En difficulté dans la relance avec des sortie de balles pour le moins périlleuses lors des deux dernières rencontres, le GF38 affronte une équipe de Nancy dont un des principes de jeu repose sur un contre-pressing (« gegenpressing ») intense. Un style apporté par le nouvel entraîneur allemand de l’ASNL Daniel Stendel qui n’a guère souri à la lanterne rouge jusque là. Mais qui pourrait s’avérer problèmatique pour Grenoble.
Le contre-pressing, c’est quoi ?
Pour faire simple il s’agit de la volonté de récupérer instantanément le ballon dès les secondes qui suivent sa perte, avec donc des efforts rapides et intenses. L’objectif est d’abord d’annihiler les vélléités de contre-attaque adverse mais aussi de profiter d’un déséquilibre à proximité des buts de l’adversaire dès la récupération.
Le maître en la matière est l’Allemand Jurgen Klopp qui l’a mis en place avec réussite à Liverpool :
A Nancy, le nouvel entraîneur allemand Daniel Stendel a opté pour la mise en place de ce « gegenpressing ». Sans beaucoup de réussite jusque là mais en conservant malgré tout cette volonté, soutenu par son président Gauthier Ganaye, fervent adepte de ce style de jeu.
Soigner la relance
On peut donc s’attendre à voir les Nancéens presser vite et fort à chaque perte de balle ce mardi soir au Stade des Alpes. Hic : les coéquipiers d’Anthony Belmonte ne brillent pas dernièrement par la qualité de leurs sorties de balle. Ce fut périlleux en première période contre Nîmes (qui attendait plutôt bas et qui a mal géré ses situations de contre), ce fut catastrophique contre Toulouse avec plusieurs relances plein axe des défenseurs que les milieux toulousains se sont faits un régal d’exploiter. Une même qualité de relance et des pertes de balle à 35m des buts de Maubleu ne manqueraient pas de profiter aux Lorrains.
C’est donc un aspect du jeu qu’il faudra particulièrement soigner ce mardi soir pour s’éviter une grosse désillusion. Plusieurs options s’offrent au GF38 :
- La solution de facilité : les longs ballons vers l’attaquant de pointe, vraisemblablement Achille Anani. Mais c’est finalement le choix vers lequel pousse Nancy en instaurant son gegenpressing. Cette tactique n’a guère été payante en début de saison avec un Anani trop esseulé devant.
- La solution risquée : un relance courte rapide et de qualité. Avec ce pressing rapide les défenseurs n’auront pas le luxe de multiplier les touches de balle, ils devront donc être « propres » mais aussi rapides. Si le rôle du passeur est important, celui du réceptionneur l’est tout autant. Une des spécificités du contre-pressing est sa 2ème vague avec des montées hautes pour anticiper les circuits de passe. Prenons un exemple précis pour illustrer cette idée : si Nancy décrypte que le circuit de relance passe automatiquement par Manu Perez, il anticipera un pressing sur le milieu grenoblois pour être sur lui dès réception du ballon (en plus du pressing d’un attaquant sur son défenseur). La solution pour le GF38 passe donc par la multiplicité des options de relance. Des milieux créatifs comme Belmonte et Michel peuvent être à ce titre plus intéressants qu’un De Iriondo de par leur qualité technique. Dans tous les cas il faudra que plusieurs éléments se montrent disponibles pour offrir des choix au joueur en possession de la balle et éviter qu’il se retrouve trop en difficulté.
- La solution évoquée par Maurizio Jacobacci : un positionnement bloc haut. Le technicien italien a indiqué ce lundi en conférence de presse que la meilleure option pour éviter de se mettre en difficulté derrière était de récupérer haut les ballons, en allant chercher les Nancéens dans leur camp. Un « contre contre-pressing » en somme qui permettrait, outre de s’offrir des transitions défensives plus aisées, de profiter des déséquilibres créés par des récupérations hautes.
Entre deux équipes fragilisées par leur classement et un début de saison mitigé, c’est peut être bien la bataille tactique qui sera la clé du match ce mardi soir au Stade des Alpes.