Suivre le GF38, c’est souvent être plongé dans un maelstrom d’émotions contradictoires. A quelques heures du coup d’envoi de la Ligue 2, l’optimisme devrait être de rigueur. Grenoble a réussi son retour dans le monde pro’ l’an passé. Le club a rarement été aussi sain financièrement. Le recrutement, savant mélange d’expérience et de jeunesse prometteuse, a été bouclé rapidement. L’équipe a terminé invaincu sa campagne d’amicaux. Les dirigeants sont (raisonnablement) ambitieux.
Et pourtant… Les « Et si » se bousculent malgré tout, à l’aube de cette nouvelle saison.
Et si la mayonnaise ne prenait pas ? Et si la fameuse « deuxième saison » n’était pas qu’un mythe ? Et si les lacunes défensives observées en pré-saison se répétaient en championnat ? Et si trop de leaders de vestiaire étaient partis ?
Et si, et si, et si… Avec en toile de fond le spectre de l’entame catastrophique réalisée lors de la 2ème année de Ligue 1, il y a 10 ans. Le Grenoblois n’oublie pas. Le Grenoblois ne doit surtout pas oublier.
Le GF38 est à la croisée des chemins. C’est une évidence. On ne veut rêver qu’à une seule destination possible. Inutile de préciser laquelle. Mais la route qui y mène doit encore être construite, à bien des niveaux.
Sur le plan sportif Grenoble a décidé de bâtir son avenir avec un nouveau cycle. Philippe Hinschberger va faire avec « son » équipe, avec des profils qu’il souhaitait : de l’expérience derrière, de la vitesse et de la puissance devant. Nous l’avons beaucoup loué, à juste titre, l’an passé, mais c’est cette saison qu’il sera vraiment attendu. Avec une dynamique moins positive, pour ne pas dire inquiétante (19 points pris en 2ème partie de saison). L’entame de saison nous paraît à ce titre primordiale. On a beaucoup lu que le calendrier était compliqué. Il nous semble au contraire idéal pour lancer l’année sur une bonne base. Relégué de L1, Guingamp sera davantage en rôdage que dans un mois, l’ACA a vécu un été compliqué et le déplacement chez un promu ne doit pas faire peur. On ne veut pas savoir si cette équipe, privée de ces capitaines, a la capacité pour réagir en plein doute. Qu’elle agisse donc dès maintenant.
Sur le plan économique Grenoble a aussi décidé de bâtir son avenir avec un nouveau cycle. Disons le clairement, le GF38 ne fait aujourd’hui pas partie des têtes d’affiche de la Ligue 2 sur le plan financier. Et le partenariat privé, même si on ne doute pas qu’il passera un cap, ne l’aidera pas à en devenir une. Le club alpin va devoir vendre, à meilleur prix qu’il n’achète. D’où un recrutement qui peut sembler parfois exotique. Si le pari est gagné, vous ne verrez pas longtemps les Ondaan, Pickel et autre Kristinsson sous le maillot grenoblois. C’est aussi là que Philippe Hinschberger va être important. Il fait partie des entraîneurs « bâtisseurs », apte à faire progresser les jeunes. Nous pensons que c’est aussi dans cette optique là qu’il a remplacé Olivier Guégan l’an passé. Pour faire prendre de la valeur, pour rester sur un plan économique, à ses jeunes joueurs.
Sur le plan structurel on serait presque tenté d’écrire que Grenoble ne part de rien. Ce n’est pas tout à fait vrai pour le Stade des Alpes, même s’il faudra travailler sur ce dossier très coûteux aujourd’hui. C’est en revanche le cas pour le centre de formation (et futur centre d’entraînement). Son emplacement a été trouvé (Sassenage), il reste maintenant tout à faire. Le futur du club sur le long terme passe par là.
Cette saison 2019-2020 s’annonce primordiale pour le GF38 à plus d’un titre. La stabilisation en Ligue 2 est impérative. Il faudra peut être savoir s’en contenter pour cette première année d’un nouveau cycle. Les résultats seront forcément dépendants de la réussite de certains paris. Il faut espérer que Grenoble comptera cette année plus de Sanusi que de Jigauri à ce niveau là.
En Avant la Ligue 2 direction Guingamp ce vendredi. Avec déjà des premiers éléments de réponse…