Les footballeurs du Grenoble Foot 38 accueillent le promu Queuvilly Rouen ce samedi 21 août 2021, pour le compte de la cinquième journée de Ligue 2. Un retour au Stade des Alpes drapé d’une position de lanterne rouge et du statut de seule formation à n’avoir pas encore inscrit le moindre but cette saison. La recette concoctée par Jacobacci depuis le début de saison peine à convaincre. L’occasion semble parfaite pour proposer d’autres ingrédients.
Le discours du « 1-0 » a mal vécu
« On a un entraîneur qui préfère nous voir gagner 1-0 que 5-4 ». Les mots estivaux du capitaine Brice Maubleu résonnent lourdement depuis le coup d’envoi du championnat. Pas tant pour leur dimension anti-spectaculaire, même si ils nous semblent éloignés du projet vendu par le club ces dernières années. Mais davantage pour l’impact très négatif sur les résultats du début de saison.
Le GF38 est une des équipes qui frappent le moins (et qui cadrent le moins par la même occasion) de Ligue 2. De ce point de vue là, la volonté de jouer en bloc très bas pour avant-tout éviter d’encaisser un but est une franche réussite : aucun risque de voir les joueurs de Jacobacci inscrire 5 buts dans un match.
Le hic, il est double. Déjà, les Grenoblois ne parviennent pas à en marquer un. A leur décharge ils ne maîtrisent pas toujours tous les critères, à l’image du but refusé à Anani à Auxerre, et ont parfois manqué de réussite (penalty manqué de Ravet à Niort).
La gestion des coups de pied arrêtés, sur lesquels Jacobacci compte BEAUCOUP pour marquer, n’est guère plus concluante. Chez les Chamois, le GF38 n’a réussi à place aucune frappe (pied ou tête) consécutivement aux corners ou au coup-francs.
Ensuite, en ce début de saison des erreurs défensives ont plombé le « clean sheet ». Penalty concédé, mauvaise relance, oubli de marquage… Si la défense iséroise est plutôt montée en régime, il y a toujours eu un petit grain de sable jusque là. Dans le rugby on dit que « le jeu appelle l’erreur ». En appliquant une tactique très restrictive sur le plan offensif, Grenoble se met d’autant plus à la merci de la moindre de ces erreurs.
Déséquilibre et équilibre
Le GF38 a pratiquement réussi à se créer autant d’opportunités en 30 minutes à 10 à Niort que sur trois matchs et demi auparavant. Jacobacci a expliqué en après-match que son équipe devait prendre des risques. Effectivement. Mais le sous-entendu est presque péjoratif.
Son équipe a surtout réussi à déséquilibrer un adversaire en supériorité numérique. Ce qu’elle n’était jamais parvenue à faire jusque là, même face à un Guingamp à 10. Comment ? Avec des latéraux enfin moins bridés. C’est tout sauf anecdotique que ce soit Abdallah qui provoque le (très généreux) pénalty. Avec un soutien plus proche d’Anani en passant à deux devant là où les ailiers dauphinois passent plus de temps dans leurs propres 35m que dans ceux de l’adversaire depuis le coup d’envoi du championnat. Avec des défenseurs centraux qui ont dépassé leur fonction en cassant les lignes niortaises balle au pied ou par des passes. En jouant un football moins stéréotypé, tout simplement. Tout est finalement question d’équilibre et de déséquilibre plutôt que de « risques ».
Avant Paris le discours de Jacobacci était déjà clair sur ses intentions « pas de risques en zone 1 et 2 mais on doit prendre des risques en zone 3 (= 35m adverses) parce qu’on sera en infériorité numérique ». Après quatre journées, la dure réalité des résultats et du déroulement des matchs semblent lui donner tort. La dernière demi-heure à Niort, où son choix tactique est à saluer, va-t-elle entraîner une évolution dans son approche des rencontres ?
Un nouveau terrain de jeu
Le timing semble parfait pour ça. Grenoble retrouve son stade des Alpes et une pelouse flambant neuve qui a été vantée par tous ces derniers jours. Le billard alpin est un terrain de jeu idéal, littéralement. Les longs ballons vers Anani pour faire remonter le bloc peuvent rester ponctuellement utiles mais on espère voir autre chose dans les intentions et dans la réalisation.
Un « on » qui intègre le public du SDA. Et c’est une donnée à prendre en compte dans nos espoirs de voir un peu de « folie ». Car cet espoir est partagé par des supporters qui commencent déjà, et légitimement, à s’inquiéter, si ce n’est gronder, des prestations des coéquipiers de Loic Nestor depuis le début de la saison.
Avec son 12ème homme derrière, face à un promu que l’on annonce en difficulté physiquement (enchaînement des matchs, effectif très réduit – QRM ne se déplace qu’à 17 avec des jeunes dans le groupe…) et avec une puissance de feu considérable sur le papier (Correa, Anani, Ravet, Henen, Diallo) on ne comprendrait pas que la formation de Jacobacci soit timide voir restrictive dans le jeu et n’impose pas un fort rythme ce samedi soir.
Le technicien imagine « un nouveau départ ». Il a lui aussi les clés pour permettre à ses mots de devenir une réalité. Peu importe le sens qu’on souhaite leur donner…
Les compo' probables pour #GF38QRM selon le Dauphiné et L'Equipe pic.twitter.com/dVq8ZrnYLC
— Métro-Sports (@MetroSports_fr) August 21, 2021
[…] prestations solides et s’est comporté comme le patron de l’arrière-garde alpine. A Niort, une fois le GF38 réduit à 10, on l’a même vu prendre un peu plus de responsabilités dans la construction des phases […]