Grenoble manque-t-il de fraîcheur physique et mentale en cette fin de saison ? Alors que certains cadres n’ont une nouvelle fois pas répondu présent, les entrants ont indéniablement apporté quelque chose face Clermont. Peut-être de quoi offrir des pistes de réflexion avant le déplacement chez l‘AJ Auxerre.

Un staff pas figé sur une hiérarchie

C’est un peu moins le cas lors l’équipe retrouve un rythme d’un match par semaine, mais Philippe Hinschberger et son staff n’ont jamais hésité à faire tourner cette année. Gaspar et Ravet ont ainsi goûté au banc lors des dernières journées et les rotations ont souvent concerné d’autres postes.

27 joueurs ont été utilisés depuis le coup d’envoi de la saison. Quelques uns de manière anecdotique (Mbina, Renoud), d’autres très ponctuellement (Sylvestre-Brac, Cissé) mais ils sont tout de même 21 à avoir engrangé au moins 800 minutes de jeu (L2 + Coupe) cette saison.

C’est plus rare mais on a aussi vu l’entraîneur grenoblois procéder à des changements très rapidement l’image de la sortie de Gaspar dès la pause samedi dernier. On pourrait espérer mieux à ce niveau là mais le banc grenoblois n’est pas frileux sur la question.

L’exemple Belmonte

Si beaucoup de joueurs ont du temps de jeu, tous ne sont toutefois pas logés à la même enseigne. Il y a ceux clairement intégrés dans la rotation ou qui ont du temps de jeu chaque semaine (Anani, Diallo et à des degrés moindre Straalman, Abdallah, Néry, Tapoko et Henen) et ceux qui, pour des raisons diverses, se présentent en cette fin d’année avec moins de minutes de jeu dans les jambes (et dans la tête ?).
Le cas Anthony Belmonte est particulier puisqu’il est devenu un titulaire indiscutable. Justement, c’est ce qui nous semble intéressant. Il a d’ailleurs été élu joueur du mois d’avril sur l’élection organisée par le club, Grenoblois du match lors de la défaite à Troyes par vos soins et encore sur le podium des meilleurs grenoblois lors de la défaite face à Clermont. Mise à part sa prestation en demi-teinte face à Pau – qui peut s’expliquer par son manque de rythme, il n’a en outre jamais déçu.
Jusqu’à son entrée en jeu à la mi-temps du match contre Niort, il n’avait disputé que des miettes, pas aidé par ses blessures et le covid. En chiffres, c’est spectaculaire : 129 minutes de jeu de la 1ère à la 26ème journée, 543 minutes depuis.

Le milieu de terrain ne se pose pas de questions. Et si c’était sa force ? Il ne ménage pas ses efforts et ne tombe pas dans le calcul. Pas épargné depuis son arrivée dans les Alpes, il semble tout simplement prendre son pied d’être sur le terrain, au sein d’une équipe qui joue en plus le haut de tableau. Au-delà de sa fraîcheur physique, c’est cette fraîcheur mentale là qui est un vrai + à ce stade de la saison, surtout quand on voit certains de ses coéquipiers s’agacer et perdre le fil du match au moindre fait de jeu contraire.

Action et réaction

Le staff alpin doit-il tenir aussi compte de cette fraîcheur au moment de choisir sa composition, parmi d’autres critères tactico-techniques ? Philippe Hinschberger disait, à juste titre, que son équipe était davantage dans la réaction que dans l’action. Un constat qui vaut finalement aussi pour son coaching. Les sorties de Gaspar, Ravet, Benet ont été rapides, c’est à mettre à son crédit.
Mais posons désormais la question : le GF38 peut-il (doit-il) se passer dès le coup d’envoi de certains cadres, qui ont conduit l’équipe à cette place ne l’oublions pas, pour le match à Auxerre qui déterminera très probablement d’une qualif’ (ou pas) pour les barrages ?
Akim Abdallah jouera puisque Jérôme Mombris ne sera pas rétabli et qu’il pourrait même voir sa saison déjà terminée.
On comprend l’importance de l’expérience, de la complémentarité pour une charnière centrale. Bart Straalman (et sa taille utile face aux défenseurs-buteurs de l’AJA) ne peut-il pas venir bousculer la hiérarchie au vu de sa montée en puissance ces derniers mois et de dernières prestations convaincantes ?

Harouna Abou Demba, n°3 dans la hiérarchie, avait déjà montré + que Gaspar en 10 minutes après son entrée à la pause. Il a toujours été très bon à chaque fois qu’il a été aligné. Vous l’avez élu Grenoblois du Match contre Clermont. En matière d’envie, de gaz, de forme du moment l’international mauritanien ne s’impose-t-il pas de lui même comme l’option n°1 dans son couloir droit en ce moment ?

Avec 70 minutes disputées depuis début mars Florian Michel a des fourmis dans les jambes. Sa rentrée, comme celle de Diallo, a indéniablement apporté samedi dernier. Sa fougue, sa grinta et son activité sont autant d’atouts qui font défaut au GF38 aujourd’hui.

Ce seraient des choix difficiles. Déjà parce qu’il faudra les assumer et bien évidemment c’est le staff qui sera sous le feu des critiques en cas de défaite dans l’Yonne samedi. Peu importe ses décisions. Faut-il ensuite privilégier la fraîcheur à l’expérience ou aux qualités « footballistiques ». Jérôme Mombris disait dans un entretien à MaLigue2 que la qualif’ se jouerait surtout au mental en cette fin de saison. On est de l’avis du défenseur et le déroulé du match contre Clermont va dans ce sens en confirmant que les « statuts » s’estompaient face à des critères plus subjectifs.

Le GF38 a vécu et grandi par la force de son collectif, avec un groupe qui transcendait les individualités. Et si c’était à nouveau dans la richesse de ce groupe que se trouvait la clé ?

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