Métro-Sports a réalisé une longue interview de Maxime Spano Rahou. Extraits.

Comment tu es devenu défenseur ?

Quand j’étais jeune avec mon frère en poussin, j’étais attaquant et mon frère (Romain Spano) défenseur. Un nouveau coach est arrivé et au premier match de la saison, il se trompe dans la composition. Il met mon frère attaquant et moi défenseur. On était timide à l’époque donc on a rien dit. Et au final, ça s’est bien passé. Et on n’a jamais bougé.

Pourquoi ne pas avoir débuté pro à Nîmes ?

À Nîmes, je fais une saison pleine. Le directeur sportif me propose alors un contrat de stagiaire. Mais il était sur le départ et les relations avec le coach qui allait le remplacer n’étaient pas très bonnes. Après, ça s’est compliqué parce que je me suis blessé donc impossible de faire des essais. Du coup, j’ai retrouvé un club, l’ES Pennoise. Mais j’ai rapidement signé pro pour trois ans à Toulouse où je m’entraînais avec le groupe pro et évoluais avec la CFA le week-end.

Tu étais joueur d’un club de Ligue 1, Toulouse. Pourquoi avoir signé à Grenoble à l’été 2016 ?

À Toulouse, j’ai fait quelques matches de Ligue 1 et de Coupe de la Ligue. Après, si je suis venu à Grenoble. C’est pour plusieurs raisons. D’abord, je devais signer au Portugal à l’été 2016 avec Belenenses, un club de Lisbonne. Mais après la visite médicale et la visite des installation…Ça capote. Je ne sais pas pourquoi. Donc j’avais un peu la tête dans le sac. Je n’étais pas forcément dans les plans de Pascal Dupraz. Après, c’est un coach qui donne sa chance à tout le monde. On l’a vu l’année où Toulouse se sauve in-extremis. Mais les circonstances ont fait que je n’ai pas joué autant que j’aurais voulu. J’en veux un petit peu à Dominique Arribagé pour ça. Il me restait une année de contrat…Et le GF38 s’est présenté à moi.

Tu es d’ailleurs l’auteur d’un petit record. Tu es le premier joueur à avoir été expulsé le plus rapidement en Ligue 1 depuis la saison 2006/2007 (au bout de 39 secondes). C’était contre Lille le 14 décembre 2014.

Oui…(rires). C’était ma première titularisation en Ligue 1. Ce genre de carton rouge…Je ne pensais pas que ça pouvait m’arriver à moi. Honnêtement, sur le coup, je ne savais pas comment réagir. Peut-être qu’aujourd’hui avec les nouvelles directives, je n’aurais reçu qu’un jaune. Mais bon, je ne pense plus à ça.

Comment l’approche avec Grenoble s’est-elle passée ?

C’est Max Marty qui m’a contacté. Et par la suite, c’est Olivier Guégan qui m’a appelé. Le lendemain, j’ai dit okay. Et le surlendemain, je partais à Grenoble pour signer mon contrat.

Mais ça ne t’a pas gêné de revenir une nouvelle fois en CFA ?

C’est vrai que lorsqu’on regarde sur le papier : passer d’une réserve de groupe pro à une équipe première d’un club en CFA…Tu te poses forcément des questions. Après, j’ai accepté très rapidement. Et en plus tôt dans le mercato (en juin). Beaucoup de personnes m’ont dit d’attendre une « meilleure offre ». La CFA me faisait un peu peur au début. Mais quand j’ai vu le projet de Grenoble…Je n’ai pas hésité longtemps. En plus, c’est un club avec des installations de club de l’élite, un Stade de 20 000 places, des groupes de supporters très impliqués.

Justement, cette ferveur, comment tu as trouvé les supporters du GF cette saison ?

Franchement, formidables. Honnêtement, je m’y attendais pas du tout à voir un groupe de supporters comme ça. Au premier déplacement de la saison à Auxerre, je me suis dit « mais qu’est-ce qu’ils font ? c’est des fous ». Et tout au long de la saison, ils nous ont suivis. Les longs déplacements, ils ne nous ont pas lâchés. Après la défaite contre Andrézieux, ils ont manifesté leur mécontentement, normal. Donc c’était normal de prendre le temps de les féliciter après les matches sur les réseaux sociaux. Si on en est là aujourd’hui, c’est aussi grâce à eux. Quand on a un douzième homme, ça nous pousse à exceller et cette année, ça a été vraiment décisif.

Tu as retrouvé Florian David à Grenoble, un de tes anciens coéquipiers à Toulouse.

J’étais très proche de « Flo » déjà à Toulouse. Et après l’appel du coach et de Max Marty, je l’ai contacté tout de suite derrière pour qu’il me parle du projet, de l’ambiance…Et il a confirmé ce que je pensais. Que Grenoble était un club ambitieux et qui l’était encore plus cette saison parce qu’il avait déjà raté la montée plusieurs fois de peu. Et qu’avec le nouveau coach, cette année pouvait être la bonne.

Quel rôle a tenu Olivier Guégan dans ta saison ?

Quand il m’a appelé pour me faire venir à Grenoble, il m’a tout de suite dit que j’allais jouer. Cette confiance m’a beaucoup motivé pour toute ma saison. Donc forcément après, tu joues mieux. Je suis allé crescendo au fur et à mesure de la saison.

Et sur l’ensemble de la saison ?

Je pense qu’Olivier a toujours fait les bons choix. Je pense qu’il a mis les joueurs les plus méritants sur le terrain. C’est aussi qui a fait que tout s’est bien passé cette saison. On devait tous bosser pour être titulaire. Il a été juste avec tout le monde. Chacun a eu son temps de jeu.

En tant que nouvel arrivant, tu as ressenti cette pression pour la montée que Grenoble attend depuis plusieurs saisons maintenant ?

Pour ma part, je suis venu ici pour monter, pas pour m’endormir en CFA. Même après Andrézieux, je ne doutais pas et je disais à mes collègues « nan mais on va monter, patience ». Après, j’étais à l’image du groupe. On n’a jamais perdu confiance. On était sûr de nos qualités.

« J’aspire un jour à être capitaine »

Tu as 22 ans. C’est la première fois que tu es titulaire en équipe première. On peut parler de première saison pleine de ta carrière ?

C’est vrai. Quand j’étais à Toulouse, j’alternais entre la CFA2, la Ligue 1…Je suis venu à Grenoble parce que je sentais de l’intérêt envers moi. Cette année, je n’ai pas raté un seul match…J’ai beaucoup appris cette année. J’ai emmagasiné de la confiance. C’était très important pour moi.

Tu es devenu aussi buteur cette année avec ces deux buts en championnat contre Villefranche.

Oui (rires), j’en ai même marqué trois cette saison si on compte la Coupe de France. En tant que défenseur, je monte sur tous les coups de pied arrêtés. Je pense que cette année, je pouvais en marquer plus. Les gardiens ont eu de la réussite, j’ai aussi tapé le poteau…Et ce match contre Villefranche, j’arrive déterminé. Le premier, je claque une tête en reculant, je pensais que le goal allait la prendre. Au final, il est lobé. Mais sur le deuxième franchement, je savais que j’allais marquer. Dans ma tête, je me disais « Max, tu vas mettre le deuxième ». Et en effet, Arsène (Elogo) frappe écrasé, je la dévie et finalement, elle rentre.

Avant de dérouler une série de 17 matches sans défaite, dont 14 victoires. Grenoble est passé par des moments compliqués. Quelles sont pour toi les trois dates-clés de la saison ?

La défaite contre Andrézieux (le 19 novembre) qui nous a fait très mal et là vraiment, il y a eu une prise de conscience collective. On avait huit points de retard sur le Puy…Pour moi, la deuxième date important, c’est le match contre Saint-Louis Neweg (le 18 mars). La pelouse est presque impraticable, le match est très dur…Finalement, on gagne sur un pénalty dans les arrêts de jeu. Après, de nouveau le match contre Andrézieux (le 8 avril) où on gagne 3-0 et surtout, on prend quatre points d’avance sur le Puy.

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