Intensité, rythme… le stade des Alpes a vécu 45 premières minutes de très bon niveau à l’occasion de la rencontre entre le GF38, le troisième du classement, et l’AJ Auxerre, leader avant cette 21ème journée de Ligue 2. Vainqueurs aux points, les Grenoblois ont bousculé l’AJA comme rarement elle l’avait été cette saison.
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Un Grenoble tactiquement parfait
La première raison de la bonne première période des protégés de Vincent Hognon est tactique. L’entraîneur du GF38 avait choisi de réaligner l’équipe tenue en échec par Dunkerque, à l’exception de Tourraine forfait de dernière minute remplacé dans le 11 par Xantippe. C’est un premier point à souligner : contre le leader comme contre un mal classé Grenoble ne s’adapte pas. C’est signe des certitudes acquises lors des premiers mois de compétition.
Ne pas s’adapter ne veut pas dire ne pas contrecarrer les plans adverses. En bloquant défensivement les excentrés offensifs auxerrois (Onaiwu, Hein, finalement peu en vue à une exception près) et le circuit de passes de l’AJA, le GF38 n’a pas concédé grand chose en terme d’occasion face à la meilleure attaque de Ligue 2. A la récupération du ballon, les Dauphinois ont ensuite souvent joué dans le dos des latéraux bourguignons très offensifs pour profiter des espaces.
De la justesse technique
Mais si les pensionnaires du Stade des Alpes sont parvenus à se montrer dangereux, c’est parce que la réalisation une fois en possession du ballon a été le plus souvent réussie. L’an passé au SDA face à l’ASSE, le pressing haut des visiteurs avait contraint Grenoble à passer souvent par Maubleu ou par des passes latérales avec en conclusion de nombreux ballons finalement rendus aux Verts.
La prestation face à l’AJA a montré tous les progrès accomplis en l’espace de quelques mois. Avec un joueur au coeur de ça : Dante Rigo, toujours soucieux de jouer vers l’avant, avec une qualité de première relance excellente malgré la prise de risque dans ses choix. Sbaï, Sylvestre (auteur d’une bonne première mi-temps avant de s’éteindre en 2ème), Valls ont eux aussi été des relais techniques au niveau.
Mais un bon passeur l’est d’autant si des solutions s’offrent à lui. Comment ne pas louer une nouvelle fois la qualité sans ballon de Pape Meissa Ba (et avec ballon, il fut également très bon en relais) dont les appels offrent une solution ou des espaces à ses coéquipiers. On relèvera enfin la qualité des corners isérois qui ont abouti à deux énormes occasions pour Diarra puis Monfray dont les têtes auraient mérité un meilleur sort. L’absence de Jessy Benet ne s’est pas spécialement faite ressentir pendant le premier acte. C’est dire la qualité de la prestation du GF38
L’état d’esprit était là
Tactiquement, techniquement mais aussi « mentalement » l’équipe de VH a répondu présent. L’ouverture du score de l’AJA n’a en rien réduit l’allant des partenaires de Maubleu. Au contraire. Christophe Pélissier a d’ailleurs relevé en conf’ d’après-match que son équipe avait été mangé dans les duels en première période. Grenoble a joué pour se payer le leader de Ligue 2 et a mis les ingrédients pour le faire.
Attention, tout fut loin d’être parfait. L’ouverture du score de l’AJA résulte d’une mauvaise relance et de duel(s) perdu(s) et la seconde période a été largement moins aboutie. Auxerre s’est moins déséquilibrée, a davantage posé le pied sur le ballon. Peut être que les efforts consentis en première période ont également émoussés les Grenoblois alors que le coaching est intervenu très tardivement et seulement pour deux joueurs. Il y a eu beaucoup plus de déchets dans le jeu, sans qu’on sente non plus un GF38 incroyablement sous pression de son hôte. Quelques contres auraient même pu connaître un meilleur sort.
L’axe de progrès est peut être là : durer plus dans le très bon niveau. Voilà ce qui sépare aujourd’hui Auxerre de Grenoble. Le premier est aujourd’hui meilleur ; son classement en atteste. Mais à l’aller et surtout ce mardi, le GF38 a montré qu’il était en capacité de le bousculer et il n’aurait pas été scandaleux de voir le GF38 rentrer aux vestiaires avec un ou deux buts d’avance ce mardi au Stade des Alpes.
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