On aurait pu faire un copié collé des analyses des trois-quarts des matchs à domicile du GF38 cette saison mais on s’est malgré tout motivé pour vous offrir une analyse unique, en trois points : ce qu’on a bien aimé (The Good), ce qu’on a moins aimé (The Bad) et le fait du match (The Queen). Spoiler : Ce n’est pas loin d’être le pire match qu’on ait vu cette année.




The Good (GF38 – Pau) :

Mayembo, le patron

Match après match, semaine après semaine Fernand Mayembo en impose et s’impose comme l’élément incontournable de la défense grenobloise. S’il a toujours cette petite relance ratée pour ternir sa prestation, le défenseur a une nouvelle fois livré face à Pau une partitition très intéressante, se montrant intraitable dans ses duels notamment. Il partait comme le 3ème homme de la charnière centrale grenobloise avant le coup d’envoi de la saison. A nos yeux, il est aujourd’hui le n°1 indiscutable dans la hiérarchie.

Pau ne l’a pas volé

Si on a l’habitude de voir des équipes venir avant tout pour défendre au Stade des Alpes, cela n’a pas été le cas des Béarnais ce samedi. Lors des dix premières minutes, ils ont même privé de ballons les Grenoblois, pressant haut, faisant bien circuler le ballon (comme quoi la qualité passable du terrain, on peut faire avec) et attaquant à plusieurs. L’exclusion rapide de Toussaint leur a forcément un peu cassé les jambes mais les visiteurs se sont rapidement remis dans le bon sens et leur égalisation et tout sauf immérité.

Grenoble, la chance du champion ?

Difficile de ne pas voir un peu de « réussite » dans le parcours grenoblois cette saison. Quand Grenoble ne gagne pas, ses concurrents perdent et un nul à domicile se transforme pour devenir le meilleur résultat des équipes de tête. Ce n’est pas la première fois cette année. Sur les faits de jeu, le GF38 n’est pas malheureux non plus. Après un penalty généreux obtenu au bout du temps additionnel contre Créteil, un but a priori tout ce qu’il y avait de valable a été refusé à Pau dans les dernières secondes du match, pour une faute supposée sur Maubleu. Ca fait trois points cadeaux grattés lors des trois derniers matchs. Nous n’y voyons pas un quelconque favoritisme, le GF38 a suffisamment mangé son pain noir au niveau des erreurs d’arbitrage pour ne pas y songer – mais l’illustration parfaite de l’expression « quand tout sourit ».

Elogo, l’homme de la situation

On ne parle plus de la malédiction des penaltys et c’est en partie grâce à Arsène Elogo. Avec un trois sur trois dans l’exercice, le jeune milieu de terrain a fait oublier l’incroyable série négative connue par les Grenoblois. Ce vendredi, son penalty a été un modèle du genre (là où face à Créteil il était tombé sur la fin de sa frappe, sans conséquence heureusement). Vous savez qu’on aime bien le joueur, de le voir prendre ses responsabilités et assurer derrière nous fait donc spécialement plaisir.

The Bad (GF38 – Pau) :

Erreur de casting

Une fois n’est pas coutume, le choix des hommes et la disposition tactique d’Olivier Guégan n’ont pas été des réussites. Le surprenant 343 aurait dû permettre aux Grenoblois d’utiliser la largeur comme arme pour déstabiliser le bloc palois. Sauf que les ententes Dady/Sotoca et à un degré moindre El Jadeyaoui/Elogo n’ont pas du tout fonctionné. Sotoca a bien fait quelques différences côté droit mais sans soutien spécifique. En pressant haut Pau a considérablement gêné le jeu vertical de Grenoble, on a moins vu Benet qu’habituellement et Coulibaly a également été en deçà de ses dernières prestations.

Gazon maudit ?

Que de déchets techniques ! On a rarement vu un aussi mauvais match de Grenoble d’un point de vue technique cette saison. Alors on peut pointer la pelouse et on n’aurait pas tort vu le champ de patates. Cela dit, cela n’a pas empêché Pau de faire du jeu donc cela n’explique pas le nombre de petites fautes commises pour les joueurs du GF38 lors de cette rencontre, incapable d’aligner plus de 3 passes vers l’avant. Et Boussaha se faisant prendre au piège du hors-jeu trop souvent, les rares situations chaudes de la première période sont venus d’exploit de Sotoca.
D’où vient cette incapacité à marquer sur des actions de jeu au Stade des Alpes ? Pau : un pénalty ; Créteil : un pénalty ; Boulogne : but suite à un corner ; Concarnau et Chambly : pas de but du tout. Le constat fait mal…

Mauvais choix

… Et pourtant il y a des occasions. Enfin des situations, pour employer le phrasé de Guégan. C’est à dire des actions qui auraient pu devenir des occasions mais à qui il a manqué ce petit quelque chose en plus. Il y a un point qui fait régulièrement parti de nos « Bad » depuis plusieurs semaines : le manque de justesse sur la dernière passe. Prenons l’action mal conclue par Belvito juste avant l’égalisation de Pau. On a beaucoup lu que la responsabilité venait du 9 du GF38. Alors on a regardé, re-regardé et encore regardé l’action, à vitesse réelle, image par image. On a même sorti notre calculatrice. En prenant les chiffres les plus bas possibles, histoire de s’accorder une marge, le centre de Sotoca arrive 2m devant lui à une vitesse de 40km/heure. On vous laisse faire l’expérience vous-même et nous dire ensuite que le but est tout fait (si c’est le cas, on veut bien devenir votre agent). C’est un exemple, sur une action, pas forcément le meilleur mais au moins celui qui parlera à tout le monde sur ce match. Sur ce genre d’action il y a deux critères : le déplacement de celui qui reçoit le ballon et la qualité de la passe. La seule chose qu’on peut reprocher à Belvito sur cette situation, et aussi sur son opportunité suivante quand il se fait reprendre par son défenseur après être entré dans la surface, c’est sa vitesse. Mais on vous renvoie à notre analyse du match au Red Star. Si on veut un attaquant rapide, qui mette 2m en 10m à ses défenseurs, on engage Jonathan Tinhan. Quand on a un Nicolas Belvito, on joue avec ses qualités et la conscience de ses lacunes. Est-ce qu’on peut reprocher à Nicolas Belvito de ne pas être 1m plus loin sur la réception du centre ? A notre sens non. Dans le feu de cette action précise, difficile de faire de grands reproches à Sotoca mais peut être aurait-il pu ralentir ou donner un peu avant son ballon.
Pour re-globaliser sur cette question du mauvais choix il y a quand même un vrai problème. Quand on a des joueurs de couloir de la qualité que ceux que possèdent le GF38, qui font des différences (pas toujours mais tout de même plusieurs fois par match) et que quasiment aucun centre, pour ne pas dire aucun, ne finit dans les pieds d’un attaquant alpin, c’est qu’il y a un problème : manque de solution, manque d’automatismes, manque de lucidité au moment du centre… Les options ne manquent pas. Aux Grenoblois de trouver la solution !

Dieng, erreur de jeunesse

On ne va pas faire long. Quand on mène 1-0, qu’on évolue à 11 contre 10 (et que potentiellement l’arbitre pourrait avoir envie de compenser) on ne fait pas ce genre de faute à 45m de ses buts, sur une action anodine. L’envie, l’agressivité (dans le bon sens du terme) oui, mais toujours avec maîtrise. On ne jettera pas plus la pierre à Nath’, qui reste un jeune joueur. Et c’est en commettant des erreurs que l’on apprend .

Des sifflets, vraiment ?

On vous voit venir, avec vos gros crampons. « Mais vous vous dites tout ce qui ne vous a pas plus dans vos analyses ». Oui, mais nous on peut ! 😉
Plus sérieusement, débattre, de manière constructive, en gardant à l’esprit qu’un avis quand on parle de football reste TRES subjectif (on a même vu un mec qui n’aimait pas Belghazouani, c’est pour dire), c’est même souhaitable. D’autant que la prestation parfaite n’existe pas.
Mais il faut aussi toujours garder à l’esprit qu’en face il y a des adversaires là pour nous faire déjouer, que ce groupe de footballeurs du GF38 n’a jamais triché et qu’il mérite un minimum de respect juste pour ça et, surtout, que si c’est bien de savoir où l’on veut aller, c’est également très important de ne jamais oublier d’où l’on vient.
Promu, le GF38 est après 23 journées leader du National, il a fait un pas important en direction de la L2, il a fait un parcours plus qu’honorable en coupe, il n’a perdu que 3 fois cette saison en championnat… Nous sommes tous exigent. Mais attention, l’exigence a aussi ses excès.

The Queen : Dura lex, sed lex

On a beaucoup lu au sujet de la « double peine » sur le penalty obtenu par le GF38. Comme on a assisté à une soirée arbitrage il y a peu où le sujet a été abordé, c’est le moment de briller un peu en société. La règle stipule pour une faute dans la surface, que si le défenseur pousse, tire ou retient le maillot (en gros s’il ne joue ouvertement pas le ballon) il sera exclu en plus du penalty. A contrario une faute, aussi grossière soit-elle, où il y aurait intention de jouer le ballon n’entraînerait pas de rouge. Toussaint a ses bras dans le dos de Sotoca : le rouge est donc mérité. L’arbitre ne fait qu’appliquer la règle, même si après un quart d’heure de jeu ce fut très dur pour les Palois. Ne pas appliquer la règle aurait été une erreur d’arbitrage.
Le rouge de Dieng nous semble tout aussi justifié derrière (il a souvent été perçu comme une compensation). Deux cas polémiques très bien jugés par l’arbitre de la rencontre. On vous laissera juge du reste de sa prestation.

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