Souvent pointée du doigt, à juste titre, ces dernières saisons, l’efficacité est au rendez-vous en ce début de championnat pour Grenoble et ses attaquants, à l’image du match face à Metz. Un élément qui doit forcément beaucoup à l’aspect « confiance/réussite » mais pas que.
Malgré un des plus faibles taux xG (expected goals, les « buts attendus) du championnat – seuls l’AC Ajaccio et le FC Martigues font pire, le GF38 dispose pourtant après neuf journées d’une des meilleures attaques de Ligue 2, avec déjà 16 buts inscrits, dont 8 pour le seul Pape Meissa Ba.
Grenoble est également l’équipe de l’antichambre de l’élite qui compte le moins de « grosses occasions » manquées, seulement 4, quand Lorient, qui trône au sommet de classement, en a déjà 22. En résumé, les joueurs de Tanchot sont diablement efficaces en ce début de saison. Une donnée qui n’aura échappé à personne, l’entraîneur isérois ayant déjà de son côté employé le terme de « surperformer » il y a quelques semaines. Et, surtout, un constat loin d’être le fruit du hasard.
Des attaquants en confiance
C’est l’élément le plus indéfinissable. La confiance, la réussite, d’un attaquant notamment, parait tellement tout le temps tenir sur un fil… C’est parfois une question de centimètres entre ce ballon qui termine au fond des filets et celui qui va être renvoyé par le poteau.
En réussite, les joueurs du GF38 le sont en ce début de saison. Et la préparation estivale n’y est sans doute pas étrangère. En prenant le temps de discuter et de comprendre. En insistant sur l’importance de marquer et en cherchant, de fait, à se créer de nombreuses occasions lors des amicaux. En replaçant Lenny Joseph dans l’axe face à Bourg-Péronnas pour lui permettre d’être en position de marquer, pour prendre un exemple très concret. Oswald Tanchot et son staff se sont attelés tout l’été à mettre leurs joueurs dans les meilleures dispositions. Tant sportives que mentales. Parce que les buts appellent les buts.
Le goût des autres
Dans un secteur de jeu où l’égoïsme est souvent érigé au rang de qualité, les attaquants grenoblois font depuis le début de la saison preuve d’énormément d’altruisme. Dans la passe, dans les courses, on joue les uns pour les autres à Grenoble.
Un état d’esprit qui influe directement sur l’efficacité. Plutôt que de chercher la tentative parfois difficile, une passe vient trouver un camarade en meilleure position. Plutôt que d’attendre et de réclamer un ballon pour faire la différence, le bon appel vient créer de l’espace pour un coéquipier.
En jouant collectif le GF38 permet à ses individualités de davantage briller. Et même Gaëtan Paquiez marque, c’est dire !
Un déséquilibre qui paye
Si Grenoble se montre efficace, c’est aussi grâce à un système de jeu qui favorise des conclusions plus « aisées ». Les coéquipiers de Nolan Mbemba en pressant haut récupère des ballons plus proches des buts adverses et avec des blocs défensifs plus faciles à déséquilibrer.
Les deux buts marqués face à Metz résultent certes d’erreurs adverses mais d’erreurs provoquées sous la pression des Grenoblois. Depuis le début de la saison, les filets ont à plusieurs reprises tremblé suite à des récupérations rapides après la perte du ballon. Sans aller jusqu’à dire que les buts sont faciles à mettre, ils sont moins compliqués qu’avec une défense adverse compacte et parfaitement en place.
Si d’un point de vue statistique on peut parler de « surperformance » de Grenoble en ce début de saison, l’efficacité du moment n’est pour autant pas le fruit du hasard ou d’une réussite passagère. Meissa Ba et ses partenaires sont mis et se mettent dans les conditions pour être performants face au but. Et c’est sur cette voie là qu’il faudra poursuivre pour continuer à hanter la première moitié du classement.
[…] deuxième meilleur total de la saison derrière le match contre le promu provençal (20 tirs). Si nous pointions l’efficacité du début de saison – qui expliquait aussi les résultats d’un Grenoble qui « surperformait » dans ce domaine, […]