Ce dimanche l’ASIEG disputera son 3ème tour de la Coupe de France et il lui faudra un exploit pour sortir La Motte. Les joueurs de Tony Livrieri pourront s’appuyer sur le passé d’un club qui a souvent brillé lors des différentes coupes auxquelles il a pris part. D’un club qui, il n’y a pas si longtemps que cela, défiait le Valence, alors en CFA2, d’Oumar Tchomogo, Logan Alphant ou Sylvain Flauto. L’exploit ne fut pas au bout mais les Grenoblois étaient sortis avec les honneurs de cette confrontation.
« La magie de la Coupe de France a eu lieu pour l’ASIEG, le 19 septembre 2010 », se remémore Sébastien Cuilla, capitaine ce jour là. « Nous évoluions alors en 1ère division de district, l’équivalent à la D3 aujourd’hui, et nous avons affronté Valence, pensionnaire de CFA2 (National 3), soit 6 divisions d’écart. »
Un gouffre. Pourtant les Grenoblois n’abordent pas ce match dans la peau d’une victime expiatoire. « Toute l’équipe y croyait après la saison que l’on avait réalisée l’année précédente. Après avoir éliminé plusieurs équipes d’Excellence et de Promotion d’Excellence, nous nous étions inclinés en finale de la Coupe de l’Isère. Alors pourquoi ne pas créer l’exploit cette année en Coupe de France ? »
En face, les Drômois ont sorti l’artillerie lourde. « Nous avons affronté énormément d’anciens professionnels, passés par le GF38 comme Oumar Tchomogo, Logan Aalphant, Ousmane Traoré… ou encore Sylvain Flauto, avec qui je me suis retrouvé dans le vestiaire des arbitres pour les consignes d’avant-match, et qui avait remporté la Coupe de la Ligue avec Gueugnon. »
Les consignes de Laurent Blachon, alors entraîneur de l’équipe : pas de but dans le premier quart d’heure, 2-0 à la mi-temps et 4-0 à la fin du match. . « Nous avons essayé de les suivre à la lettre. Le 5-4-1 mis en place par le coach nous permet comme vous vous en doutez de ne jamais sortir de nos 35 mètres… Notre « buteur » maison, Stef Lopez, un super joueur d’entraînement, a joué quasiment arrière latéral, tout comme Chris Pace et Manu Laconi. C’est d’ailleurs le seul match où ils n’ont pas râlé de jouer si bas… La double ligne nous a permis de les tenir à distance de notre portier Eddy Chiaramonte, mais à la 12ème minute, d’une frappe de 30 mètres extérieur du pied, le ballon s’envole dans la lucarne, 1-0. Un but de Ligue des Champions que le joueur n’a certainement jamais remis dans sa vie… Le second but intervient 6 minutes plus tard sur coup de pied arrêté. Le coup franc tiré à l’entrée de la surface est prolongé d’une aile de pigeon qui termine au fond des filets. C’est rageant de prendre deux buts pareil… Le premier objectif étant loupé, on s’est concentré sur les deux suivants (2-0/4-0). La mi-temps est sifflée à 2-0 après s’être bien défendu. Le coach nous félicite, pendant que les Valentinois se prennent une brasse monumentale par leur coach. »
« Aujourd’hui tu ne marqueras pas »
En seconde période les « Italiens » défendent. Beaucoup et bien. Valence fait le siège du camp de l’ASIEG pendant une trentaine de minute sans marquer. « On réussit même à remonter quelques ballon par l’intermédiaire de notre Pace, qui tente ses fameux petits ponts, ses dribbles qui nous ont tant de fois « tendus » mais qui ce jour-là nous ont fait du bien. J’ose placer un petit « aujourd’hui tu ne marqueras pas » à Oumar Tchomogo en plaisantant. Sur l’action d’après monsieur tente un ciseau retourné qui passe à deux doigts de la lucarne. Note à moi-même : parfois mieux vaut se la fermer (rires). »
Les Grenoblois sont même proches de réduire la marque et de relancer le suspense. « A 10 minutes de la fin coup-franc à l’entrée de la surface pour nous. Pace à la baguette. Le ballon part au-dessus du mur et prend la direction de la lucarne, le gardien est toujours au milieu de sa cage, battu… Mais l’angle de la cage vient les sauver. Et si…. Et si nous étions revenus à 2-1, et si on avait réussi à les faire douter un peu plus ? Et si… deux mots pour qualifier cette magie, la magie de la Coupe de France ! »
Score final 2-0. Les Grenoblois sortent la tête haute. « Ce match a été déterminant dans notre saison, il nous a permis d’être soudé, et de nous montrer que défensivement nous avions vraiment des joueurs de qualité, et que collectivement, nous étions vraiment capables de faire du mal aux adversaires. La saison s’est d’ailleurs soldée par une montée en Promotion d’Excellence. La force du groupe, c’était notre jeunesse, la bonne ambiance et une bande de copains. »
Des valeurs qui font aujourd’hui toujours partie de l’ASIEG. Alors exploit possible ? Qu’en pense Sébastien ? « l y a seulement deux divisions d’écart, donc on ne peut pas parler d’exploit. Mais pour moi une chose est sûre, c’est que s’ils ont l’envie, le mental et la persévérance que nous avions lors de ce fameux match, ils passeront certainement. A l’époque, nous n’avions qu’un seul joueur qui avait connu le niveau régional, Christophe Mangione. Aujourd’hui ils ont d’excellents joueurs comme Geoffrey Sattler ou Jean-Louis Livrieri qui ont connu la DHR avec Gières et quelques joueurs ayant évolué à Echirolles également. Et puis qui dit 4ème tour dit maillots… une chose encore une fois anecdotique pour les joueurs de Régional qui en ont quasiment chaque année, mais qui est un réel objectif pour toutes les équipes de district qui rêvent de ces maillots et de vivre des moments inoubliables en recevant un gros ! »
En tout cas dimanche, nous on y croira !!! #ForzaASIEG
A Grenoble, stade Vercors, Valence (CFA2) bat ASIEG (1ère div.) 2-0 (mi-temps : 2-0). Arbitre : M. Delalex. 180 spectateurs environ.
Buts : Terzian (12′), Leglène (18′)
ASIEG : Chiaramonte, Scatamacchia, Scaringella, Cuilla (cap.), Avé, Fievet (Hourlier, 80′), Mangione (Berriot, 70′), Benmaza, Lopez, Laconi, Pace (Renard, 75′). Entraîneur : Laurent Blachon.
AS Valence : Choppick, Geslin (Alphant, 68′), Traoré, Terzian, Leglène (Mezni, 46′), Saïss, Denizer, Tripier, Dimech, Flauto (cap.) (Fergier, 57′), Tchomogo. Entraîneur : Fabien Mira.