Nasreddine Behloul, le coach des U19 féminines du Grenoble Foot 38, nous a accueillis lors d’un récent entraînement pour nous présenter son groupe et nous parler de la saison qui s’amorce ce week-end avec la réception de l’AS Saint-Étienne.

Première chose qui saute aux yeux, la jeunesse de l’effectif, d’autant que certaines des « anciennes » s’entraînent avec le groupe D2F. « J’ai effectivement un groupe très jeune cette année » confirme Nasreddine. « Sur nos 9 nouvelles joueuses, 7 sont U16 et on peut rajouter 3 autres U16 qui étaient elles déjà au club la saison passée. On arrive donc à la moitié du groupe constituée de première année. On manque par conséquent d’expérience, on risque de se montrer un peu naïve et on sait que l’on va rencontrer des difficultés au début mais on est parti sur un cycle de 3 ans. »

La vision du technicien alpin se dessine de toute façon sur le moyen terme. « L’objectif final sportif est que l’équipe Une du club puisse se nourrir des filles passées par ses équipes jeunes. Nous, on souhaite déjà avant tout que les filles progressent, aient du temps de jeu et commencent à s’entraîner avec la D2F. On n’a pas d’obligation de gagner des titres, ni même de grimper en élite pour le moment. On est dans la formation. »

La formation de footballeuses mais aussi une formation plus « humaine », un point primordial pour « Titine » Behloul. « Il y a le sportif, une volonté de performance mais il y aussi le reste, à commencer par la réussite dans les études. Je les suis quotidiennement au lycée et je suis tout aussi content quand j’en vois une aller à Sciences Po que de jouer en D2F. On essaye ainsi de mettre en place des choses sur les plans éducatif et social. On essaye d’ouvrir les filles à d’autres horizons. On les fait arbitrer, encadrer des jeunes, participer à des actions avec le lycée. On les incite à s’investir en dehors du foot. »

Le « professionnalisme », même si le football féminin se développe, ne fait pas partie des « carottes » mises en avant au GF38. « On ne parle jamais d’argent ou alors pour dire qu’il n’y en a pas. Celles qui espèrent vivre du foot en tant que joueuse, elles ne sont pas chez nous mais à Lyon ou au PSG, et encore. On est ici pour prendre du plaisir et jouer au foot dans un cursus de formation et de performance. Ne serait-ce que pour s’imposer dans une équipe de D2 je considère que cela prend du temps, il faut attendre d’avoir 20-21 ans pour avoir la maturité nécessaire. Avant cela, il faut passer par de la DH, par un statut de remplaçante… Il faut vraiment être patient. »

Pour revenir sur la saison, Nasreddine estime n’avoir « rien à perdre. L’adversité sera très dure la première phase avec trois favoris, Marseille, Montpellier et Saint-Étienne, puis Nice et Nîmes que je place à notre niveau. On va essayer d’embêter les grosses équipes mais il sera très dur de se qualifier pour la 2ème phase. »

L’éducateur pourra compter cette saison sur un staff étoffé pour l’épauler. « Deux nouvelles personnes vont m’accompagner : Brahim Zalani sera mon adjoint et Thomas Vivona sera préparateur physique. Ils s’occuperont aussi respectivement des U9 filles et des U15 filles comme ça ils seront à la fois au bout de la formation avec moi mais aussi au départ, ce qui permettra de mettre en place quelques règles communes et d’avoir un regard complet sur la section féminine. Et je n’oublie bien sûr par mon dirigeant Michel « Padre » Camacho, avec moi depuis quatre ans, qui donne énormément de son temps et qui a un rôle essentiel, d’écoute notamment, auprès des filles. Il sert de repère à tout le monde, il a énormément de valeurs que j’apprécie et je suis vraiment très content de pouvoir travailler avec lui. »

Nous avons également réalisé un petit trombinoscope des joueuses présentes que vous pouvez retrouver ICI.

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