Natif de Grenoble, Julien Deletraz est désigné capitaine dès son (second) retour au club en 2016. Le milieu de 31 ans (qui aura 32 ans le 9 décembre) apprécie ce come-back dans « son club de cœur » avec lequel il vient de vivre une montée « mémorable et géniale ». Sa carrière, la saison, mais aussi son avenir avec Grenoble…Il l’aborde dans cette interview avant le match de ce soir face à Chambly.


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Tu as 31 ans, bientôt 32. Quel regard tu portes sur la première partie de ta carrière ?

Je me dis que le temps passe vite (rires) ! Ma carrière footballistique est bientôt terminée…En tout cas, c’est un pur plaisir de faire ce métier, en espérant que ça dure encore un peu. Ça dépendra des possibilités qui s’offrent à moi.

Tu as joué à des postes différents, notamment milieu ou défenseur. Tu penses reculer d’un cran lorsque tu ne pourras plus faire tous les efforts au milieu ?

Pour être honnête, je n’y ai pas du tout encore réfléchi. En jeune, j’ai joué latéral. Après, quand tu es jeune, tu joues quel que soit le poste qu’on te donne (rires). À Tours je jouais latéral. Ensuite, je suis revenu au milieu et je suis toujours resté à ce poste (il a aussi fait tout une saison au poste de latéral droit lors de son premier retour à Grenoble, ndlr).

Pourquoi partir de Grenoble, et revenir après ?

La toute première fois, j’avais 20 ans. Je naviguais entre les pros et les jeunes. Et je n’ai pas signé finalement. Je suis parti à Tours et l’année où j’arrive, on monte en Ligue 2. Mais la saison suivante, c’est plus compliqué. Je tente donc l’aventure à Singapour, avec une équipe française (L’Étoile FC). Après, j’ai dû revenir en décembre à la fin du championnat. Juste après, je n’ai pas retrouvé de contrat. En juin 2011, je signe à Rodez. À ce moment, je pouvais revenir avec Grenoble. C’est l’année où le club dépose le bilan. Olivier Saragaglia sondait un peu les anciens pour savoir qui pouvait revenir. Mais je m’étais déjà mis d’accord avec Rodez. Après je reviens une nouvelle fois à Grenoble, mais on ne réussit pas à monter…

Et là, tu pars à Jura Sud…

Oui, le club voulait du changement suite aux deux échecs consécutifs pour monter. Mais à la fin des deux ans avec Jura Sud, Max Marty me propose de revenir.

Avec un projet plus intéressant ?

Le projet a toujours été le même, avec l’objectif de monter et retrouver un statut professionnel. Mais le club voulait repartir avec d’autres personnes cette fois pour atteindre ses objectifs.

Pour revenir à 2010, c’est quand même particulier de partir à Singapour, en S League. Là-bas, tu remportes deux titres.

Oui, on gagne la Coupe de la ligue et le championnat pour la première édition. Ça a vraiment été une superbe expérience. Le foot là-bas est très différent, il est moins développé forcément. Ce que je retiens avant tout, c’est d’abord la superbe expérience humaine. J’ai joué avec Brice Morandini, formé à Lyon, Loïc Leclercq, formé à Lille…Il y avait une majorité de joueurs qui voulaient vivre autre chose et surtout à l’étranger. C’était une occasion unique pour des mecs qui avaient plus ou moins réussi en France. On venait tous un peu pour les mêmes motivations, donc vraiment une bonne année là-bas. En plus, oui, on gagne deux titres.

Pourquoi ne pas avoir tenté de rester à l’étranger ?

Ça s’est terminé bizarrement et vite. Mais si j’avais pu continuer là-bas…j’y ai réfléchi mais bon, il n’y avait plus de contrat, donc plus de revenus (rires). Alors retour en France en décembre où je ne trouve rien. Ce n’est qu’en juin que je signe à Rodez.

Cette fois, tu es pour de bon à Grenoble ?

On verra, je suis en fin de contrat à la fin de l’année. Le football moderne est très instable. En tout cas, si j’avais pu faire toute ma carrière à Grenoble, je l’aurais faite. En plus, avec la montée de l’année dernière…C’est un plaisir de jouer pour le GF.

« Maanane peut refaire cette année ce qu’il a réalisé la saison dernière »

Vivre une nouvelle montée donc, c’est forcément dans ta tête. Et en rêvant, pourquoi pas de la Ligue 1 ?

Oula ! La Ligue 1…C’est loin ! Après pourquoi pas, ça s’est déjà vu des équipes qui montent plusieurs fois d’affilée (rires).

Déjà, vous êtes bien placé pour la Ligue 2.

Oui, mais le championnat sera serré jusqu’au bout. À chaque journée, il y a des surprises, tout le monde peut battre tout le monde. Donc, ce seront les plus réguliers qui monteront. Le plus dur reste à faire.

Avec le retour de Maxime Spano Rahou et Raphaël Gherardi, l’effectif du GF38 est impressionnant pour une équipe de National…

C’est forcément un plus. On n’a jamais eu un effectif complet depuis le début de l’année. En plus, dans la période hivernale, les petits « pépins » physiques ont tendance à être plus nombreux. On aura besoin de tout le monde pour monter.

Toutes les équipes qui se sont exprimées sur le sujet disent que Grenoble est favori de National, c’est vrai, on peut dire que Grenoble est favori ?

Non, je ne pense pas, on est promu. Mais on va jouer notre carte à fond. Il y a des équipes comme le Red Star, Laval quand même…En plus, pour l’instant, je pense que certaines équipes ne sont pas à leur place. Le classement va énormément bouger dans la deuxième partie de saison et actuellement, il ne reflète pas le niveau réel des équipes je pense.

Quand tu es revenu d’ailleurs, tu as été désigné capitaine par Olivier Guégan. Pourquoi toi ?

Franchement, je ne sais pas, c’est le coach qui choisit. Et il me le donne. Alors pourquoi ? parce que je suis un des anciens ? je ne sais pas. Après, on est plusieurs, quand je ne joue pas, c’est Steven (Pinto Borges) ou « Ibou » (Ibréhima Coulibaly). Mais c’est sûr que ça me fait plaisir.

Pour revenir dans l’actualité, il y a eu une intrusion dans les locaux du centre d’entraînement du GF. Ça peut perturber l’équipe ?

Franchement, on en a juste parlé deux minutes. En plus, ils ne sont pas allés bien loin dans les locaux. Mais ça ne va pas nous perturber, ce sont des aléas de la vie. Après, c’est peut-être un peu embêtant parce que c’est notre lieu de travail. Mais pas au point de perturber l’équipe.

Edwin Maanane est en difficulté cette année, après une grosse saison l’année dernière. Comment le vestiaire peut contribuer à aider un attaquant à retrouver la confiance ?

On continue de l’encourager, on le soutient. Ce qu’on lui dit souvent ? Que ce qu’il a fait l’année dernière, ce n’est pas arrivé par hasard. Donc, il peut le refaire cette année. Il continue de travailler. Je pense qu’il lui manque un déclic.

Sinon, pas trop déçu du tirage de la Coupe de France ?

Le tirage est un peu décevant, oui. On veut toujours recevoir et affronter un gros comme une « Ligue 1 ». Là, on va se déplacer chez une CFA2 ou Ajaccio (Grenoble affrontera soit le Gazelec Ajaccio ou l’AS Gemenos (N3), club basé près de Marseille). Mais ce ne sera pas facile, il faudra passer ce tour.

Comment tu vois le match face à Chambly, un mal classé ?

Avranches était aussi mal classé et ils ont mené au score chez nous.  Ça sera un match difficile, d’une part parce qu’il est programmé à 20h et avec le froid…on ne sait pas si le terrain sera gelé par exemple. Donc il faudra se méfier.

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