Sept matchs sans victoire en championnat et une zone de relégation qui se rapproche. Une élimination piteuse en coupe de France sur la pelouse d’une formation de National 2. Un entraîneur mis à pied. Des supporters qui expriment de plus en plus fortement leurs légitimes interrogations. Le GF38 connaît sa plus grosse crise depuis son retour en Ligue 2. Sans nier l’inquiétante situation sportive, le club grenoblois, par la voix de son directeur général Max Marty, a tenu à rassurer. Pendant plus d’une heure, nous avons pu discuter de nombreux points, dont certains ne seront évoqués et développés qu’au cours des prochaines semaines, des prochains mois.

Préambule : s’il conviendra à chacun de prendre avec le recul nécessaire les éléments abordés, le GF38 a décidé de communiquer. Un point souvent reproché qu’il faut donc relever. Toutes les questions posées ont eu droit à une réponse. Certaines enrobées des éléments de communication habituels – et c’est, il est utile de le rappeler – le registre normal d’un directeur général. Certaines ne pouvant pas encore être  développées puisqu’elles concernent des dossiers en cours.
La double idée générale exprimée par Max Marty est d’une part que si le club est en « crise sportive », il se porte bien sur les autres aspects et d’autre part que c’est une entité qui évolue, se développe. Nous aborderons ces points prochainement avec des représentants des supporters pour avoir leur point de vue et vous proposer ainsi le tableau le plus complet possible de la situation.

Mise à pied d’Oswald Tanchot et la question de l’instabilité

« Les choses suivent leur cours et on espère que tout sera clair pour tout le monde plutôt début janvier. ». Ce lundi matin, l’entretien entre Oswald Tanchot et sa direction n’avait pas encore eu lieu. Cela devrait être le cas dès cette semaine. Pour des raisons légales tout à fait entendables, aucune des deux parties ne peut aborder le sujet avant que cet entretien ait eu lieu et Grenoble ne peut pas chercher officiellement un entraîneur puisqu’il en a toujours un.

D’après nos informations la tendance était de faire bouger les choses d’ici Bastia mais le timing paraît court. Si face aux Corses Frédéric Guéguen devrait encore être sur le banc, la situation ne sera que temporaire puisque le technicien, tout comme le coach de la réserve Marama Vahirua, n’a pas son BEPF, diplôme nécessaire pour entraîner en Ligue 2 et que le GF38 n’est pas du tout dans l’optique de payer une amende lors de chaque journée.

Est-ce qu’Oswald Tanchot pourrait rester l’entraîneur du GF38 ? En théorie oui. Mais dans la pratique ce serait du jamais vu dans l’histoire du football français qu’une mise à pied d’un coach ne se termine pas par son départ. Et les éléments en notre possession que nous vous communiquerons une fois l’affaire réglée en interne rendent plus qu’improbables cette option.

« On n’est pas fou »

Sur la partie « entraîneur », Max Marty a en revanche tenu à développer le point de l’instabilité, évoqué par la presse lors de la mise à pied d’OT. « Notre objectif est toujours d’avoir quelqu’un qui nous accompagne sur la durée (note de Métro-Sports : c’est un élément intéressant en cas de nouveau coach à trouver). J’entends beaucoup la petite musique actuellement du club procédurier, qui change tout le temps d’entraîneur. Mais on n’est pas fou, on cherche la régularité. On sait que les résultats passent par là. Refaisons l’histoire ensemble. On a pris Jean-Louis Garcia qui est parti de son propre chef au bout d’un parce qu’il avait une proposition et qui a fait plutôt du bon boulot chez nous. On a pris Olivier Guégan, je ne vais pas revenir sur les raisons de son départ, qui a rempli son contrat pendant deux saisons avec deux montées. On a pris Philippe Hinschberger, qui est resté 3 ans, qu’on voulait garder plus et qu’on a même vendu puisqu’il voulait partir. On a pris Maurizio Jacobacci, on s’est trompé, il ne s’est pas adapté. On a pris Vincent Hognon qui a plutôt réalisé les objectifs qu’on attendait mais qui après a eu humainement quelques couacs. On a pris Laurent Peyrelade pour six mois : il a fait son travail et ça c’est bien passé, on n’a rien à lui reprocher. Et pour Oswald Tanchot, l’avenir nous le dira mais quand on ne gagne pas pendant 7 matches dans n’importe quel club en France on est en danger. »

Le directeur général de Grenoble défend donc une position de stabilité comme socle du projet, avec des départs pas toujours maîtrisés par le club (JLG, PH). Pour étayer son propos, il évoque également un staff, en place depuis 10 ans. « Nous sommes avec Brest le seul club professionnel avec un staff aussi stable. Est-ce que cela peut être une limite ? Ce sont aussi des questions que l’on se pose. Si cela ne fonctionne pas, il faut se la poser. Mais aujourd’hui on estime que c’est une force et que c’est à l’entraîneur qui arrive de mettre en musique le sujet. Peut être qu’à un moment il faut qu’on prenne un coach avec un adjoint quand même, parce que ça va rassurer. Bien sûr qu’on doit réfléchir à ces sujets mais je ne veux pas remettre en question la compétence de notre staff. Ca fait 10 ans qu’on est là, on a connu des montées, on a joué les barrages avec eux. J’ai confiance en eux, ils sont une force pour le GF38. »

Une crise sportive mais un club solide

Dans les demandes récurrentes des supporters au club, on retrouve le besoin de communiquer, d’être rassuré. De dresser les contours d’un projet qui reste finalement très opaque aux yeux du grand public. « Rosnoblet, c’est quoi ton projet » relevait à ce titre une banderole déployée lors du match de coupe de France à Cannes.

Ce besoin de communication est rarement une préoccupation de la direction… Sauf quand la situation sportive devient compliquée. Avec le spectre d’une descente en National qui prend de l’épaisseur à chaque semaine qui passe, le temps est visiblement venu de rassurer sur la solidité des choses mises en place par Stéphane Rosnoblet et son équipe.

« Le club sait où il va et où il veut aller »

« Notre seul sujet actuel, et c’est indéniable, c’est la crise de résultats sportifs. On va se retrousser les manches, on va chercher des solutions. Mais le club n’a jamais été aussi costaud, aussi stable, aussi fort sur ses appuis, avec des fondations aussi solides. Dans une année qui est la pire du football français, on est serein financièrement.  On a maintenu tous nos objectifs structurels et structurants. On a les moyens de recruter au mercato. On a fait 3 millions de ventes au mercato d’été. On a recruté des joueurs qui étaient souhaités par beaucoup d’autres clubs de Ligue 2. Le club sait où il va, où il veut aller, et comment il veut y aller. »

Une des questions est aussi « à combien » il doit y aller. Plus qu’une problématique de compétences, le GF38 semble limité dans ses actions par le nombre dans les différents secteurs administratifs où les alternants – inexpérimentés et de passage par essence – semblent parfois plus nombreux que les titulaires. Ce qui ne renvoie pas à la notion de stabilité qu’estime dégager le GF38 sur le plan sportif.

Là aussi Max Marty se veut rassurant sur ce qui est en train de se mettre en place en interne progressivement. « On sait très bien qu’on doit restructurer notre partie commerciale. On a besoin de faire signer plus de partenaires. Pierre-Alban Delaballe (le nouveau directeur commercial, ndlr) est venu pour ça. C’est un mec compétent. Il est dans une phase de restructuration, il a besoin de mettre en place son équipe. Il faut aussi qu’on revoit ce qui se passe au niveau de notre billetterie, de notre fonctionnement au stade parce qu’on n’a pas assez de monde. Il faut aussi parler de l’arrivée de Christophe Brun (directeur général des services, ndlr) pour gérer les équipes à l’interne. C’est une somme de progrès. On sait qu’on ne communique pas assez sur ça et que de l’extérieur on peut avoir l’impression que rien n’évolue. Mais tous ces axes là de développement ont été identifiés. Quand j’entends « c’est quoi le projet du club », cela veut dire qu’on communique mal. Dans nos têtes on sait ce qu’on fait, on sait où on va mais on n’arrive peut être pas aujourd’hui à le faire comprendre à notre public. On doit s’améliorer sur ça. »

La Côte Saint-André au cœur des interrogations

Au cœur des interrogations du grand public : le futur centre de formation et d’entraînement de la Côte Saint-André. Des questions récurrentes, parfois ad nauseam, pour un projet qui traîne il est vrai en longueur et qui peut avoir pour certains des allures d’Arlésienne.

Nous consacrerons rapidement un article complet sur les avancées et les contours de ce qui doit être LA grande réalisation de l’ère Rosnoblet, au-delà du retour dans le monde professionnel. On peut déjà vous dire que les travaux concernant le centre lui-même débuteront en avril prochain, avec comme première étape le nivèlement des terrains une fois l’hiver passé.

C’est Christophe Brun qui « met les mains dans le cambouis » au GF38 sur ce sujet de la construction, MM anticipant l’organisation sportive qui sera à réaliser dans un second temps. « C’est la première fois, en 10 ans, que j’ai commencé à rencontrer des jeunes de la préformation avec leurs parents, pour les inciter à pas signer ailleurs parce que notre centre va ouvrir dans quelques mois. J’en ai déjà vu 2, je vais en voir une dizaine d’autres dans les premiers jours de janvier. On est au boulot et on sait où on va. Il n’y a pas que les résultats sportifs dans un club. C’est pour ça que je dis que notre grand souci aujourd’hui est qu’on n’exprime pas ces sujets. On n’a pas été bons dans l’explication et les gens ont peut-être le sentiment qu’on tourne en rond, ce qui n’est pas le cas. J’insiste mais le GF38 n’a jamais été aussi solide qu’aujourd’hui. »

Probable choix d’un nouvel entraîneur dès début janvier, restructuration en cours des services, avec des embauches à venir pour densifier humainement des pôles légers pour le fonctionnement d’un club professionnel, avancées du centre de formation… Les prochaines semaines, les prochains mois s’annoncent riches en défis pour un GF38 attendu sur la réalisation concrète de ces sujets mais aussi sur une meilleure communication. Les tensions avec les ultras restent fortes sur de nombreux points et 2025 devra aussi permettre de renouer un dialogue qui se distend ces derniers mois. Le GF38 n’a jamais été aussi solide – hors considérations purement sportives ? Ok. Mais il faudra le montrer, dans tous les sens du terme.

Une seconde partie de l’entretien concernant le mercato et l’estimation de l’effectif actuel du GF38 sera publiée en ce milieu de semaine.

2 Commentaires

  1. Le vent souffle fort et Mr Marty s’époumone à essayer de rassurer tous le monde, sans oublier de signaler que le dernier entraîneur a été choisi par le président. Structurer un club est quelque chose de normal et que Mr Marty soit satisfait d’avoir un staff important autour de lui c’est bien mais ce staff n’a eu aucun résultat, ni sur le plan sportif ni sur le plan commercial ni sur la communication. C’est d’abord le sportif qui prime, celui qui fédère qui fait venir les supporters et les sponsors qui attirent les médias et qui permet de se développer en interne. La communication de Mr Marty on commence à la connaître par contre il serait intéressant d’entendre celle du président.

  2. Quel délai entre mise à pied conservatoire et la convocation à un entretien préalable au licenciement ?
    Au cours de la mise à pied conservatoire, le salarié sera privé de rémunération. D’où l’importance d’accélérer la procédure de licenciement. Selon la Cour de cassation, quelques jours suffisent entre la notification de la mise à pied conservatoire et l’émission d’une convocation pour l’entretien préalable au licenciement. Ce délai permettra à l’employeur de réfléchir à la sanction à appliquer ou d’identifier formellement qui est l’auteur des fautes reprochées. Si une faute est énoncée par l’employeur (grave ou lourde) à l’encontre du salarié, elle doit être justifiée par une cause réelle et sérieuse.

    Ca fait 15 jours depuis le 18/12/2024 !!!!!!!

    Il incombe à la Cour de cassation de délibérer si délai entre la notification de la mise à pied conservatoire et l’entretien préalable au licenciement est abusif ou non. Il prend en considération la nécessité de mener des investigations sur les faits imputés et d’entamer une procédure de licenciement pour faute grave ou lourde.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici