Le surprenant décalage du « multiplexe Ligue 2 » (7 des 9 affiches par journée) du samedi soir au vendredi soir par BeIn Sports à seulement deux semaines du coup d’envoi du championnat suscite l’incompréhension et de vives critiques.

C’est un terrible pas en arrière. Il y a une petite dizaine d’années, le collectif SOS Ligue 2 s’était farouchement battu pour que le championnat retrouve sa légitime place le week-end. La Ligue 2 s’était depuis installée (principalement) le samedi et il y a quelques mois on apprenait même avec plaisir que le 2ème match décalé par journée n’aurait plus lieu le lundi mais le dimanche.

Et puis la nouvelle a commencé à bruisser en cette fin de semaine, rapidement et indirectement officialisée avec la communication de la programmation des trois premières journées de championnat. Brutalement, sans annonce officielle sur le sujet, les supporters ont donc appris à deux semaines du coup d’envoi de la saison que le multiplexe de la Ligue 2, soit 7 affiches sur 9, se jouerait finalement, selon les desiderata de la chaîne qatari, le vendredi à 20 heures (avec en bonus le retour du match décalé au lundi soir).

Quid des gens s’étant abonnés pensant assister à des matchs le samedi ? Quid de ceux qui travaillent loin du stade et n’auront pas le temps de s’y rendre ? Quid des fidèles qui souhaitaient se déplacer pour aller soutenir leur équipe tout au long de la saison et qui devront désormais poser des jours pour pouvoir le faire ? Des préoccupations visiblement pas au coeur de la réflexion de BeIn Sports, avant tout concerné par la valorisation de son affiche hebdomadaire de Ligue 1, le samedi à 17 heures.

La chaîne qatari avait déjà montré son peu d’intérêt pour les amoureux qui garnissent les stades avec une programmation de certaines affiches de la dernière coupe de France à des horaires farfelus – avant de rétropédaler face au vent de critiques. Des critiques qui se font une nouvelle fois fortement entendre, pour le moment sur les réseaux sociaux avec le hashtag #BoycottBeInSports qui commence à se propager.

Mais on peut imaginer que les actions ne se cantonneront pas sur le plan virtuel et que les banderoles devraient fleurir dans les stades dès la première journée le 16 août prochain. On se souvient aussi des lasers utilisés à Bauer pour « gâcher » la diffusion d’un match par Canal+, utilisés par des supporters à bout devant la multiplication des rencontres de leur équipe le lundi soir. Une chose est certaine, la pilule va avoir du mal à être avalée vu le manque de respect affiché par la chaîne envers tous les supporters.

Les clubs complices ?

Alors que quelques élus (sénateurs, députés) se sont déjà exprimés sur le sujet, nombreux sont ceux qui s’étonnent de l’absence de réactions des clubs – mis à part le président de Laval qui s’est exprimé dans les colonnes de Ouest-France. Selon nos informations ils n’ont pourtant que très modérément apprécié ce changement brutal de jour. Le collège des présidents de Ligue 2 devrait même officiellement communiquer très prochainement.

Mais alors qu’il faudra déjà composer avec deux journées de moins (Ligue 2 à 18) et avec les « départs » de Saint-Etienne et Bordeaux, deux équipes qui remplissaient les stades, ce passage au vendredi devrait réduire encore un peu plus les recettes. Des manques à gagner avec lesquels devront également composer les commerces autour des stades. Et on n’a pas encore évoqué la partie sportive avec des équipes qui devront donc jouer le lundi puis dès le vendredi suivant face à des adversaires qui auront bénéficié de 48h de repos supplémentaire (on sait à quel point cette situation tend les entraîneurs de National ces dernières saisons).

Au vu du nombre d’arguments négatifs, du timing et de l’absence totale de communication, BeIn Sports vient de se tirer une sacrée balle dans le pied.

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