Les saisons passent, le constat demeure. Le groupe de gardiens du GF38 est une réussite. Dans son état d’esprit comme dans ses performances. A sa tête : Arnaud Genty. Du choix des hommes à l’évolution des professionnels, le Grenoblois compose, harmonise et bonifie. Nous l’avons rencontré en cette intersaison pour évoquer son travail.
Travailler avec un groupe réduit offre sûrement des avantages mais présente également un gros inconvénient : la moindre erreur est rédhibitoire. Un regard dans le rétro a tôt fait de confirmer qu’Arnaud Genty ne s’est pas beaucoup trompé ces dernières années. Pape Camara , Estéban Salles, Paul Bourdelle ont tour à tour endossé à merveille le costume qu’il leur a été donné. Avec Brice Maubleu, ils ont constitué un groupe performant sportivement mais aussi humainement très attachant. Des bons mecs qui font honneur au maillot qu’ils portent.
Si ce n’est pas sa seule fonction au club, Arnaud Genty s’est beaucoup investi pour réussir à créer cette harmonie. L’éducateur n’aime pas être sous le feu des projecteurs mais dans toutes les discussions « off » avec ses gardiens, son importance, ses qualités humaines et professionnelles ressortent.
C’est donc sans grande surprise que quand on évoque la réussite que constitue ce groupe gardiens, lui préfère d’abord mettre la lumière sur quelqu’un d’autre. « Cela vient de notre numéro 1. Brice est quelqu’un de très humble, qui aide les autres. Il ne se donne pas un statut. Les nouveaux ne se sont jamais sentis mis de côté quand ils sont arrivés. Il est là depuis tellement longtemps qu’une partie du public grenoblois ne voit plus que ses défauts. Mais quand il partira, on se rendra compte du gardien qu’il était. »
Arnaud Genty (GF38) : un homme et un entraîneur de principes
Si Brice Maubleu est devenu l’homme, le joueur qu’il est, c’est aussi grâce à Arnaud Genty qu’il côtoie depuis qu’il a 15 ans. L’entraîneur grenoblois est un homme droit et fidèle. De l’extérieur il peut parfois paraître intransigeant. Presque froid, parfois. C’est peut être parce qu’il construit ses actions sur des principes, des valeurs. « Sur lesquels je ne transige jamais », précise-t-il avant d’en dénombrer quatre. « Le travail, on ne rechigne pas à la tâche. L’honnêteté. Le plaisir, en essayant de sans cesse se renouveler. Et l’humilité, une notion qui me parait essentielle chez les gardiens. »
Des principes qu’il demande à ses hommes qu’il traite tous sur un pied d’égalité. Des principes qu’il est aussi le premier à appliquer. De là se créaient des liens particuliers. On sent son regard presque paternel. Ce qui n’empêche pas un certain recul sur la relation qu’il noue avec ses joueurs mais aussi plus globalement sur l’évolution d’un poste toujours en mouvement. « On crée des liens, on les fait progresser mais on sait aussi qu’ils sont amenés à partir. Ce n’est jamais simplement humainement. Le poste n’a plus rien à voir avec celui que j’occupais quand je jouais. C’est un sport qui demande aujourd’hui des athlètes complets, bien faits du corps, de la tête, de la technique. J’adapte mon entraînement pour suivre l’évolution du jeu mais pour moi on ne doit pas aller trop loin. L’essence du football, c’est de battre les gardiens. Quand je vois des gardiens à 40m de leurs buts, ça m’embête. »
Arnaud Genty, bien qu’il n’aime pas (du tout) aborder son cas personnel, nous a également dit quelques mots sur son parcours et quelques anecdotes de fin de carrière. Le lieu de l’entretien, le stade Stijovic, antre l’US Abbaye où il a terminé son parcours de joueur, s’y prêtait. L’entraîneur qu’il est n’est en rien différent du joueur qu’il fut ou de l’homme qu’il continuera d’être. Et si Grenoble peut compter aujourd’hui sur un groupe de gardiens unis performants, il y est tout sauf étranger.