Retour sur la rencontre entre le Grenoble Foot 38 et l’USBCO en trois temps : ce que nous avons bien aimé (The Good), ce que nous avons moins aimé (The Bad) et le fait du match (The Queen). Si lors de la victoire contre Rodez les motifs de grief avaient été durs à trouver, ce fut nettement plus facile cette semaine.

The Good

Le football que l’on aime

Ce vendredi, on a pu assister à une rencontre de football très agréable, entre deux équipes joueuses, avec des occasions, du drama et de la qualité aux quatre coins du terrain. Tout n’a pas été à jeter côté GF, loin de là, malgré la déception du résultat final et en face l’opposition a été de qualité. L’USBCO, au vu de ce qu’elle a démontré ce vendredi au Stade des Alpes, mérite assurément beaucoup mieux que son classement actuel. Les Nordistes ont affiché des intentions, et ce n’est pas si fréquent que ça de la part des équipes visiteurs. Les coups offensifs ont été joués à fond, les milieux n’hésitant jamais à se projeter vers l’avant. Il n’est ainsi pas rare d’avoir vu 5 ou 6 joueurs boulonnais proches de la surface iséroise. Même face à la furia iséroise de la 2nde période, l’USBCO ne s’est jamais arc-boutée autour de son gardien. Le pressing de Thil à 45m de ses buts pendant le temps additionnel, loin d’être isolé qui plus est, est à montrer dans toutes les écoles de football. Pas besoin de poser le bus pour bien et intelligemment défendre. Et que dire du duo d’attaque Koné – Niakaté, « rapide et percutant » pour Olivier Guégan, qui a su également parfaitement jouer dans les intervalles pour « emmerder » comme il se doit le bloc défensif isérois pourtant réputé solide.
On le dit sincèrement : quitte à ce que Grenoble lâche des points, on préfère que ce soit face à cette équipe de Boulogne.

Des recrues intéressantes

Première titularisation pour El Jadeyaoui, première entrée en jeu pour Boussaha. Le public du Stade des Alpes a pu observer les deux recrues hivernales. Bilan ? Tout ne fut pas parfait mais ce fut prometteur.
On commence par l’ancien joueur du RC Lens. Sa titularisation a-t-elle entrainé un passage au 4-3-3 ? Le manque d’automatismes avec ses partenaires et un profil nettement plus offensif qu’Elogo peuvent expliquer que Grenoble n’ait pas débuté en 3-5-2. Mais il a malgré tout été peu trouvé en première période, l’essentiel des offensives passant côté droit. Trop de déchets pour un joueur de son calibre mais, une fois qu’il sera mieux rôdé au collectif alpin, cela devrait nettement s’améliorer. En 2ème mi-temps, le changement tactique l’a obligé à davantage défendre, plutôt avec réussite à l’image d’un retour magistral pour annihiler une occasion boulonnaise. Il a rassuré sur sa capacité à évoluer dans un 352. Au final, « peut mieux faire » mais on sent qu’il devrait pouvoir régaler ses partenaires de bons ballons rapidement et écœurer quelques latéraux droits du National…

Lakdar Boussaha est rentré à la mi-temps. Comme la comparaison avec la première période de Belvito est inévitable commençons par ça. A notre sens, elle est pourtant hors de propos, les deux éléments n’ayant absolument pas évolué dans les mêmes conditions. On vous invite par exemple à comparer le nombre de ballons joués dans la surface adverse par les deux attaquants. En seconde période, Grenoble a joué plus haut, avec beaucoup plus de présence offensive (Sotoca en 2ème pointe, Gherardi souvent juste derrière). Un système beaucoup plus adapté pour un joueur de « surface ».
Ceci étant dit, même s’il s’est progressivement éteint au cours du deuxième acte, Boussaha a montré que c’était du lourd : hargne, sens du but (sa frappe en pivot ou son but, a priori justement, refusé), jeu dos au but, capacité à se libérer et à jouer dans de petits périmètres… L’ex buteur de Bourg-Péronnas devrait faire mal en National… à condition d’être mis dans de bonnes dispositions.

Pinto, simple flic ?

Déjà très régulier lors de ses apparitions lors de la première partie de saison, Steven Pinto Borges a monté d’un cran son niveau en 2018. On l’avait déjà vu au four et au moulin à Rodez, il a remis ça contre Boulogne. Une combativité de tous les instants à la récupération, souvent le rôle du premier relanceur, il a également parfaitement compensé côté droit quand l’équipe est passée à 3 défenseurs et il a confirmé qu’il était un très bon joueur de tête en réduisant le score, pour son premier but de la saison. Tout ça avec un brassard qui lui va définitivement très bien. Un joueur intelligent et hargneux qui se rend aujourd’hui indispensable dans le cœur du jeu, alors que la concurrence est rude au milieu au GF38.

The Bad

Le 433 en question

Steven Pinto Borges a expliqué en conférence de presse que ce n’était pas tant une question de système que de prestation collective. Force est pourtant de constater que ce sont à chaque fois les passages à un milieu densifié qui ont permis à Grenoble de hausser son niveau de jeu.
Relativisons un peu, offensivement la première période isérois a été correcte. Si Belvito a trop manqué de soutien dans l’axe pour être efficace en pivot (Coulibaly passant à côté de son sujet ce vendredi), l’équipe de Guégan a plutôt bien combiné, sur les côtés, principalement à droite où la paire Sotoca – Demba s’est illustrée.
Avec deux joueurs en moins au pressing par rapport à Rodez, les Grenoblois ne sont en revanche pas parvenus à perturber les relances rapides boulonnaises et se sont faits martyriser sur les contres visiteurs. Une densification de l’axe aurait également pu perturber davantage les percussions des milieux de l’USBCO qui ont souvent apporté le surnombre sur les phases offensives.
Petite précision : quand on parle du 352 c’est celui qui permet de rapidement basculer en 532. En deuxième période le GF38 a (logiquement) pris beaucoup de risques et a laissé des espaces en conséquences, même si le pressing a été plus efficace et a provoqué plus de déchets dans le jeu boulonnais.

Le côté gauche en question

Qui dit 433 dit par conséquent Bengriba positionné latéral gauche. Et la vitesse n’est aujourd’hui plus la première qualité du guerrier, qui a souvent eu du mal lors des 45 premières minutes face aux véloces attaquants nordistes, qui sont souvent passés par leur côté droit pour créer le danger.
Même si on a eu une ou deux combinaisons intéressantes avec El Jadeyaoui, Bengriba est également moins naturellement porté vers l’offensive que son pendant côté droit Abou Demba. D’où peut être également le déséquilibre constaté. Là aussi le passage à trois défenseurs a permis d’utiliser Selim où il est aujourd’hui le plus efficace.

Coups de pieds arrêtés : trop de munitions gâchées

Au moins une chose n’a pas changé en une semaine : la (mauvaise) gestion des coups de pied arrêtés. Grenoble a pourtant et des bons tireurs et des bons joueurs de tête. Alors oui le but est venu d’un corner, joué en deux temps, mais que de coup-francs, pourtant bien placés, et de coups de pieds de coin qui n’ont rien donné. Guégan insiste pourtant souvent sur leur importance pour débloquer une situation. C’est un mal endémique à Grenoble. Mais ça n’en reste pas moins très frustrant.

Centres en retrait : trop de munitions gâchées

Autre axe de travail à suggérer pour nos footballeurs préférés : le positionnement sur les passes en retrait.
Nous le disions, les Grenoblois se sont créés des opportunités dans le jeu lors des 45 premières minutes, souvent par l’intermédiaire de Sotoca côté droit mais également côté gauche. Des actions magnifiquement initiées qui se sont à chaque fois terminées par des passes en retrait dégagées par la défense boulonnaise. Des intentions, mais pas de conclusion. On vous voit venir « Belvito blablabla ». Oui, forcément, mais pas uniquement. Le passeur est tout aussi fautif que le(s) joueur(s) à la réception.. Peut-être que le jeu alpin est aussi désormais mieux « lu » par les adversairesMais cela reste quoiqu’il en soit un domaine qui n’a pas du tout fonctionné ce vendredi et par conséquent à améliorer. Au passagen quand on joue avec 2 pointes et un milieu offensif juste derrière, le passeur a aussi plus de solution en pareille situation.

Le GF38 mis hors-jeu

C’était déjà un problème aperçu lors des dernières réceptions en 2017. Belvito a été beaucoup trop souvent pris au piège du hors-jeu au cours de la première période. Manque d’attention, d’efforts, face à des défenseurs qui jouent bien le coup et autant d’offensives tuées dans l’œuf. Là encore il ne faut à notre sens pas pointer l’entière responsabilité sur l’ancien joueur du Red Star : c’est aussi une question de rythme imposé, de timing de passe…
Au final, l’animation offensive grenobloise en situation de possession reste très perfectible. Les Grenoblois ne sont jamais aussi dangereux que quand ils récupèrent haut et se projettent rapidement vers le but adverse. Mais, au Stade des Alpes, contre des équipes qui les attendent, cela ne suffit clairement pas.

The Queen : nul n’est prophète en son pays

Au Stade des Alpes, le GF38 n’y arrive pas. Neuf matchs, seulement deux victoires pour cinq nuls et deux défaites (et que 8 buts marqués, dont seulement 1 lors des 3 derniers matchs au SDA). Soit une moyenne de 1,22 points par match, presque deux fois moins qu’à l’extérieur (2,22). Le GF38 n’est que 12e du classement à domicile, et encore avec plus de matchs joués que la plupart des équipes qu’il précède.
Un constat « terrible » ? Non, un constat. Un constat frustrant, un constat qu’on souhaite rapidement ne plus tirer. Mais faut-il pour autant tomber dans le catastrophisme ? Non.
On aime bien répéter cette la palissade : les victoires du début de saison rapportent autant de points que celles obtenues à la fin du championnat (sous-entendu qu’il n’y a pas cette « période plus importante » qu’on cherche parfois à nous vendre, le « money time » d’un championnat).
Cela s’applique aussi parfaitement au cas de figure qui nous intéresse : les victoires à l’extérieur rapportent autant de points que celles à domicile et si le GF38 doit monter en ne gagnant plus chez lui jusqu’en fin de saison… Nous, on prend !

Petit coup d’œil également à la saison dernière. Déjà Châteauroux est monté avec 7 défaites, Quevilly avec 6 et le Paris FC a été barragiste avec 10. Grenoble en est à 3 alors qu’on a vient d’entamer la phase retour. Ça c’est dit.
Pour ce qui est du classement à domicile : Quevilly était 8ème avec 4 défaites sur sa pelouse. Châteauroux 9ème avec 5 défaites. Ça c’est dit aussi. Les deux équipes occupaient en revanche les deux premières places du classement à l’extérieur. Nul n’est prophète en son pays.

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