Dans notre panthéon du GF38, il côtoiera les Milazzo, François et autre Bengriba. Loïc Nestor a annoncé ce jeudi qu’il mettrait fin à sa carrière à l’issue de la saison. La fin d’une aventure mais le début d’une nouvelle, toujours à Grenoble.
Une fois n’est pas coutume, le directeur général Max Marty a accompagné un joueur en conférence d’avant-match. Petit coup de com’ pour l’image du club dans l’accompagnement d’un joueur vers une reconversion en interne bien sûr, mais aussi beau signe de reconnaissance du parcours au GF38 de « Tonton ».
Loïc Nestor est un joueur qui a compté. « Loïc a fait 6 années chez nous. C’est un garçon qui a l’ADN du club, qui a notre culture », acquiesce Max Marty. « Quand il s’est blessé en début de saison, je lui ai dit qu’il n’était pas question qu’il finisse comme ça. C’était un gros challenge mais Loïc l’a relevé parce que c’est un compétiteur. Il a bossé dur et aujourd’hui et il est apte à jouer. C’est un garçon qui pourrait encore rendre des services dans beaucoup de clubs. Mais on a envie de poursuivre l’aventure avec lui ailleurs parce qu’il a une culture du club, mais surtout une culture du foot, une culture tactique, une envie d’entraîner. On ne va pas vous définir exactement ce qu’il va faire l’année prochaine, mais il va rentrer dans la grande famille des entraîneurs du club. Mais il a d’abord une carrière à finir et on a été très heureux d’avoir eu la chance de travailler avec lui comme joueur, avec lui comme homme. Et on est très heureux de démarrer une nouvelle aventure qui, j’espère, va lui permettre d’aller au bout de ses convictions. Loïc a encore des choses à apporter au football. »
Loïc Nestor : « Le peuple grenoblois m’a accepté »
« Tonton » s’est ensuite exprimé sur sa convalescence, sur son aventure grenobloise et sur sa fin de carrière dans un entretien que l’on vous relaie ci-après.
Comment se passe ces derniers jour pour toi, est-ce que tu te projettes déjà sur la suite ou est-ce que tu appréhendes cette fin de carrière ?
« Cela fait un moment que la question se pose. Exactement depuis le 24 août, le jour où je me suis blessé à Lorient. Sur le moment, je savais que je me rapprochais de la fin malheureusement. A 35 ans, quand tu te blesses comme ça et que tu fais une année blanche, ça précipite un peu les choses. Après entre se dire ça et le vivre il y a quand même à cap à passer et je pense que je ne l’ai pas encore passé parce que je joue encore, je m’entraîne. J’ai envie de profiter de ces derniers moments en tant que joueur. Donc pour l’instant je ne réalise pas vraiment. »
Est-ce que tu as douté en cours de saison de pouvoir revenir une dernière fois sur les terrains ?
« La rééducation s’est plutôt bien passée mais le timing était serré. Le chirurgien m’a dit le premier rendez-vous que j’ai eu avec lui, qu’un retour pouvait se faire 8 mois après l’opération et 8 mois après l’opération cela faisait le 12 mai donc après la fin du championnat. Donc il m’a dit qu’il faudrait être un petit peu en avance. Donc oui la question s’est posée de savoir si j’allais réussir à revenir. J’ai travaillé pour, ce n’était pas toujours facile, il y a eu des moments de doute. Sur la fin on a dû un peu accélérer pour que je puisse revenir. On a fait toutes les étapes bien dans l’ordre, mais avec une ou deux semaines de plus ça aurait été un peu plus facile. »
Est-ce qu’il y a eu des discussions avec le club pour prolonger une année de plus en tant que joueur ?
« J’avais encore, j’ai toujours envie de jouer. Mais il ne faut pas non plus se voiler la face. Les règles du jeu sont assez claires dans le foot : à 35 ans, il ne faut pas se blesser, il faut être disponible, il faut être prêt, il faut jouer. Tu peux avoir des petites blessures comme tout le monde mais une année blanche à cet âge-là, tu sais que c’est rédhibitoire. J’ai eu une belle carrière, je suis plutôt content, j’aurais pu faire mieux. Mais je n’ai pas forcément de regrets. A la base je ne devais pas signer ici, je devais prolonger à Valenciennes. Finalement ça a tardé et je me suis retrouvé à Grenoble. Je ne savais pas trop où je venais. Au final, ici, j’ai été super bien accueilli. Le peuple grenoblois m’a complètement accepté. Je me suis senti bien, ma famille aussi. J’ai eu l’occasion à un moment donné de partir et franchement je suis content d’être resté et je suis content d’être venu et j’espère rester le plus longtemps possible. »
En terme de timing, c’était aussi important d’avoir ce moment au Stade des Alpes, devant ton public ?
« Oui c’était un objectif parce que ce public m’a beaucoup donné, c’est important de finir devant eux. C’est le meilleur endroit où je pouvais finir. »
Petit clin d’œil plus anecdotique mais tu vas pouvoir croiser ton ancien compère Adrien Monfray ce vendredi…
« Comme quoi, parfois le destin fait bien les choses. De retrouver Adri ça va me faire plaisir c’est certain mais il aura un match à jouer et nous aussi, il ne sera pas là pour mon jubilé. C’est toujours bien de revoir les anciens Grenoblois mais l’ idéal c’est de les battre ! J’ai envie de finir par une victoire à Grenoble. »
Comment tu vois ta reconversion comme entraîneur ?
« Je veux passer les diplômes et aller le plus haut possible. Le but ultime ce serait d’entraîner un jour une équipe professionnelle mais avant d’arriver là il y a beaucoup de chemin pour que je fasse mes preuves. Je vais découvrir un métier différent. C’est facile d’avoir des belles idées, tout le monde aimerait jouer comme le Barça mais de transmettre, de faire travailler ton équipe collectivement et non pas individuellement, c’est quelque chose de compliqué. »
Est-ce qu’il y a un entraîneur (ou plusieurs) qui t’a particulièrement inspiré pour te lancer dans cette voie ?
« Tous les entraîneurs que j’ai eu m’ont appris. J’essaie d’apprendre de chacun d’ailleurs, pas que des entraîneurs, c’est un de mes traits de caractère. J’aime bien comprendre le comment du pourquoi. Donc toutes les personnes que j’ai côtoyées, entraîneurs, adjoints et même joueurs m’ont appris, dans le bon comme dans le mauvais. »
Quel regard portes-tu sur ta carrière ?
« Je suis content dans l’ensemble. En tant que joueur, j’aurais aimé aller plus haut, jouer un peu plus de matchs en Ligue 1 mais si j’ai fait 18 ans de carrière en Ligue 2, c’est que j’étais un bon joueur, c’est que j’ai perduré dans le temps. J’ai toujours été travailleur, j’ai toujours essayé de répondre présent. C’est l’image que j’ai toujours voulu véhiculer : être quelqu’un sur qui on peut compter. J’ai toujours donné le maximum. Je n’ai pas toujours été bon mais au moins j’ai toujours mouillé le maillot et j’ai même marqué quelques buts (sourire). J’ai fait ce métier pour vivre des émotions et pour en véhiculer et j’espère en avoir véhiculé le maximum. Marquer au stade des Alpes, il n’ y a pas de meilleures sensations. »
Est-ce que le regret ce n’est pas de ne pas avoir fait de carrière en tant qu’attaquant vu tes qualités devant les buts ?
« (Sourire) Mais j’étais attaquant quand j’étais plus jeune ! Je marquais régulièrement. Quand j’ai quitté la Guadeloupe pour rejoindre le centre de formation du Havre c’était en tant qu’attaquant. Cela se passait plutôt pas mal et puis un jour on m’a mis derrière, ça s’est très bien passé et je suis resté derrière. J’aurais bien aimé avoir une carrière d’attaquant, c’est vrai. Mais est-ce que j’aurais fait une carrière si j’étais attaquant ? Et puis j’aime bien toucher le ballon, un attaquant ça touche peu. Je vais quand même voir avec le coach si je peux jouer devant le dernier match on ne sait jamais (rires). »
[…] Source : grenoblefoot.info […]