La « Tribune Ouest Grenoble », via trois représentants du groupe ultras du Red Kaos 1994, a tenu ce mercredi 12 novembre une conférence de presse pour évoquer leur crainte sur l’avenir d’un club qu’ils estiment être en « crise existentielle »
Le rendez-vous était original, voir inédit. Sur la forme, il a été très réussi avec des interventions claires et des réponses à toute les questions. Sur le fond, on vous laissera en juger, mais là aussi on sent que le sujet est « maîtrisé ».
Pendant un peu plus d’une heure, « Squale », « Silvio » et « Gerby » (dans le mouvement ultras, les « surnoms » sont la norme) sont intervenus et ont répondu aux questions des journalistes présents autour de la thématique « quel avenir pour le GF38 de Stéphane Rosnoblet ».
Ils ont d’abord exposé leurs craintes en trois temps : « Infrastructures et politique sportive », « Organisation interne et ancrage sur le territoire » et « Relation avec les supporters et histoire du club ». Avec un même constat : la situation se dégrade à tous points de vue. Et un principal regret : après trois ans de discussion en « off » avec le président du GF38 Stéphane Rosnoblet et les dirigeants du club alpin, rien n’avance.
« Cette crise se veut existentielle, institutionnelle et elle structurelle » a introduit Gerby « Il y a un désamour qui s’installe autour du GF38 notamment dans les yeux des supporters les plus fidèles, et l’affluence au Stade des Alpes en est le marqueur. ». Si l’affluence au Stade des Alpes est globalement en baisse depuis de nombreuses saisons, la tendance s’est en effet nettement accentuée ces derniers mois avec désormais de nombreuses affiches sous le seuil des 3000 spectateurs, soit moins que beaucoup de matchs de National ou de ce qu’on appelait alors le CFA.
La première partie de l’intervention des supporters grenoblois a aussi permis d’évoquer la question du (futur ?) centre de formation et d’entraînement de la Côte Saint-André et de l’actuel centre de la Poterne ainsi que la politique de « club tremplin » du GF38 qui ne permet pas de créer du lien avec le public et d’avoir des résultats sur la durée. Une première partie que vous pouvez écouter dans la vidéo ci-après.
La deuxième partie de l’intervention a mis en avant le manque de moyens humains mis en œuvre pour travailler sur l’attractivité du GF38. « Beaucoup de profils de salariés sont jeunes, inexpérimentés, parfois stagiaires ou alternants, » constate « Silvio » qui également revenu sur la question de l’ancrage dans le territoire dans la vidéo à regarder ci-après.
La dernière partie consacrée aux relations avec les supporters et à l’absence de transmission (et de respect ?) de l’histoire du club a également mis en avant un certain nombre de « dysfonctionnements », de l’augmentation des tarifs au stade, qui font de la tribune populaire une des plus chères de Ligue 2 pour un nouvel abonnement, à une méconnaissance profonde (et volontaire ?) de l’histoire du club.
Les représentants de la Tribune Ouest Grenoble ont également répondu aux questions de journalistes présents et évoqué quelques pistes de réflexion – l’ouverture de capital notamment – pour un avenir qu’il craigne compliqué si l’immobilisme, voir la régression, de « leur » club, pour lequel ils vibrent, parfois souffrent, au quotidien, se poursuit. La balle est désormais dans le camp du président Stéphane Rosnoblet, du directeur général Max Marty, du directeur des services Stéphane Brun et des autres têtes pensantes du GF38. Leurs supporters ne semblent plus vouloir patienter.



