Les footballeurs grenoblois ont neuf orteils en Ligue 2 après leur victoire à Concarneau, conjuguée au match nul de Béziers à Chambly. Pourtant ce fut une nouvelle fois laborieux pour la bande à Guégan, lente à se mettre en route et à prendre la mesure des enjeux de son déplacement dans le Finistère. Retour sur ce succès avec nos trois points habituels : The Good, The Bad, The Queen. Ce qu’on a bien aimé, ce qu’on a moins aimé et notre fait du match.




The Good

Ils ne marcheront jamais seul

10 heures de route à l’aller, 10 heures de route au retour. Ils sont une petite trentaine de supporters grenoblois à avoir fait le déplacement jusqu’à Concarneau. On pourrait parler des « sacrifices » que cela demande mais le terme est trop péjoratif pour refléter la passion, les émotions de ces fidèles qui chantent pour leurs couleurs peu importe le stade, la division ou la météo. Indéniablement un gros + pour le GF38 tout au long de la saison. Et sur une montée qui se joue à quelques détails, à quelques points, c’est tout sauf anodin.

Dady, soldat fidèle

Tout un symbole que l’unique but du match à Concarneau ait été marqué par « Cisco ». Ce n’est pas le joueur le plus utilisé de la saison, loin s’en faut. Ce n’est jamais celui que les supporters FM réclament quand il n’est pas là. Et pourtant, Dady Ngoy est indispensable dans la vie d’un groupe, pour maintenir élevé le niveau d’une équipe. Jamais un écart quand il est sur le banc ou en réserve. Toujours là pour dépanner, être à 100% peu importe où on lui demande de jouer. Ce vendredi il a mis en application ces beaux préceptes. Il est rentré, il a frappé, il a marqué. Avant de ré-enfiler le bleu de chauffe. Déjà l’an dernier il avait fait plus que contribuer à la remontée de l’équipe lors des premiers mois de 2017.

Les Grenoblois ont encore du jus

En cette fin de saison, après un championnat usant, sur les plans physique et mental, les coéquipiers de Brice Maubleu ont encore les ressources pour bien finir leurs rencontres. En tout cas plus que leurs adversaires. Bousculé en première période, le GF38 a relevé (un peu) la tête au retour des vestiaires, a récupéré plus haut les ballons, a remporté plus de duels, a mis plus d’impact, s’est créé plus d’occasions…C’est un minimum quand on vise une montée nous direz-vous. Mais faut-il encore avoir les capacités de le faire ; vouloir et pouvoir sont deux choses différentes. Et les Grenoblois peuvent, c’est à souligner.

The Bad

Pas encore le Club Med

On va être honnête, lors des 25 premières minutes, on a eu l’impression d’assister à un match amical de pré-saison. Entre des Concarnois pas encore maintenus et des Grenoblois qui pouvaient aller chercher une montée en Ligue 2 dès ce vendredi, c’était pourtant à celui qui avait le plus la tête ailleurs. Le GF38 nous avait déjà laissé cette sensation lors de son match à Chambly. Est-ce lié aux déplacements, qui permettent moins de garder le groupe sous pression ? Est-ce lié au contraire à un trop plein de pression (la « peur de gagner ») alors qu’on se rapproche du dénouement du championnat ? Toujours est-il que Grenoble n’a pas su mettre les ingrédients pendant les 45 premières minutes du match.

Le milieu passe au travers

En lien avec l’élément ci-dessus on a vu du déchet, beaucoup trop de déchets. Derrière déjà avec encore quelques relances approximatives qui auraient pu être payées cash. Plus inhabituel, le milieu grenoblois est passé à côté de sa première période. Pinto Borges notamment, le meilleur Grenoblois du championnat à nos yeux, a commis beaucoup trop d’imprécisions. C’est toute la machine iséroise qui s’en est retrouvée grippée avec les circuits de circulation préférentiels HS. Et on ne peut même pas dire que c’est dû à l’incroyable pressing de l’USC (edit : on vous renvoie toutefois au très bon thread de @/Mycki_Boy sur twitter qui tend à démontrer le contraire). Non c’est Grenoble qui a déjoué. Comme les latéraux n’ont quasi pas eu d’apport offensif (le 1er centre digne de ce nom fut l’œuvre de Guégan dans les dernières minutes du premier acte), comme l’homme fort Sotoca a été quasi invisible en première période… On a sans doute assisté à une des pires mi-temps grenblois en matière d’animation offensive, et pourtant on en a vu des peu agréables à regarder cette année.
Quand on a dû mal à construire, on est tenté de balancer devant. Et le pauvre Maanane n’a pas eu un ballon exploitable du match. On ne lui jettera pas la pierre, il n’est qu’en bout de chaine, mais il n’aura pas sauvé sa saison sur ce match là.

Grenoble sait-il qu’il a le droit de tuer un match ?

On pose la question dans une double optique. Déjà Grenoble est incapable de creuser les écarts quand il mène au score. Ce n’est pas faute d’avoir des situations en contre mais elles n’aboutissent jamais. Le soucis c’est que le GF38 a tendance à reculer lors des fins de match et que ça lui (nous) cause quelques frayeurs. Systématiquement. D’habitude c’est Maubleu qui sort LA parade pour éviter la désillusion. Ce vendredi c’est un joueur concarnois qui a manqué le cadre, pourtant grand ouvert, dans les dernières secondes. Miraculeusement Grenoble paye peu son incapacité à savoir tuer les matchs. Attention toutefois car la place de 2ème n’est pas encore acquise. Il faudra AU MOINS un nul la semaine prochaine. Si on peut se permettre de donner un petit conseil : n’ayez qu’une chose en tête messieurs : la victoire. Ca vous évitera d’avoir à gérer une fin de match incertaine.

The Queen : Guégan a fait « trembler les murs »

On a lu beaucoup de critiques sur le technicien alpin cette saison. Sur ses compositions, sur sa tactique, sur son coaching. Certaines justifiées, d’autres qui nous ont semblé plus relevées d’attaques personnelles gratuites (le fameux anonymat des RS permet beaucoup de choses…). Il y a tout de même au moins deux choses qu’on ne peut pas lui enlever.
Déjà les résultats. La manière peut ne pas plaire, en revanche il a toujours rempli ses objectifs avec une probable deuxième montée de rang.
Ensuite ses qualités de meneur d’hommes, déjà présentes quand il est était ce milieu de terrain rugueux qui arpentait les pelouses professionnelles. Petit bémol : c’est dommage de ne pas avoir (pu, su ?) remonté ses joueurs comme des coucous AVANT le coup d’envoi du match à Concarneau. Cela dit, il a su trouver les mots à la pause pour insuffler un tout autre état d’esprit à ses joueurs. Son coaching s’est aussi révélé payant (but de Dady, bonne entrée de Belvito), même si cela relève un peu plus de la loterie. Le GF38 a montré un tout autre visage, une toute autre envie, a même su effacer quelques lacunes techniques avec des phases de jeu nettement plus intéressantes. Guégan a su désinhiber ses joueurs.

On ne sait pas de quoi l’avenir sera fait, mais dans ce championnat National cette force de caractère a suffi à mettre les Isérois aux portes de la Ligue 2.

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