Après 25 journées, les différents entraîneurs qui se sont succédés sur le banc grenoblois n’ont toujours pas réussi à trouver la bonne formule. Ce délicat équilibre entre attaque et défense qui permettrait de se montrer plus dangereux sur le plan offensif, tout en conservant de la solidité défensive. Depuis deux matchs, Vincent Hognon a ré-opté pour un bloc davantage bas. Sans réussite.
« On avait analysé que Grenoble pouvait être en difficulté sur les côtés sur les phases défensives, avec des latéraux qui montent beaucoup ». Les mots sont signés Omar Daf après la victoire de Sochaux au Stade des Alpes. Ils résument bien une des problématiques à laquelle se confronte le GF38.
Depuis quelques saisons Grenoble s’appuie sur des défenseurs capables de participer aux phases offensives, avec « un pied » pour reprendre une expression chère à Philippe Hinschberger, capable de délivrer des passes décisives. Mombris et Gaspar ont globalement bien assumé cette tâche la saison dernière même si ce fut plus compliqué lors de la dernière partie de saison, les résultats des Grenoblois étant d’ailleurs moins bons à cette période.
Cette saison entre les plan de jeu de Jacobacci et la méforme de certains éléments, l’apport offensif à d’abord été moindre avant que le passage à 3 derrière n’offre un peu plus de possibilités. Mais cela reste globalement pauvre. Jordy Gaspar, qui avait délivré 4 passes dé en 27 matchs l’an passé, en est toujours à 0. Gersbach s’est éteint après 2 matchs prometteurs à son arrivée à ce niveau-là. Abdallah s’illustre davantage quand il est positionné plus haut. Et c’est finalement l’élément le plus « défensif » du groupe, Loris Néry, qui s’en sort le mieux avec 2 passes décisives cette saison. On ne parlera pas du % catastrophique de centres réussis depuis le coup d’envoi du championnat.
Les positions moyennes des joueurs Grenoblois lors des 4 derniers matchs
Le problème est que si l’apport offensif est réduit, les buts encaissés eux demeurent. A QRM Soumaré s’est baladé sur le côté droit de la défense iséroise avant de délivrer son offrande. Contre Sochaux cela a également été flagrant dès le début du match jusqu’aux punitions des dernières minutes. Notons toutefois que Gaspar a plutôt fait un bon match contre les Doubistes – sans doute le meilleur de sa saison, c’est après sa sortie que ce fut compliqué à droite.
Conséquence directe : contre Niort et à Nîmes (au moins jusqu’à l’ouverture du score des Nîmois) on a eu des latéraux beaucoup plus timorés et participant moins aux phases offensives. Contre Niort le choix s’est avéré payant, avec un bon Néry, puisque la victoire a été au bout. Mais au-delà du résultat il est bon de rappeler que la première période fut extrêmement mauvaise et que Grenoble a dû s’en remettre à un but de Nestor suite à un corner, les quelques rares occasions obtenues dans le jeu n’intervenant qu’après l’ouverture du score sur des phases de transition.
Cette participation des latéraux au jeu est un des aspects de l’équilibre à trouver. Il s’accompagne plus globalement de la position du bloc grenoblois. Là aussi la réussite de l’an dernier reposait sur n bloc haut, avec un premier pressing des attaquants à proximité des buts adverses. Jacobacci a voulu tout changer, revoyant un peu sa copie sur certains matchs à domicile, avec des résultats qui se sont « par magie » améliorés.
Pour caricaturer l’intérêt d’un bloc haut on peut dire qu’avec ce dernier il reste 30m à faire jusqu’au but adverse quand on récupère le ballon. Avec un bloc bas il reste 70m à parcourir. Avec un milieu de terrain très limité techniquement, la difficulté pour parcourir ces 70m est encore plus grande. Sans parler des efforts physiques supplémentaires que cela demande aux ailiers obligés de multiplier les longues distances entre les replis défensifs et les remontées offensives.
Là aussi le changement de stratégie d’Hognon est flagrant quand on compare le match à QRM et celui à Nîmes, ou même l’évolution sur les quatre derniers matchs. Et le fait d’être à 10 dans le Gard n’y est pour rien puisque les Grenoblois étaient même globalement plus bas après 30 minutes de jeu.
Depuis deux rencontres Hognon a demandé à ses joueurs d’évoluer plus bas, sans doute refroidi par la rencontre face à Sochaux où son équipe s’était faite punir. Sauf que depuis les Dauphinois sont particulièrement inoffensifs d’une part et de l’autre les erreurs défensives à proximité des buts alpins ont forcément plus de probabilités de se payer cash. Si les trois points pris face à Niort ont fait du bien, le contenu est resté très insuffisant pour se rassurer dans la course du maintien.
Ce dernier ne passera pas non plus par du « hourrah football » c’est évident, mais l’entraineur va devoir trouver un meilleur équilibre et fournir à ses joueurs les outils pour leur permettre de davantage marquer.