Arrivé cet été au GF38 pour être la doublure de Brice Maubleu, Bobby Allain va enchaîner un deuxième match consécutif dans les cages grenobloises ce samedi en coupe de France à Chambéry. Portrait.

Ce fut l’invité surprise du match à Angers. Maubleu touché au dos, Bobby Allain a disputé ses premières minutes officielles avec le GF38 à l’occasion de la rencontre de la 17ème journée de Ligue 2. « J’ai appris le lendemain du match à Laval que Brice était dans un état un peu compliqué et j’ai vu qu’il n’étais pas présent aux entraînements donc je me tenais prêt. Mais en tant que n°2 on doit toujours l’être finalement. Quand je suis sur le banc j’ai les protège-tibias qui sont prêts, je suis limite déjà avec les gants. C’est un peu l’attitude que j’ai toujours. »

Une première abordée sans pression particulière pour ce gardien de 32 ans qui a déjà connu lors de sa riche carrière les chaudes ambiances de l’Olympiakos par exemple mais néanmoins frustrante. « Je n’ai pas senti de pression mais l’envie de bien faire. J’avais vraiment hâte. Quand le coup de sifflet final a retenti, j’étais un peu déçu. Je voulais que cela dure encore. Je n’ai pas eu d’arrêt du match du tout à faire, c’est frustrant. »

Bobby Allain : « un bonheur de partager ma passion »

Après le départ d’Esteban Sallès pour Concarneau l’été dernier, Grenoble cherchait un n°2 (ou n°3) pour accompagner Brice Maubleu et Mamadou Diop. Un remplacement pas si facile quand on connaissait les qualités sportives et humaines de Sallès, bien plus qu’une simple doublure au GF38. Arnaud Genty et le staff grenoblois ont pris leur temps, mis à l’essai quelques joueurs avant de se décider sur Bobby Allain.

Le riche et varié parcours de se dernier s’est construit sur un gros paradoxe. Lui qui s’imaginait être l’homme d’un club «  à la Gerrard ou à la Totti » a finalement multiplié les expériences. La France, bien sûr, mais aussi l’Ecosse, la Grèce, la Suède… « C’est vrai que j’ai pas mal voyagé » convient le gardien. « Dès mon plus jeune âge, à 16 ans, j’ai signé en Ecosse où j’ai appris aux côtés d’Andy Goram (ancien international écossais, ndlr). Le club a déposé le bilan donc j’ai dû revenir en France. Je suis passé par le Red Star, par Dijon et ensuite j’ai pu côtoyer la Ligue des Champions avec l’Olympiakos. Le COVID est arrivé et j’ai eu des désaccords avec le club. Le marché en Europe du Nord était davantage ouvert donc je me suis engagé en Suède où cela a été compliqué, avec la première relégation connue dans ma carrière.  J’ai voulu revenir en France, le marché était fermé donc je me suis retrouvé au Gazelec où le projet était ambitieux mais cela s’es terminé par un dépôt de bilan également. Je suis retourné en Grèce et finalement me voici à Grenoble où je suis fier de porter ce maillot ! Quand on dit que dans le football tout va vite, c’est un petit peu le résumé de ma carrière. »

En France, ses passages n’ont en tout cas pas été oubliés. Au moment de sa signature au GF38 cet été, les supporters du DFCO et du Red Star ont été nombreux à féliciter Grenoble pour son choix et à vanter les mérites sportifs et humains de Bobby sur les réseaux sociaux. De quoi vite rassurer sur les capacités du nouveau dauphinois à s’intégrer dans le contexte très familial de son nouveau club. Et, de fait, Allain n’a pas tardé à faire l’unanimité en interne et dans l’entourage du GF.

« J’avoue que j’aime bien prendre le temps de parler aux gens. Je pense que c’est grâce à eux qu’on est là. Ils nous poussent tout le temps, donc franchement c’est un simple retour des choses. J’étais à leur place il n’y a pas si longtemps. C’est vraiment un bonheur de partager cette passion et de voir les différentes visions et les points de vue différents. Et puis c’est revenir à ce que c’était le foot, revenir à la base. »

La Coupe de France est une compétition qui symbolise finalement bien l’état d’esprit du gardien de 32 ans. Mais ce samedi, face à Chambéry, il faudra aussi être performant et sérieux. « Qu’importe la manière, on doit passer ce tour. En ce qui me concerne je vais prendre du plaisir, essayer de jouer proprement et atteindre cet objectif. S’il y a des tirs au but ? Je ne suis pas un spécialiste mais on va dire que je ne suis pas mauvais. Je me prête au jeu avec les gars à l’entraînement et je ne m’en sors pas trop mal (sourire). »

S’il était prévu dès son arrivée qu’il ne jouerait pas non plus en coupe, Bobby Allain se voit finalement offrir l’opportunité d’enchaîner. Avant de retourner sur le banc, comme le veut son statut cette année. Sans doute pas la place la plus facile à occuper. Mais comme Sallès avant lui, le gardien sait que son rôle est important, dans les réussites – nombreuses cette saison – de l’équipe.

« On m’avait déjà peint son portrait mais il est incroyable. Il est vraiment simple, humble et c’est tout ce que j’adore dans le football. Et puis il a un rapport à l’humain. C’est important d’être dans le partage, de ne pas tout garder pour soi. Dans la compétition c’est ce que j’ai un petit peu rencontré tout au long de ma de ma carrière, donc ça fait du bien ce retour à l’humain, à la simplicité. »

La conf’ de Bobby Allain en intégralité

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