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Défense d’entrer !

Si les Grenoblois « défendent comme des chiens », selon l’expression consacrée, le système défensif du GF38 tient pourtant plus de l’Hydre que du Cerbère. A Auxerre, c’est une nouvelle fois le travail collectif qui fut à souligner.

On annonçait, non sans raison, le potentiel offensif de l’AJA redoutable. Il a pourtant été muselé, permettant à Brice Maubleu d’enchaîner une quatrième rencontre de Ligue 2 sans devoir aller chercher le ballon au fond de ses filets.
Ce dernier a même plutôt passé une soirée tranquille. Le rempart dauphinois, qui a dû rester vigilant sur quelques centres et coups de pied arrêtés menaçants, n’a en effet eu qu’un arrêt à effectuer. Et pas le plus compliqué de sa carrière.

La deuxième meilleure attaque de Ligue 2 n’a effectué que 10 tirs et, surtout, a souvent dû tenter sa chance hors de la surface (7), le plus souvent par dépit plus que par réelle opportunité.

S’il était venu dans l’Yonne d’abord pour défendre, le GF38 ne s’est pas contenter de « mettre le bus » et d’attendre bas son adversaire. De voir encore 6 Grenoblois presser dans les 50 mètres adverses à un quart d’heure du coup de sifflet final en est la parfaite illustration.

Le trio d’attaquant a abattu un travail considérable, sans doute au détriment d’un peu plus de lucidité sur les phases offensives. Arsène Elogo et Jonathan Tinhan ont par exemple tous les deux plus taclé que centré pendant le temps qu’ils ont passé sur le terrain ! Hinschberger avait choisi ses joueurs de couloir en fonction de la qualité des deux latéraux adverses, Arcus et Bernard, qui participent énormément au jeu offensif de leur équipe. Mission accomplie. Les deux éléments de l’AJA sont les deux joueurs à avoir touché le plus de ballon lors de la rencontre, et de loin, tournant chacun autour des 100. Mais ils ont au final peu apporté le danger offensivement, centrant peu (comparativement au nombre de ballons joués) et les convertissant encore moins souvent.

Au milieu les Grenoblois ont dû répondre à la problématique Sakhi, l’Auxerrois le plus à son avantage vendredi, qui a souvent déserté son flanc gauche, obligeant Gibaud à jongler entre la nécessité de parfois le suivre et l’impératif de bloquer son couloir face aux velléités offensives de Bernard. Si Tinhan a joué son rôle face au latéral gauche bourguignon, Pickel s’est lui chargé en partie de Sakhi quand ce dernier dé-zonait. Les trois Grenoblois ont ainsi parfaitement résolu le problème qui se posait à eux et Gibaud qui aurait pu se retrouver en difficulté dans cette configuration a livré un très grand match (3 interceptions, 19 duels gagnés, 6 dégagements défensifs pour 4 fautes commises). De l’autre côté la paire Elogo – Mombris a moins eu de travail mais s’en est acquittée tout aussi parfaitement.

Quant à l’axe isérois, il a mangé l’opposition. En défendant quasi systématiquement debout, face au jeu et sans jeter, la paire Vandenabeele – Monfray a éteint Yatarra et le Bihan, en les maintenant le plus souvent à distance respectable de la zone de vérité. VDA a tout simplement gagné 100% de ses duels au sol et dans les airs et a provoqué 2 fautes sans en commettre une seule. Monstrueux. Il est par ailleurs le meilleur défenseur de Ligue 2 dans la catégorie « dégagements défensifs » depuis le début de la saison.

Pickel (4 dégagements défensifs) et Coulibaly (3 interceptions) ont été égaux à ce qu’ils proposent depuis plusieurs semaines, ratissant largement, pouvant se permettre d’être un peu plus agressif dans leur jeu (3 tacles chacun, les leaders isérois dans ce domaine).

Le GF38 n’a pas livré une prestation parfaite – il a par exemple été mis en difficulté sur les coups de pied arrêtés auxerrois et aurait pu se faire punir sans la maladresse de Yattara. Mais il a livré une nouvelle très belle prestation défensive, dans la foulée de ce qu’il avait produit à Niort et à un degré moindre à Valenciennes. Grenoble défend bien et défend intelligemment. Malgré l’enchaînement des matchs, aucun des défenseurs titulaires n’a pour l’instant été suspendu et seuls Gibaud et Monfray sont actuellement sous la menace d’un troisième jaune.

On va tempérer malgré tout un peu ce ressenti. L’an passé après 12 journées le GF38 comptait 2 points de plus et n’avait pris qu’un but supplémentaire. C’est sur la durée qu’il faudra confirmer, dans des périodes où il faudra faire avec blessures et suspension, sans certitude que les remplaçants qu’on a peu vu encore (Abdallah, Belmonte, Nestor…) puissent se mettre au niveau, où l’usure mentale (/démotivation) pourrait faire son apparition, où les adversaires seront en réussite (si Chergui ouvre le score lors de la victoire à Valencienne, ce n’est bien évidemment plus du tout le même match derrière).

Il faudra aussi trouver un meilleur équilibre à domicile où bien défendre ne suffit pas. Peut être aussi se mettre en situation de déséquilibre pour déséquilibrer l’adversaire. Un risque à prendre, peut être dès samedi face au Paris FC de Bazdarevic qu’on imagine volontiers ne pas trop se découvrir.

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