Après plusieurs semaines d’attente suite à la mise à pied d’Oswald Tanchot, le GF38 a officialisé le nom de son nouvel entraîneur samedi dernier en nommant Franck Rizzetto à la tête de l’équipe. Un choix surprenant et court-termiste qui n’a pas manqué de vous questionner sur « le projet » du club. Décryptage d’une succession longue à se dessiner.

A l’heure où nous écrivons cet article, le GF38 n’a pas (encore ?) communiqué sur les raisons qui l’ont poussé à se séparer de son désormais ancien entraîneur. Oswald Tanchot a lui fait un petit post de remerciements sur ses réseaux sociaux. On peut imaginer que ce sera désormais à la justice de trancher, un accord entre les deux parties semblant assez peu probable au vu de la longue attente avant l’entretien préalable au licenciement.

Pourquoi le club alpin a-t-il décidé de se séparer de son entraîneur ? S’il n’y a pas de version officielle, quelques échos permettent toutefois de se faire une idée plus précise des raisons, même s’il convient de rester au conditionnel.

Premier constat : cela ne serait pas qu’une question de résultats, même si la série de 7 matchs sans victoire en Ligue 2 est nécessairement rentrée en compte. Ce qui serait reproché par le GF38 au technicien relèverait également de son comportement global en interne. Les relations entre Oswald Tanchot et certains autres membres du club – ni joueurs, ni staff ne seraient concernés – seraient devenues compliquées. Ce serait notamment le cas avec la cellule recrutement et plus particulièrement avec Olivier Monterrubio, au point que les désaccords avec le coordinateur sportif seraient allés jusqu’à un point de non-retour quelques jours avant le match de coupe de France à Cannes, rendant la cohabitation difficile. Et entraînant, de fait, une mise à pied d’OT même si en interne on préfère évoquer une succession de faits plutôt qu’un incident en particulier pour l’expliquer.

Comme nous vous l’avions expliqué, les sorties sur les conditions d’entraînement notamment mais aussi un manque supposé d’implication auprès des partenaires ne faisaient plus rentrer Tanchot dans les bonnes grâces de son président depuis déjà de nombreuses semaines, ce qui a aussi sans doute contribué à sceller son destin.

Philippe Hinschberger longtemps en pôle

Il apparaissait clair dès sa mise à pied qu’il ne serait plus l’entraîneur. Il a donc fallu travailler à sa succession au sein du club dauphinois. Nous vous informions dès le 19 décembre que le nom de Philippe Hinschberger était déjà réfléchi en interne. Son profil idéal (sportivement et humainement) en faisait il est vrai un candidat presque parfait pour éteindre les incendies naissants et remettre le GF38 sur de bons rails pour la 2ème partie de saison.

Selon nos informations, il est longtemps resté prévu que « PH » succède à Oswald Tanchot pour finir la saison, un accord ayant même été trouvé entre toutes les parties. Jusqu’à un changement d’avis tardif du président Stéphane Rosnoblet, qui a, semble-t-il, souhaité privilégier l’option « nouveauté ».

Concernant les éventuels autres entraîneurs reçus en entretien par le club, évoqués par Max Marty la semaine passée, nous n’avons pas de certitudes sur les noms mais une fois l’éventualité Hinschberger abandonnée, l’option Rizzetto s’est rapidement imposée.

« Prête-nom », « intérimaire » : une nomination en questions

Ce sont deux qualificatifs que nous avons énormément lus lorsque nous vous avons dévoilé le nom du prochain entraîneur du GF38. Son manque d’expérience en tant que n°1 mais aussi la durée de son contrat (6 mois) peuvent l’expliquer, même s’il n’a pas du tout été présenté comme tel lors de son intronisation.

Il est légitime que le CV du technicien et que l’absence de contrat longue durée interpellent sur le fameux projet du GF38 et surtout sur son manque de lisibilité sur le long terme avec un possible nouveau changement d’entraîneur qui pourrait se profiler dans seulement quelques mois. Mais, aujourd’hui, ce n’est que de l’extrapolation de considérer Rizzetto comme un « prête-nom » et/ou un « intérimaire ».

Déjà parce que l’ancien adjoint de Der Zakarian a été très clair sur son envie d’être n°1 et de réussir dans ce registre. Max Marty a également parlé d’une personne « ambitieuse ». A ce stade de sa carrière d’entraîneur, le GF38 représente une belle opportunité pour démontrer qu’il a les épaules pour réussir en tant qu’entraîneur principal et ses premiers pas isérois confirment qu’il n’est pas juste venu apporter un diplôme mais bien sa « vision ». Cela ne l’empêchera pas, on l’espère en tout cas, de travailler en bonne intelligence avec un staff qui a démontré ses compétences depuis plusieurs années.

Ensuite, concernant la durée du contrat, là aussi les deux parties l’ont argumentée. La volonté était commune de ne partir que sur une première collaboration de 6 mois. Le directeur général du GF38 a même évoqué que la possibilité de ne faire à l’avenir que des contrats d’un an ne le dérangerait pas outre mesure, tant que la relation était bâtie sur la confiance.

Si cela fragilise une vision à long-terme, on peut aussi déjà se faire le constat que de signer un contrat de 3 ans n’empêche en rien le fait de se séparer d’un entraîneur au bout de quelques mois. On peut également comprendre que Grenoble soit échaudé des dernières expériences et agisse avec un peu de prudence. Un argument qui vaut enfin aussi pour Franck Rizzetto qui va pouvoir expérimenter ses nouvelles conditions de travail sans s’engager sur une longue durée.

Peut être que le GF38 se mettra à la recherche d’un nouvel entraîneur d’ici quelques mois, mais cela semble anticipé d’imaginer l’inéluctabilité de cette éventualité dès aujourd’hui. A Franck Rizzetto de faire ses preuves, à son nouveau club de lui fournir les meilleures conditions pour y parvenir et aux supporters de pousser à l’unisson pour que le « projet » prenne davantage sens. Le temps du bilan, lui, viendra plus tard.

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