Grenoble, deuxième, accueille Troyes, leader de Ligue 2, ce mardi soir, pour le compte du 17ème acte du championnat. Une affiche séduisante entre deux équipes joueuses, avec pour enjeu une place sur le trône pendant la trêve des confiseurs.
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Deux absents de poids
Ils ont parait-il toujours tort et comptons sur leurs coéquipiers pour donner crédit à cette maxime ce mardi. Mais à quelques heures du coup d’envoi de ce duel au sommet du championnat, on ne peut que regretter l’absence de Yoric Ravet (blessé) et Florian Tardieu (suspendu). Deux joueurs « plus », pour reprendre l’expression qu’aime employer Philippe Hinschberger.
Le Grenoblois est un accélérateur de jeu hors-pair. Il va et voit vite, parfois « même plus vite que ses coéquipiers » s’amusait son entraîneur il y a quelques jours. De retour cet été dans son club formateur, Ravet s’est vite révélé un élément indéboulonnable du 11 alpin, avant tout là pour faire briller ses camarades même si son but à Caen a rappelé qu’il n’était pas maladroit face au but.
Le Troyen occupe lui la base du losange au milieu de l’ESTAC. Il est à la manette à la construction des phases offensives mais aussi sur les phases de transition attaque/défense. Son absence sera un gros manque pour Laurent Batlles et entraînera peut être une réorganisation tactique.
Une ambition qui paye
Abordons le point tactique, justement. L’ESTAC évolue le plus souvent dans un 343 losange (avec donc Tardieu en pointe basse) magnifié par le Barca de Cruyff mais beaucoup plus inhabituel dans l’Hexagone, a fortiori en Ligue 2. Un dispositif ambitieux risqué mais qui paye : les coéquipiers de Jimmy Giraudon sont invaincus depuis 12 journées. C’est un jeu de position, avec de nombreuses solutions au cœur du jeu pour le porteur du ballon. A la perte de balle, les Troyens se repositionnent rapidement en 361 avec des ailiers capables de fournir un gros travail défensif. Troyes opère alors un très gros pressing pour remettre le pied rapidement sur le ballon.
Depuis le coup d’envoi de la saison, la formation de Batlles a une possession de plus de 60%. Cette dernière a même pu grimper à 80% sur certains matchs. Ce système est très énergivore et – et c’est un constat qui vaut un degré moindre pour Grenoble – l’équipe de l’Aube n’est sans doute pas première par hasard la saison où l’on peut opérer 5 changements par match.
Le GF38 a les bons profils
Grenoble a pourtant quelques éléments à faire valoir pour embêter le leader ce mardi au Stade des Alpes. Allons même jusqu’à écrire que le GF38 est, sur le papier, l’équipe idéale pour contrer Troyes. Hinschberger dispose déjà de défenseurs latéraux qui ont le coffre pour répondre physiquement à l’activité des ailiers de l’ESTAC, et même d’une cartouche sur le banc (très probablement Abdallah) si besoin. Il a ensuite des ailiers capables de répéter les efforts défensifs et ce repositionnement constant va être important pour ne pas être submergé par le nombre au milieu. Enfin les Isérois ont les profils techniques pour se sortir du gros pressing que va imposer l’ESTAC à la perte de balle. Perez, Benet et à un degré moindre les défenseurs centraux, vont jouer le rôle principal à nos yeux ce mardi soir.
Grenoble va avoir deux options à la récupération du ballon :
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jouer vite en profondeur : avec son 343 l’ESTAC peut rapidement être mis en difficulté sur les transitions défensives si son pressing est cassé
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mettre le pied sur le ballon pour user davantage Troyes et souffler aussi, pour ne pas que courir derrière la balle tout au long du match.
Dans les deux cas c’est d’abord techniquement que les Isérois devront faire la différence. A charge bien sûr pour les coéquipiers du porteur du ballon de proposer des solutions ou de créer des espaces. Mais avec ce que l’on voit depuis le coup d’envoi de la saison on ne fait pas de soucis pour ce dernier point.
La qualité de la pelouse pourrait gâcher un peu le spectacle mais on devrait assister à du beau football ce mardi soir au Stade des Alpes. Entre les deux meilleures équipes du championnat mais aussi deux des formations qui proposent le jeu le plus attrayant (avec Clermont pour compléter ce podium).
Les compositions possibles :
GF38 (433) : Maubleu (cap.) – Gaspar, Monfray, Nestor, Mombris – Perez, Pickel, Benet – Semedo, Anani (ou Djitté), Diallo.
Troyes (343) :Gallon – El Hajjam, Giraudon (cap.), Salmier – Kouamé, Barthelmé, Dingomé, Chambost – Raveloson, Saint-Louis, Touzghar.
La conférence de presse d’avant match :