Pendant 45 minutes à Guingamp, Manu Perez est (re)devenu une pièce importante du collectif isérois. Sa meilleure période de la saison. Et forcément une bonne nouvelle pour un GF38 en déficit de talent dans le cœur du jeu. Ce n’est d’ailleurs sans doute pas un hasard que la sortie du milieu de terrain ait coïncidé avec le coup de moins bien de la formation de Vincent Hognon.
Relanceur, gratteur, tireur
Entre blessures, suspension et prestations oubliables, on avait oublié à quel point Perez pouvait être bénéfique à son équipe. L’ancien capitaine des années CFA/CFA2, parti s’épanouir sous d’autres cieux jusqu’à goutter du bout des lèvres à la Ligue 1, s’est chargé de le rappeler à Roudourou, ce samedi.
D’abord dans un rôle de premier relanceur souvent obscur mais ô combien précieux. Une semaine auparavant Grenoble avait eu la maîtrise du ballon face à Auxerre mais avait « tourné en rond », quasiment littéralement, dans son utilisation. Le duo Bambock/Cissé avait multiplié les touches de balle et les passes improductives, ne parvenant jamais à déstabiliser le bloc adverse.
Manu s’est lui attelé à jouer vers l’avant. Parfois en redescendant entre ses deux défenseurs centraux, pour s’ouvrir le jeu et compliquer le pressing adverse. Parfois un cran plus haut, insufflant le rythme de son équipe, renversant le jeu pour aérer la circulation. Avec 39 ballons joués en 45 minutes, il est le Grenoblois à avoir le plus eu le ballon dans les pieds, et il l’a globalement bien utilisé.
Ensuite dans un rôle de gratteur, n’hésitant pas à aller au charbon. Il fut ainsi le milieu de terrain à remporter le plus de duel aérien et au sol (50%), se montrant par ailleurs actif sur son pressing face à des Bretons ne parvenant quasiment jamais à trouver des solutions offensivement lors du premier acte.
Enfin dans un rôle plus inhabituel à la conclusion, notamment sur coups de pied arrêtés où il a été trouvé à deux reprises sur des corners de Ravet, offrant une option supplémentaire à son tireur dans cet exercice où cela faisait longtemps que l’on n’avait pas vu le GF38 aussi dangereux. Perez fut ainsi à créditer de 3 des 7 tirs de l’équipe alpine au cours du match.
Un seul être vous manque…
C’est finalement quand il n’était plus là qu’on a pu s’apercevoir à quel point ses 45 premières minutes avaient été de qualité. Sa capacité à sortir du pressing n’a pas été comblée à sa sortie. Grenoble a perdu trop vite les ballons, voyant revenir plus rapidement les vagues guingampaises. Privée de sa rampe de lancement, l’animation offensive a dépéri : le GF38 n’a pas frappé au but à une seule reprise en seconde période.
Avec un Perez au niveau qu’on attend de lui, et surtout en capacité d’enchaîner – on espère qu’il se rétablira vite des chocs subis – Grenoble pourrait se doter d’une assise solide pour retrouver son étanchéité défensive et apporter une touche technique au cœur du jeu en phase de possession. Qu’une pierre à l’édifice de la mission « maintien en Ligue 2 ». Mais sans fondation solide, Grenoble ne pourra rien espérer construire de positif sur la durée.
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