Brice Maubleu s’est officiellement engagé ce mercredi 21 août avec l’AS Saint-Etienne. Le désormais ancien portier du GF38 nous a accordé un entretien où il est notamment revenu sur les raisons de son départ.

Merci pour ta disponibilité Brice. Te voilà depuis quelques jours à Saint-Etienne, sans faire offense à Tours et Grenoble, as-tu l’impression d’être dans un « autre » monde ?

« C’est sûr que ce n’est pas la même chose au niveau des infrastructures. On ne va pas comparer l’Etrat et la Poterne. On est dans une autre dimension. Grenoble est encore un club de Ligue 2 en structuration et a dû repartir presque de zéro après le dépôt de bilan. On sent aussi qu’il y a plus d’engouement, quand on voit l’entraînement par exemple avec plusieurs centaines de personnes qui y assistent. On sent qu’on est dans un club avec une histoire. »

Peux-tu revenir sur le déroulé de ton arrivée à Saint-Étienne, alors que l’on parlait de premiers contacts dès le début de l’été ?

« Effectivement lorsque tu m’as posé la question le jour de la reprise il y avait déjà des contacts. Mais finalement, ça a été au point mort pendant une longue période. Je pense même qu’on était passé à autre chose des deux côtés. Je voulais aussi avancer de mon côté et préparer ma saison avec Grenoble. Et puis on s’est remis en contact. Presque inopinément j’ai envie de dire. Quand j’ai joué contre Laval, je ne savais pas que j’allais signer. Il n’y avait aucun accord à ce moment-là et j’étais à 100% au GF38. Dans ce monde là tu sais que des contacts cela ne veut rien dire, qu’il ne faut pas se faire de faux espoirs. »

Tu avais déjà eu des sollicitations d’autres clubs dans le passé (Reims, Arabie Saoudite…) sans y donner suite. Qu’est ce qui a fait la différence cette fois-ci ?

« Il y a plusieurs raisons. La première, c’est la destination. Saint-Étienne, c’est un club mythique , avec une histoire, avec une ferveur incroyable. La deuxième, c’est que j’avais vraiment le sentiment d’avoir fait mon job à Grenoble et que derrière la relève est assurée avec les gardiens qui sont déjà présents au club, que ce soit Bobby (Allain) et Mamad (Diop). Ensuite, la proximité entre les deux villes. Pour le côté familial, ça a pas mal compté. Quand t’as des enfants, des grands-parents qui peuvent venir facilement un week-end sans avoir à prendre l’avion. C’est un confort, c’est plus simple. »

Sans rentrer dans les détails c’est une décision que tu as pris en famille justement ?

« On en a discuté avec ma femme bien sûr et on était plutôt d’accord. Il y a une expérience à vivre et le fait de se rapprocher de plus en plus de la fin de carrière on s’est dit que c’était le bon moment. Quand j’en ai discuté avec mes coéquipiers, il y en a qui m’ont dit que c’était peut être le dernier train à prendre, que je ne pouvais pas dire non indéfiniment à quelque chose qui te fait rêver quand t’es gamin. Jouer dans des grandes ambiances, contre les meilleures équipes. Cet aspect-là a joué aussi. »

Est-ce que l’aspect financier est entré en compte ?

« Très sincèrement non. C’est vraiment le sportif, l’expérience de connaître ce club. Si le financier avait été une source de motivation, je serais partie en Arabie Saoudite l’an passé. »

La confiance accordée par Saint-Etienne, avec un contrat de deux ans, a définitivement fait peser la balance ?

« Bien sûr. Même si aujourd’hui un gardien peut jouer jusqu’à 40 ans, j’arrive sur la fin de ma carrière. Donc c’est une marque de confiance. Les dirigeants et le staff avaient vraiment envie que je vienne et je ne peux que les remercier pour ça. »

Tu disais avoir fait le tour à Grenoble. Est-ce que d’avoir raté la montée l’année dernière, d’avoir même raté les barrages, ça a joué sur ta volonté de connaître autre chose ?

« Ce n’est pas d’avoir fait le tour c’est plus le sentiment d’avoir fait mon travail. D’avoir passé une décennie à Grenoble, des années où il a fallu ramener le club en Ligue 2, où il fallait tout construire. Le CFA, le National, les camionnettes…. On est passé par plein d’étapes. Aujourd’hui il y a le projet à la Côte Saint-André. Ça se structure bien. Le club s’est bien stabilisé. Quand tu parles de Grenoble aujourd’hui, c’est un vrai club de Ligue 2, stable. J’ai un peu connu les 10 années de chantier on va dire. Pour moi, comme pour le club, c’était un bon moment pour passer à autre chose, à la suite. »

Le fait que tu ne sois plus le capitaine t’a-t-il conforté un peu dans cette idée de passer à autre chose ?

« Pour le capitanat comme on en avait parlé avant Laval pas du tout. On en avait bien discuté avec le coach et moi j’étais totalement parti pour faire la saison avec Grenoble sans porter le brassard. Et pour faire une saison encore meilleure. »

Pour parler rapidement de tes objectifs avec Saint-Etienne, te voilà dans la peau d’un numéro 2 qui va challenger son n°1 comme ont pu l’être Esteban Sallès ou Bobby Allain ces dernières saisons avec toi…

« Voilà, l’objectif numéro 1 c’est d’essayer de rendre Gauthier (Larsonneur) le plus fort possible et d’être aussi au niveau s’il y a besoin de moi. L’objectif c’est que je sois performant pour palier à chaque éventualité. On sait que dans notre position chaque point sera important et le rôle du gardien sera donc encore plus essentiel. Si les gens ici m’ont fait confiance c’est aussi pour amener un peu d’expérience et transmettre ce vécu. »

Tes deux derniers matchs dans le Chaudron ont été plutôt réussis…

« C’est une stade où je suis invaincu j’espère que ça va durer un peu (sourire). Les grosses ambiances m’ont toujours sublimé. »

Tu es finalement parti sans pouvoir faire tes adieux au public du stade des Alpes, aux supporters grenoblois, est-ce qu’il y a des chances de te voir cette saison, selon le calendrier des équipes évidemment ?

« Il n’y a rien eu de discuté mais forcément j’aimerais bien revenir. Je resterai le premier supporter du GF38 tout au long de la saison. J’y ai vécu tellement d’émotions fortes… Bien sûr que je ne vais pas tirer un trait sur tout ça. C’est comme un père de famille qui a déjà un enfant et qui en a un deuxième qui arrive ; le premier ne sera pas mis de côté. J’ai reçu énormément de messages, tous positifs, ces dernières heures. Je suis content si je laisse l’image d’un gars qui a tout donné pour le club. Je suis content d’avoir terminé sur une victoire vendredi et que mon dernier match n’ait pas été ce match contre Amiens qui ne ressemblait à rien. Et si ce succès contre Laval permet à l’équipe de prendre le bon wagon pour le reste de la saison j’en serai le premier ravi. »

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