En restant muet face aux Chamois Niortais samedi dernier, les footballeurs du Grenoble Foot 38 ont enchaîné avec un quatrième match sans parvenir à faire trembler les filets. S’il n’était jamais aussi mal parti au cours de son histoire, ce n’est pas toutefois pas la première fois que le club alpin connaît pareil disette depuis le début des années 2000. Remontons ensemble le temps.
Depuis le retour dans l’antichambre de l’élite en 2018, c’est une « première ». Grenoble a en effet connu quelques séquences de 3 matchs sans marquer pendant son ère Hinschberger mais n’a jamais atteint le stade 4, même si l’équipe n’a pas toujours fait rêver sur le plan offensif, loin de là.
La période « amateur » compte en revanche plusieurs périodes de disette. Pas forcément impactante au niveau du classement puisque pendant ces années le GF38 a, au pire, fini dans le haut du tableau et au mieux est monté au niveau supérieur.
En National (2017-2018) l’équipe d’Olivier Guéguan a enchaîné 4 matchs sans marquer en début de saison entre la 5ème et la 8ème journée avec une défaite à Créteil, une nul à domicile contre le Red Star, un nul à Pau et une défaite à domicile contre Cholet. Les Grenoblois avaient réagi en allant s’imposer à Consolat (1-2) le match suivant et avaient surtout réalisé un bien meilleur début de saison avec 3 victoires et 1 nul lors des quatre premières rencontres du championnat, leur permettant de ne pas trop cumuler doute et inefficacité offensive.
En CFA2 le Grenoble de Saragaglia avait fait quatre 0-0 consécutifs entre la 11ème et la 14ème journée de championnat (Bastia EF, Aubagne, Vénissieux, Chambéry) mais là encore après un excellent début de saison (8 victoires et 2 nuls) et avec une montée à l’issue de l’exercice.
Le paradoxe de la saison 2008-2009
Pour vraiment remonter à une entame de saison catastrophique il faut se plonger en 2010-2011. Là aussi en Ligue 2. Si Grenoble, relégué de L1, avait remporté son premier match avec un missile de Dos Reis, la suite avait déjà donné le ton de la saison à venir avec 4 matchs sans marquer, pour autant de défaites (Sedan, Angers, Nîmes, Le Mans). Le GF38 avait temporairement relevé la tête en s’imposant à Istres (1-0, donc 2 buts au total en 6 journées) avant de repartir sur quatre défaites consécutives, mais, cette fois-ci en marquant.
L’année cauchemardesque en Ligue 1 avait elle aussi été marquée par une série de quatre matchs consécutif sans réussir à marquer entre la 5ème et la 8ème journée. Est-ce utile de rappeler que Grenoble avait commencé par 11 défaites cette année là ?
Mais la « pire » saison dans l’histoire du club en matière de disette reste paradoxalement la première en Ligue 1, où Grenoble avait pourtant assuré sereinement son maintien. L’équipe de Bazdarevic avait réussi à enchaîner 6 matchs sans marquer (!) entre la J13 et la J18 (2 défaites, puis 3 nuls, puis une défaite). A peine le temps de battre Le Mans (2-1) que les Isérois étaient repartis sur 4 matchs sans marquer (3 défaites, un nul). En 10 journées, le GF38 n’avait donc réussi à marquer que lors d’un match, par des joueurs défensifs qui plus est (Baning et Paillot). Si vous vouliez voir du spectacle à l’époque, il était de coutume de dire qu’il fallait aller au théâtre.
Il faut remonter plus loin dans le temps en Ligue 2 pour avoir une nouvelle série de 5 matchs sans but. Saison 2002-2003 entre la 15ème et la 19ème journée. Une série sans conséquence et à l’époque plutôt étonnante vu le début de saison du GF qui avait signé des succès 6-1, 5-0 et 4-1, porté par un duo de feu Malm-Rojas.
Quant à la saison 2003-2004, dont le départ catastrophique n’est pas sans rappeler celui de cette année, avec une première victoire seulement à la 12ème journée, il n’y avait pas eu d’aussi longue série sans marquer mais seuls deux buts avaient été inscrits lors des six premières journées.
En conclusion
L’histoire du GF38 montre que « disette » et classement à l’issue de la saison ne sont pas forcément lié. Il faut en effet déjà prendre en compte le contexte – une période sans marquer d’entrée de championnat est plus compliquée à gérer. Mais les coéquipiers d’Achille Anani n’ont pas non plus intérêt à trop traîner. Quand le doute s’installe, que la réussite fuit, la tendance devient de plus en plus compliquée à inverser. Un déclic dès samedi pour le retour au Stade des Alpes ne serait pas une mauvaise idée…