Première recrue estivale du GF38, Alan Kérouédan nous a accordé quelques minutes en ce début de semaine. L’attaquant de 24 ans, qui s’est illustré en National avec l’US Avranches ces deux dernières saisons, est notamment revenu sur son parcours, son style de jeu et ses ambitions avec Grenoble en Ligue 2.
Bonjour Alan, peux-tu tout d’abord nous dire quelques mots sur tes premiers pas sur les terrains de football ?
J’ai commencé le foot quand j’étais petit dans un club où mes parents habitaient à l’époque, qui s’appelle l’Entente Sportive Mahalont-Confort. Je suis ensuite passé par la Stella-Maris de Douarnenez avant de rejoindre l’US Concarneau puis le centre de formation du Stade Rennais. Parallèlement j’avais intégré le Pôle Espoirs. Je suis resté cinq ans à Rennes. J’ai toujours joué attaquant depuis que j’ai tapé dans mes premiers ballons.
Quels souvenirs gardes-tu de tes années rennaises, ponctuées de quelques sélections avec les équipes de France jeunes ?
Ce sont de très bons souvenirs, j’ai vécu pas mal de choses que ce soit avec Rennes ou l’équipe de France. J’ai pu participer à une coupe du monde 17 en 2017 et à un Euro et avec Rennes on a gagné des tournois, des championnats avec une très bonne génération (Warmed Omari, Lorenz Assignon, Wilson Isidor ou encore Sofiane Diop, ndlr)
« Je n’avais peut être pas la maturité nécessaire » explique Alan Kérouédan
Comment tu as vécu le fait qu’on ne te propose pas un contrat pro’ à l’issue de ta formation ?
Ca m’a peut être un peu reboosté à l’époque. J’étais très frustré bien sûr de ne pas pouvoir signer pro dans mon club formateur mais au final on va dire que ça a été un mal pour un bien. Ca m’a donné encore plus envie de montrer que j’avais le niveau pour devenir joueur professionnel. Ce qui m’a manqué avec Rennes ? Je n’ai pas vraiment eu de discussion à ce sujet avec mes formateurs mais je pense qu’ils estimaient que je n’avais peut être pas la maturité nécessaire à ce moment-là.
Tu rebondis alors à Rodez, en Ligue 2. Pourquoi le RAF ?
Pour resituer on sortait du COVID et d’une saison où on n’avait pas beaucoup pu jouer. Moi j’avais besoin de rapidement retrouver le terrain et l’envie de signer mon premier contrat professionnel. Le premier contact avec Rodez s’est très bien passé. C’était un club pro, avec des structures pro donc je ne me suis pas posé plus de questions et j’ai signé là-bas.
Sportivement, cette expérience ruthénoise fut très mitigée, comment l’expliques-tu ?
J’y ai passé deux saisons et effectivement ce ne sont pas mes meilleures saisons. Je ne jouais pas vraiment à mon poste, j’évoluais plus bas sur le terrain et j’ai vraiment eu du mal à m’adapter à ce nouveau rôle et à m’imposer.
Arrive alors le National et Avranches, un nouveau pas en arrière sportivement mais qui va se révéler décisif pour repartir de l’avant… Comment s’est faite la décision d’aller dans un championnat non professionnel ?
C’est vrai qu’au départ je voulais rester dans le circuit professionnel, trouver un autre club en Ligue 2. Rien ne s’est présenté donc il a fallu faire un choix. Je voulais retrouver du temps de jeu pour pouvoir montrer mes qualités et descendre d’un étage si c’était pour jouer ne me dérangeait pas. Avranches s’est présenté, le feeling a été bon et cela s’est rapidement confirmé sur le terrain.
Peux-tu nous évoquer ces années à Avranches, marquées par de très bonnes statistiques sur un plan personnel mais aussi par une relégation au bout de la 2ème saison ?
La première saison, on a commencé le championnat avec une équipe très offensive (l’entraîneur était Damien Ott, ndlr). On avait quatre voir cinq attaquants sur le terrain. On avait un projet très ambitieux et cela marchait bien les premiers mois. Avant un retrait de points, on était même premier du championnat au bout de 8-9 journées. Mais cela a marqué un coup d’arrêt. L’équipe s’est restructurée, on a changé de système et malgré des résultats plus compliqués on s’est maintenu en National.
« J’ai appris à jouer de partout au Stade Rennais »
Ce changement de système t’a aussi permis d’évoluer plus excentré. Un poste où tu t’es épanoui…
Oui je suis plus repassé en tant qu’ailier. C’est là où vraiment je peux exploiter toutes mes qualités, même si lors de ma formation au Stade Rennais j’ai appris à évoluer de partout devant, et c’est là où je me plais le plus aujourd’hui.
Ton entente avec Goduine Koyalipou, arrivé à la trêve, avait fait des ravages en National…
Avec Goduine ça s’est fait très naturellement et très rapidement. Au feeling, puisqu’on a eu très peu de temps pour se connaître. Mais sur le terrain ça a matché directement, moi à la passe, lui à la conclusion.
Koyalipou retourné dans son club après son prêt, tu as finalement retrouvé une position plus axiale en début de saison. Est-ce que cela a été un « regret » compte-tenu de ce que tu viens de dire sur tes préférences ?
Non pas un regret parce que comme je te l’ai dit j’ai appris à jouer de partout et j’ai donc des repères sur plusieurs postes. Tant que je suis devant, que ce soit à gauche, à droite ou en pointe je prends du plaisir. En début de saison, on a discuté avec le coach et compte tenu de mes qualités devant le but, il trouvait plus intéressant que j’évolue davantage dans l’axe. Ca a plutôt bien marché (Alan a terminé meilleur buteur du National, ndlr). En cours de saison on a rechangé de système du fait de nos performances et de nos résultats et j’ai rebasculé sur un côté.
En quoi une position excentrée correspond davantage à tes qualités selon toi ?
Je trouve que je suis meilleur sur le côté parce que je peux plus participer au jeu. Jouer tout seul devant demande des qualités physiques pour pouvoir garder les ballons, pour pouvoir avoir un jeu de tête et ce ne sont pas trop mes points forts. J’aime bien prendre la profondeur ou venir jouer dans le cœur du jeu, toucher le ballon, le demander…
Après deux ans en National, tu estimais avoir fait le tour et tu ne souhaitais que retrouver un championnat professionnel cet été ?
Mon contrat se terminait cet été avec Avranches et même avec un maintien je n’aurais pas prolongé. J’ai aussi eu des touches avec des gros clubs de National mais je n’ai pas donné suite. J’avais envie de retourner au plus haut niveau possible, je voulais retourner en Ligue 2 parce que mon passage à Rodez m’est un peu rester en travers de la gorge. J’ai besoin d’effacer ça et de montrer de quoi je suis capable. En signant à Grenoble, je veux montrer mes qualités dans ce championnat.
Tu as connu ces dernières saisons National et Ligue 2. Qu’est ce qui fait la différence selon toi pour qu’un attaquant puisse briller dans ces deux championnats ?
C’est simple : l’efficacité. Être efficace dans les 30 derniers mètres : la bonne passe, le bon geste au bon moment. Et en Ligue 2 on a moins d’occasions qu’en National parce que les joueurs en face sont meilleurs, plus intelligents, plus aptes physiquement, laissent moins d’espaces et de temps donc il faut être encore plus efficace pour être décisif quand l’opportunité se présente.
Lors de ton officialisation, j’ai pu me rendre compte que finalement peu de supporters grenoblois savaient qui tu étais, malgré ton statut de meilleur buteur du National. Le déficit de visibilité quand on évolue en N1 est important que cela de ton point de vue ?
Oui je pense, d’autant que moi je cumulais en jouant à Avranches qui restait un petit club du National d’un point de vue notoriété. C’était pas Nancy, le Red Star ou Sochaux qui sont des noms qui ont compté dans le football français, qui ont beaucoup de supporters. A Avranches, c’est logiquement plus difficile de faire parler de soi. Ca se faisait via le terrain mais même là je trouve qu’il y a peut être encore un manque de communication sur le championnat.
« Le choix du GF38 a été très naturel »
On en vient au GF38. En début de mercato Guingamp semblait avoir des vues sur toi et tu avais une cote élevée. Comment et pourquoi le choix de Grenoble ?
C’est vrai qu’il y a eu des contacts mais dès que j’ai eu Grenoble au téléphone, ça a matché tout de suite au niveau du plan sportif et j’ai senti qu’il y avait beaucoup de confiance en moi et en ce que je pouvais apporter. Cela correspondait vraiment à ce que je cherchais dans un club, donc le choix a été très naturel.
Avec qui s’est fait le contact ?
J’ai eu Max Marty avec qui ça c’est très bien passé mais je ne voulais pas signer avant de savoir qui serait le nouvel entraîneur. J’ai eu le coach au téléphone quelques jours après qu’il ait signé. Là aussi le feeling a été très bon, en plus je l’ai affronté en National cette saison donc c’est quelqu’un que je « connais » et qui me « connaît » (Alan a d’ailleurs marqué face à Sochaux cette saison, ndlr).
Au-delà d’un entraîneur réputé pour faire jouer et progresser les jeunes (par l’âge ou l’expérience) joueurs, est-ce que le fait que Grenoble fasse confiance ces dernières années à des joueurs de N1 a pesé dans la balance ?
Bien sûr, c’est venu compléter l’aspect confiance tenu dans les discours. Je vois bien que les attaquants sont des jeunes joueurs à qui Grenoble a donner leur chance en Ligue 2 donc ça a fait partie de ma réflexion.
Qu’est-ce que le GF38 attend de toi, en terme de position notamment ?
Ce serait plus d’évoluer sur un côté après dans le football on sait que ça peut changer selon les besoins et les performances. Je suis à la disposition de l’entraîneur pour jouer où il me trouvera le plus utile et le plus performant. Comme je te l’ai dit j’ai la chance d’avoir des repères sur plusieurs postes et je me mettrai au service du collectif comme je l’ai fait à Avranches ces deux dernières années.
La reprise aura lieu la semaine prochaine. Quelle est l’importance de cette préparation, après une trêve plus longue cet été ?
Pour moi l’importance est double : me mettre en jambes pour le début de la saison et trouver des repères avec mes nouveaux coéquipiers puisque je ne connais personne de l’effectif actuel. J’ai hâte de reprendre en tout cas, c’est vrai que la trêve a été particulièrement longue cette année, c’est la plus grosse coupure que j’ai connu hors COVID.
Est-ce que tu as déjà des objectifs fixés sur les plans individuel et collectif ?
Pour l’instant réussir ma prépa, voir comment ça va se passer, mon intégration au club et ensuite je me fixerai des objectifs personnels clairs. Et sur le plan collectif il va falloir attendre le discours du staff et de la direction à la reprise. La Ligue 2, encore plus à 18, va être un championnat très relevé, donc il faudra quels que soient nos objectifs répondre très vite présent cette saison.
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