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A quelques heures de retrouvailles (très) attendues sur la planète Ligue 2, entre Olivier Guégan et le Grenoble Foot 38. L’un des artisans de la remontée grenobloise dans le monde professionnel revient sur son passage à Grenoble, son départ et son nouveau projet avec Valenciennes.
Q: Comment est-ce que vous abordez votre retour à Grenoble ?
Olivier Guégan : « On va le prendre comme un match important pour nous. Plus on approche du money-time, plus les matches sont importants et plus les points sont importants. Donc on l’aborde avec beaucoup de confiance et l’envie de faire un bon résultat pour rester dans la partie haute du classement. »
Q: Vous êtes à huit points de cette cinquième place, tout est encore faisable…
OG : « Le championnat est très indécis. Tout le monde est en capacité de battre tout le monde et c’est vrai que rien n’est figé. Il faut continuer à être très ambitieux. Donc on vient à Grenoble avec beaucoup de détermination.
Q: Depuis le match aller (2-0 pour Grenoble), l’équipe a bien changé. Comment vous les sentez ces Grenoblois ?
OG : « Au delà de Grenoble, ça va aussi dépendre de nous, de ce que nous serons en capacité de proposer sur ce match là. Le GF est une équipe qui est dans le ventre mou du classement et c’est une équipe qui a des joueurs de qualité. Il faudra être très méfiant. C’est une équipe qui n’est pas récompensée par rapport au contenu de ses matches. Mais je le répète, ça va dépendre surtout de nous. Il faudra aller chercher la gagne. On en a besoin. Nous devrons confirmer notre bon match face à Ajaccio, où on aurait mérité de l’emporter et où on a fait un match nul très cohérent. »
Q: A quelle genre d’équipe vous pensez que vous allez vous confronter ?
OG : « Le système de Grenoble change peu. Un 4-2-3-1 avec (Moussa) Djitté devant et (Jessy) Benet en 10. Une équipe qui essaye de jouer. Il faudra museler ses points forts qui sont, je le répète, Djitté et Benet. Et puis appuyer là où ça fait mal. C’est ce qu’on va essayer de faire vendredi et c’est ce sur quoi on a travaillé toute la semaine. »
Q: Personnellement, ce sera un match particulier pour vous ? Ici, les supporters savent très bien ce qu’ils vous doivent.
OG : « (Rires) C’est vrai que j’ai passé deux années fantastiques dans ce beau club. Je suis arrivé avec plein d’énergie, plein d’envie, d’ambitions. C’est vrai que prendre l’équipe qui végétait en CFA (National 2), et deux ans après l’avoir remis dans le monde professionnel c’est une grande fierté. Pas que pour moi attention, aussi pour mes joueurs qui m’accompagnaient et pour une partie du staff qui est encore aujourd’hui en place. Durant ces deux années fantastiques on a créé beaucoup de liens, toujours ancrés dans ma mémoire. Et je n’oublie pas ces supporters qui nous ont soutenu pendant ces deux ans et qui nous ont permis de vivre deux années extraordinaires. Faire deux montées de suite dans des championnats aussi durs, en ayant mis des joueurs comme (Florian) Sotoca, (Fernand) Mayembo et d’autres en vitrine. Ce qui leur a permis de devenir des joueurs importants dans des clubs importants, c’est une fierté. Et puis je n’oublie pas les garçons qui m’ont suivi et ceux que je vais retrouver. Ce ne sera que du positif pour moi… même s’il y a une procédure qui est en cours. Au delà de ça, je retiens surtout les moments sportivement fantastiques que j’ai passé avec mes joueurs et une partie du staff. »
Q: C’est une date que vous aviez coché sur votre calendrier ? Au même titre que Malek Chergui ou encore Maxime Spano-Rahou…
OG : « Franchement non. Bien sûr que je reviens au Stade des Alpes avec beaucoup de plaisir et de positif. Bien sûr qu’il y a beaucoup de personnes que je vais avoir à cœur de revoir. Mais maintenant je suis dans le projet valenciennois. Je souhaite pleins de bonnes choses à Grenoble mais je nous souhaite pleins de bonnes choses à nous pour continuer de faire progresser, avancer, grandir ce club qu’est Valenciennes. »
Q: Quel est votre point de vue sur le GF38, en Ligue 2 depuis deux saisons maintenant ?
OG : « L’année après moi, l’équipe ressemblait beaucoup à ce qu’on avait proposé en National. Notamment les six premiers mois. Avec des garçons comme (Florian) Sotoca qui émergeaient. Maintenant c’est l’équipe de Philippe Hinschberger. J’ai tendance à dire que les équipes ressemblent à leurs entraîneurs. C’est là qu’on voit la patte de l’entraîneur, le travail qui est fait en amont. C’est une équipe qui est joueuse, qui est bien placée. Elle est dans le ventre mou, mais si elle fait une série, elle peut espérer quelque chose. »
Q: C’est un hasard de les retrouver là ?
OG : « Pas vraiment. C’est un championnat où tout le monde est en capacité de battre tout le monde. Le dernier est capable de battre le premier. On le voit, l’année dernière le Paris FC faisait les barrages, cette année ils sont en difficulté. Orléans finit 7e ou 8e l’année dernière, là ils sont derniers. C’est un championnat où ces gammes de clubs mettent leurs joueurs en vitrine et derrière ne sont pas en capacité de les garder pour continuer à construire. C’est le plus dur d’avoir de la cohérence dans l’effectif. D’arriver à le faire progresser, d’arriver à le garder aussi. Il faut que ce soit une volonté commune de tout le monde dans le club après aussi. Le plus dur, que ce soit pour Grenoble mais aussi surtout pour nous à Valenciennes, c’est d’arriver à garder nos forces vives de l’effectif et d’apporter de la qualité pour ambitionner de grandes choses pour la suite, avec des écuries qui sont programmées pour jouer la montée comme Lorient, Lens, Le Havre, Guingamp… Et on voit que c’est pas facile pour tout le monde. Championnat très intéressant mais très dur et très régulier pour espérer des choses. »
Q: Quel regard vous avez sur cette fin de saison ? Cela peut se dynamiter entre la 5e et la 9e place ?
OG : « Je pense que rien n’est figé sur les huit premières places. De nous jusqu’à Lorient, même si je pense que les deux premières places vont vite se décider. Ce n’est qu’un question de série. Si on enchaîne une, deux ou trois victoires, on peut très vite se repositionner dans le haut du classement. A l’inverse, si on enchaîne un, deux ou trois mauvais résultats, on retombe dans l’anonymat. C’est un championnat qui est fait de série et où il faut être régulier dans la performance. Il reste trois matches avant la trêve internationale, et après il restera huit matches. Là on sera dans le money-time. Jusqu’à la trêve tout reste possible pour beaucoup d’équipes. Dans la dernière phase, ce sera une autre pression. Ce sera complètement différent. Nous, notre objectif, pour les trois prochains matches, c’est de continuer d’avancer et de rester à portée des cinq premières places. »
Q: C’était le projet que vous aviez trouvé à Valenciennes, en arrivant cet été ?
OG : « Non. Je partais de loin. Un projet quasiment neuf. De zéro. Avec un nouveau staff et un effectif à reconstruire. En arrivant, je n’avais que douze joueurs sous contrat. On a construit, patiemment. C’était super intéressant. J’ai pu faire venir les joueurs que je voulais. On a travaillé, on a créé un état d’esprit et une mentalité de travail et de gagne. Puis on a mis en place un projet de jeu que les joueurs ont validé à travers un investissement total. C’est ce que j’ai pu faire à Grenoble aussi. Ca y ressemble beaucoup. Pas dans les mêmes divisions mais ça ressemble à ce que j’ai vécu au tout début de mon histoire avec Grenoble. »
Q: Quelles sont vos ambitions avec Valenciennes ? Vous vous voyez rester longtemps dans ce club ?
OG : « Le métier d’entraîneur est tellement impitoyable. Anticiper fait partie du métier d’entraîneur et de dirigeant. Mais se projeter plus loin que cette fin de saison, ce n’est pas ma priorité. Ma priorité des priorités c’est le match qui arrive. Bien sûr, j’essaye d’anticiper la composition de mon staff, de mon effectif, de la prochaine préparation mais je suis surtout centré sur les trois prochaines échéances qui arrivent. »
Q: Petit clin d’oeil. Est-ce qu’il y a un joueur grenoblois que vous prendriez à Valenciennes, qui rentrerait dans votre système…
OG : « (Coupe.) Ah plusieurs ! Plusieurs. (Rires) Je peux dire (Moussa) Djitté, je peux dire (Jessy) Benet, je peux dire (Arsène) Elogo, je peux dire (Eric) Vandenabeele. Voilà, des joueurs que, notamment les trois derniers, j’ai côtoyé et qui progressent bien. Mais oui, il y a des joueurs intéressants et qui sont à Grenoble mais ils appartiennent à Grenoble. Donc, il faut qu’ils fassent tout pour les garder… (Rires.) »
Entretien réalisé par téléphone le mardi 3 mars 2020 par Diego Luis