doute dans son esprit, il sera là pour soutenir ses couleurs. « D’autant que l’époque L1 ne m’a pas laissé des souvenirs impérissables, à part pour les déplacements. Je ne suis pas un grand fan de football mais plus de tribunes. Cela a opéré un tri, on s’est retrouvé en plus petit comité. Pour ma part ce n’était pas plus mal. »

Pendant 7 ans, avec ses frères du RK et la tribune grenobloise, il continue de vivre et faire vivre sa passion et d’engranger les souvenirs. « Ceux qui me viennent instantanément en tête ? Je dirais les kilomètres avalés, mais ce n’est pas spécifique au CFA, les bleds improbables en coupe de France et le tout premier match au Stade des Alpes avec nos joueurs qui avaient des yeux de gosse en voyant qu’il y avait toujours un noyau en tribune. »
Depuis sept saisons, les dirigeants, les entraineurs et les joueurs passés par Grenoble ont toujours relevé cette présence. De Martigues à Concarneau, en passant par Jura Sud et Yzeure, les supporters n’ont jamais abandonné, n’ont jamais cessé de chanter pour leurs couleurs. Malgré des déceptions, les fidèles sont restés.

Le Red Kaos s’est même enrichi de nouvelles têtes au fil des ans. « Total respect à ces jeunes et total respect à ceux qui les « encadrent », Gerby, L’Huître, cette génération là quoi. Nous les vieux on n’a sûrement pas assez tenu ce rôle vis à vis d’eux même si ils viennent parfois nous poser des questions en dep’ ! On doit être un des seuls groupes de France né avant son club et qui a vu son nombre de jeunes augmenter à ce point en étant en CFA. Si on monte ça sera bien pour eux. »

Changement de génération. Baptiste, 16 ans, n’a lui logiquement connu que le monde amateur en tribunes. « J’ai un maillot de l’époque Index accroché dans ma chambre et quelques souvenirs de l’année où l’équipe était en CFA2, où j’avais accompagné mon père au stade, mais mon premier vrai « moment » avec l’équipe s’est fait lors du match contre Annecy, au Stade des Alpes, l’an dernier. »
Depuis, il n’a quasiment plus manqué un match à domicile – et a hâte de pouvoir vivre un déplacement – et était à l’entraînement ce jeudi matin après seulement trois petites heures de sommeil. « C’est devenu fort rapidement. Aujourd’hui je m’identifie tellement à ces couleurs que je parle comme quelqu’un qui supporterait le club depuis quarante ans. Peu importe le niveau comme on le chante au stade, je supporte ma ville, mon club. Une fois en tribune, on oublie tout. On est tous mélangé peu importe l’âge, le milieu social. C’est devenu une passion de supporter mon club ».
A tel point que ce match de vendredi, contre l’Entente Sannois Saint-Gratien, il y pense tous les jours depuis un mois. « Au-delà du moment en lui-même, on sait tous que la Ligue 2 est un passage obligé pour le club. Ça fait 7 ans qu’on attend cette montée… » Et il a d’ailleurs un message pour celles et ceux qui hésiteraient encore à se rendre au Stade des Alpes ce soir : « mon expérience lors du match d’Annecy l’an dernier m’a amené à énormément m’investir. Mais il n’y a pas qu’une façon de supporter le club, chacun peut le faire à son échelle. Venez vivre, venez « tester ». Ce sont des moments uniques et c’est justement à chacun de venir se faire sa propre expérience. »
Qu’ils soient 30, comme à Concarneau la semaine passée après avoir traversé la France, ou qu’ils soient légion, ils sont le fidèle compagnon de voyage des footballeurs grenoblois. Contre Sannois, ils les accompagneront une nouvelle fois, quelque soit le résultat. Mais avec tout de même l’envie que, ce vendredi, la communion se poursuive jusqu’au bout de la nuit…