Le GF38 a donc choisi Oswald Tanchot pour démarrer un nouveau cycle, qui doit le rapprocher des toutes meilleures équipes de Ligue 2. Le technicien de 50 ans correspond au portrait robot établi par les dirigeants grenoblois. Décryptage.
A la fin de la saison, nous vous expliquions sur quelles bases Grenoble allait choisir son futur entraîneur. A ce titre, la nomination d’Oswald Tanchot n’est finalement pas une surprise, d’autant que l’entraîneur avait déjà été évoqué dans le passé du côté de la capitale des Alpes. Cette fois-ci, le technicien a su convaincre qu’il était l’homme de la situation pour un GF38 qui doit continuer à grandir, tout en restant méfiant, dans une Ligue 2 désormais à 18.
Un passé qui parle pour lui
Premier point, pas le principal mais loin d’être anecdotique compte tenu de la gestion « à l’économie » du club : le nouvel entraîneur devait arriver libre et seul. Tanchot était sous contrat avec Sochaux, mais un accord a pu être trouvé entre le coach et le FCSM. De fait, le GF38 n’a pas eu à débourser d’indemnités de départ. Son adjoint Abasse Ba, qu’il avait fait venir à Sochaux, est resté dans le Doubs. En outre, il a déjà côtoyé Frédéric Guéguen au Havre : sa découverte du staff n’en sera que simplifiée.
Grenoble voulait ensuite un entraîneur « capable d’assurer le maintien le plus vite possible mais aussi quelqu’un qui a déjà joué des montées, qui a entraîné des gros clubs de Ligue 2″. Si on a bien compris que certains supporters du club auraient aimé avoir Pep Guardiola sur le banc, là encore Tanchot répond aux attentes. Il a déjà disputé les barrages d’accession en Ligue 1 et a globalement à chaque fois terminé dans la première moitié du classement lors de ses saisons Ligue 2 (4e, 6e, 8e et 10e – son « pire » classement étant avec un Amiens totalement bordélique).
Sans vouloir dénaturer le GF38, il ne faut pas non plus le voir plus beau qu’il n’est. Les clubs où le natif de Mayenne a officié – Le Havre, Amiens et Sochaux (qu’il a rejoint alors que le FCSM devait jouer en L2, il faut le rappeler) – ont un cachet supérieur, que ce soit historiquement, financièrement, structurellement ou par leur vécu récent en Ligue 1.
Son expérience était donc parfaitement à même de séduire Stéphane Rosnoblet, Max Marty et Olivier Monterrubio quand ils ont dû faire leur choix.
Une capacité à faire progresser les jeunes
Le troisième « critère d’embauche » tournait autour du travail avec les jeunes joueurs. Le modèle futur (avec le centre de formation) et actuel du GF38 s’appuie sur l’évolution de joueurs à potentiel, pour avoir des résultats mais aussi pour réaliser des plus-values financières puisque le club doit régulièrement vendre pour équilibrer ses comptes.
Il faut donc un entraîneur qui soit en capacité de « valoriser le produit ». Là encore Oswald Tanchot apporte des garanties. Il a encore montré à Sochaux l’an passé en National sa capacité à travailler et à faire progresser des jeunes joueurs. Tout au long de sa carrière, le technicien n’a jamais hésité à lancer des éléments sans expérience dans le grand bain.
Cela vaut pour des joueurs jeunes par leur âge, mais aussi par leur vécu. Tanchot est aujourd’hui un des rares techniciens à avoir coaché dans la quasi intégralité des niveaux nationaux. Une expérience qui lui permet de connaître les capacités mais aussi les limites/marge de progression d’éléments qui connaissent surtout le National, le N2 ou le N3 et, de fait, d’apporter un accompagnement adéquat.
Là où un de ses prédécesseurs sur le banc alpin aimait à rappeler avec dédain à ce type de profil qu’ils n’étaient pas grand chose dans le monde pro’, Tanchot a les qualités techniques et humaines – ces dernières étant unanimement louées dans tous ses anciens clubs – pour être davantage constructif. Un point important dans un club toujours en construction.
En conclusion
Oswald Tanchot va-t-il réussir au GF38 ? Le terrain parlera au cours des prochains mois. Le choix des dirigeants grenoblois semble en revanche très cohérent – et on n’a pas évoqué d’autres arguments à la marge (style de jeu offensif, un âge qui lui permet de s’impliquer éventuellement sur la durée, maîtrise de l’anglais, intransigeance sur les comportements à adopter…). De par son vécu et sa capacité à travailler avec de jeunes éléments, le nouvel homme fort de Grenoble a les qualités pour entamer un nouveau cycle, toujours plus périlleux mais qui doit enfin faire naître des ambitions un peu plus élevées au coeur des Alpes.